La richesse du patrimoine religieux de Saint-Palais-sur-Mer
Carnet du patrimoine
Publié le 02 octobre 2015
# Charente-Maritime, Saint-Palais-sur-Mer
# Opération d'inventaire : Communes riveraines de l''estuaire de la Gironde
# Architecture religieuse
# 19e siècle et 20e siècle
Une ancienne église
L'ancienne église remonte, pour ses parties les plus anciennes, à l'époque romane. Amputée de sa nef et de son transept au 16e siècle, elle a conservé son clocher, surélevé aux 17e et 18e siècles pour servir de repère aux navigateurs de l'estuaire de la Gironde. Pour être encore plus visible, cette haute tour était peinte en noir et blanc jusqu'au début du 20e siècle. Devenue vétuste et trop petite, l'église a été désaffectée en 1911, lorsque la nouvelle église a été édifiée, à quelques pas de là.
Une "nouvelle" église
La construction de cette église a été financée par des notables catholiques venus, chaque été, apprécier les charmes de la nouvelle station balnéaire du Bureau. Conformément aux plans de l'architecte Georges Naud, de Saintes, l'église allie deux influences : celle de l'architecture romane, avec son portail et sa série d'arcades en façade, et celle de l'architecture de villégiature, avec son haut toit en ardoise et à débordement, emprunté aux plus belles villas. À l'intérieur, le regard est attiré par une imposante charpente apparente, due à Édouard Hible, entrepreneur à Royan. Les vitraux du chœur, réalisés par l'atelier Dagrant, de Bordeaux, l'autel latéral nord, signé par l'atelier Saint-Hilaire, de Poitiers, et l'autel latéral sud, dû à la maison Monna, de Toulouse, illustrent les influences artistiques et géographiques, poitevine, toulousaine et bordelaise, sur la Saintonge estuarienne.
Un temple protestant
Au début du 20e siècle, la communauté protestante était encore majoritaire à Saint-Palais-sur-Mer. Ce qui explique la présence des nombreux cimetières privés protestants, d'un presbytère construit en 1870 - et encore habité aujourd'hui par le pasteur -, et d'un temple. Ce dernier est situé au centre du hameau de Courlay, ancien cœur économique et administratif de la commune avant la création de la station balnéaire du Bureau. Reconstruit en 1826 et 1845, le temple présente une architecture sobre, avec une façade structurée à la manière d'un temple antique.
Une chapelle
À deux pas de la plage du Platin, une petite chapelle est vouée à Notre Dame du Platin. Construite en 1904 et agrandie en 1908, dans un style néo-gothique, elle s'inscrit elle aussi dans le contexte du développement de la station balnéaire. Elle doit son existence à la volonté d'un notable catholique bordelais, Joseph Odelin. En 1909, celui-ci a voulu faire de Notre Dame du Platin la protectrice des marins mais aussi des aviateurs, à la suite de la traversée de la Manche par Louis Blériot. Un pèlerinage annuel s'en est suivi, actif jusqu'au début des années 1980 et relancé ces dernières années. La chapelle abrite plusieurs maquettes d'avions, offertes en guise d'ex-voto.
Une maison de repos
Enfin, sur la route entre le Bureau et Courlay, s'élève une ancienne maison de repos pour institutrices des écoles privées, puis maison pour retraites religieuses. Fondée dès 1914 et développée dans les années 1920-1930, "Béthanie" (du nom du village, près de Jérusalem, où Jésus aimait se retirer) comprend un ensemble de bâtiments formant un vaste rectangle autour d'un jardin. Un cloître ferme le quadrilatère à l'est. À l'ouest, une ancienne chapelle a perdu tout le mobilier qui l'ornait avant 1940. De nouveaux vitraux ont été posés en 1960, commandés au peintre-verrier Van-Guy, de Tours, le même qui a produit, en 1959, les vitraux de la nef de la nouvelle église. Désaffecté, "Béthanie" appartient désormais à la Communauté d'Agglomération de Royan-Atlantique.
Auteur : Thierry Allard et Yannis Suire.