Les ponts de Niort
Sur les onze kilomètres que parcourt la Sèvre Niortaise en traversant la commune de Niort, le fleuve est franchi par plusieurs ponts.
Depuis le Moyen-Âge au moins, des Vieux Ponts jusqu'à Sevreau, des ponts Main jusqu'à la Tiffardière, des ouvrages ont été construits pour permettre la circulation des biens et des personnes. Il s'agissait là d'un enjeu essentiel pour le développement de la ville, de ses faubourgs, ainsi que du bourg et des hameaux de l'ancienne commune de Saint-Liguaire.
Carnet du patrimoine
Publié le 9 juin 2017
# Deux-Sèvres, Niort
# Opération d'inventaire : La vallée de la Sèvre Niortaise dans le Marais poitevin
# Pont
# Du Moyen Age à l'époque contemporaine
Vieux Ponts, bacs et gués
Dès le Moyen-Âge, les autorités niortaises ont le souci d'assurer les accès entre la ville, protégée derrière son château et ses remparts, le port et le faubourg qui commencent alors à s'étendre à l'ouest, sur la rive droite de la Sèvre. Entre les deux, la Sèvre se divise en de nombreux bras qui alimentent autant de moulins. Probablement au 15e siècle et à la fin de la guerre de Cent Ans, une suite d'arches formant deux ponts alignés (les Vieux Ponts) est établie en amont du port et du château, au débouché de la rue du Pont. Ces ponts relient une des portes qui interrompent les remparts, sur la rive gauche, et le faubourg du port, sur la rive droite, en prenant appui sur des îlots. En partie détruits par des inondations au 17e siècle, puis en 1747, les Vieux Ponts sont ensuite reconstruits, au moins partiellement.
Beaucoup plus en aval, à Saint-Liguaire, la Sèvre est franchissable sans doute dès le Moyen-Âge, voire avant, à l'aide de quelques bacs. En 1720, sur une de ses cartes de la région (la carte du 46e quarré...), l'ingénieur Claude Masse en mentionne deux : l'un à Sevreau, sur la Vieille Sèvre, l'autre en limite de Saint-Liguaire, au niveau du bourg de Magné. Un autre passage de ce type est mentionné à la Tiffardière par le plan cadastral de Saint-Liguaire en 1832. La même année, le creusement d'un petit canal de redressement de la Sèvre au sud de la Tiffardière entraîne la création d'une île, encore reliée de nos jours par un passage à gué. La tradition orale rapporte aussi l'existence de passages par bateau d'une rive à l'autre de la Sèvre, par exemple pour que les enfants qui habitent la ferme de Chey rejoignent l'école dans le bourg de Saint-Liguaire.
De nouveaux ponts pour de nouveaux besoins, au 19e et au 20e siècle
À partir du 19e siècle, l'essor démographique et urbain, ainsi que le développement économique - qu'il soit agricole (sur la plaine céréalière et dans les marais) ou industriel (minoteries, chamoiseries...) - nécessitent la création de nouveaux points de franchissement. Dès les années 1820, le bac de Sevreau est remplacé par un passage ferme à la faveur de la construction de l'écluse. Dans la ville même de Niort, le développement du faubourg du Port, autour de l'église Saint-Étienne, et la volonté de mieux relier le centre-ville à la route de Fontenay-le-Comte, poussent à la construction d'un nouveau pont en aval du quai de la Préfecture. Grâce à une donation effectuée par Thomas-Hippolyte Main, neveu et héritier d'un industriel niortais, deux nouveaux ponts alignés sont édifiés en 1867-1872 et reçoivent le nom du bienfaiteur.
À la Tiffardière, à Saint-Liguaire, le besoin de mieux relier les deux rives de la Sèvre pour acheminer biens et personnes, entraîne aussi la construction d'un nouveau pont à la place de l'ancien bac. Les travaux ont lieu dès 1862, suivant les plans de l'agent-voyer François Giraudeau, qui dessinera les plans des ponts Main quelques années plus tard. En 1881, un autre pont est établi en aval de celui de la Tiffardière, cette fois pour permettre le passage de la voie ferrée Niort-Fontenay-le-Comte.
Ouvrages plus modestes mais tout aussi utiles, des passerelles métalliques sont établies au cœur de la ville de Niort pour augmenter le nombre de points de franchissement de la Sèvre. Une passerelle est ainsi créée en 1845, puis reconstruite en amont en 1882, vis-à-vis des jardins de la préfecture. En 1909, à la suite de l'implantation de nouveaux abattoirs dans le secteur de Belle-Île, en aval des ponts Main et des chamoiseries Boinot, une passerelle est édifiée pour relier le faubourg du Bas-Sablonnier à ce nouvel établissement (une nouvelle passerelle sera construite à cet endroit vers 1985, et la passerelle d'origine déplacée quai de la Préfecture pour relier le nouveau centre culturel du Moulin du Roc).
Le mouvement se poursuit dans la seconde moitié du 20e siècle, cette fois pour les besoins d'un trafic routier grandissant dans une ville devenue agglomération. À la fin des années 1960, le nouveau boulevard de l'Atlantique vient franchir la Sèvre au niveau de Saint-Martin, avant de la traverser une seconde fois (boulevard de l'Europe) quelques années plus tard, au Vivier. Peu avant 2000, un nouveau franchissement est créé en aval du parc des expositions lors de la construction de la nouvelle rocade ouest de la ville.