Noms de villas à Saint-Georges-de-Didonne
À Saint-Georges-de-Didonne, station balnéaire prisée depuis la fin du 19e siècle, les villas ont parsemé la commune de leurs formes et de leurs couleurs. Aboutissements de longs efforts et/ou signes extérieurs de richesse, elles ont souvent reçu un nom, apposé haut et fort sur leur façade.
Carnet du patrimoine
Publié le 26 octobre 2018
# Charente-Maritime, Saint-Georges-de-Didonne
# Opération d'inventaire : L'estuaire de la Gironde
# Station balnéaire
# 2e moitié 19e siècle et 1ère moitié 20e siècle
Des fleurs, du vent et du rêve
Le nom fait parfois référence à l'environnement de la maison, à des éléments de la nature visibles sur place, à proximité, ou plus exotiques. La flore est souvent une source d'inspiration : villas "des Roses", "Brin de Mousse", "les Tamaris", "les Chênes", "les Bruyères", "le Palmier", "les Yuccas"... ; la faune également, en particulier les insectes : "Coccinelle" ou "les Cri-Cri". Au début du 20e siècle, rue du Maréchal-Leclerc, une villa, alors située à la limite du bourg et des cultures, est appelée "la Clé des Champs". Le relief et la géographie des lieux peuvent aussi être évoqués : "les Roches" et "la Falaise". La proximité de la mer et de l'estuaire se rappelle dans "la Mer", "Marine", "Tous Vents" ou "la Brise". Ailleurs, l'observation du ciel nocturne a pu inspirer "l’Étoile", "la Petite Ourse" ou "Wéga" [Véga], avant que le jour ne se lève devant "l'Aurore". Le nom de la maison peut aussi rappeler le bien-être recherché en bord d'estuaire : "Quiéta", "la Rêverie", "Notre Rêve" ou "Soir d'Eté". Certains se voient même faire "Escale" à bord de leur villa. L'exotisme, à la mode à l'époque coloniale, est bien présent avec "Farako Ba" ou "la Tonkinoise" !
Comme un membre de la famille
Bien souvent, le nom de la villa est un prénom, celui du propriétaire ou d'un proche, ou bien celui que l'on donnerait à ce nouveau membre de la famille. Il est alors presque toujours féminin : "Hélène", "Denise", "Anne", "Madeleine", "Suzanne", "Renée", "Marianne", "Violetta", "Marthe", "Nelly", "Elise"..., loin devant les "Maurice" ou "Jean-Marie". Parfois, il s'agit d'un surnom ou d'un diminutif, comme "Guiguite". Parfois aussi, le nom est composé de deux prénoms ou surnoms tronqués, ceux du propriétaire et de son épouse par exemple : "René-Mi" ou "Jou-Yett". Le nom peut aussi concentrer les espoirs et l'attention, traduire les efforts consentis pour l'édifier : "Pour Qui" et "Quand Même"... Les notions d'accomplissement et de plaisirs simples s'y ajoutent parfois, comme pour "Samyra" ou "Notre Rêve".
Auteur : Yannis Suire, 2014.