La chabrette à miroirs du Limousin
Nous terminons ce parcours à Saint-Yrieix sur une note musicale ! Dans cette interview, Gaëtan Polteau et Jean-Marc Delaunay vous présentent la chabrette à miroirs, instrument traditionnel du Limousin et du Périgord dont Saint-Yrieix a été l’un des foyers de fabrication.
Vidéo
Publiée le 4 juin 2020
# Haute-Vienne, Saint-Yrieix-la-Perche
# Opération d'inventaire : Hors opération
# Cornemuse, musique traditionnelle
# Du 17e au 20e siècle
Interview de Gaëtan Polteau et Jean-Marc Delaunay :
"La chabrette, ce que l'on appelle aujourd'hui la chabrette à miroir du Limousin, parce qu'elle comporte des miroirs sur son boitier, c'est un instrument qu'on a retrouvé, qu'on a redécouvert à partir des années 1970, qui était très utilisé dans tout le Limousin et le Périgord.
C'est un instrument dont on pense qu'il remonte au moins au 18e ou 17e siècle et qui est rattachable aussi à des instruments qui ont été décrits à la Renaissance. On pense qu'effectivement à la base la chabrette c'est un instrument évidemment très élaboré, avec une facture très savante, très complexe. Mais en même temps c'est un instrument qui était très utilisé notamment au moins au 19e et au 20e par le milieu populaire, on va dire par les gens du peuple, et pour faire danser notamment. Le peuple s'est réapproprié ces instruments-là, les a modifiés, et les a fait jouer. Et ça c'est touchant !
Nous avons retrouvé autour de Saint-Yrieix des instruments avec une esthétique un peu particulière par rapport aux autres chabrettes. Ce modèle par exemple avec ce type de boîtier et avec ce type de dessin. Et puis avec ce type de moulures aussi, ou de dessin sur le gros bourdon, de marqueterie, d'inclusion d'os et de corne et puis d'étain. Donc on a retrouvé pas mal d'instruments avec une esthétique différente mais qui se rattachent toujours à la famille de la chabrette.
La chabrette c'est une grande famille avec des tonalités différentes et des esthétiques différentes. Mais la caractéristique de cette cornemuse, comme beaucoup d'autres cornemuses, c'est la présence du bourdon. La présence du bourdon donne un élément musical particulier qui vous place dans un univers sonore.
Le répertoire que l'on connaît lié à la chabrette c'est celui notamment de trois musiciens qui étaient encore en vie quand on a redécouvert cet instrument dans les années 1970. Ils nous ont livré un répertoire qui est à l'image de celui des autres musiciens populaires de la région. Il y a eu une variété d'instruments utilisés dans la musique populaire, mais la plupart du temps pour des musiques fonctionnelles, c’est-à-dire de la musique de bal, beaucoup d'airs à danser, donc des bourrées, des sautières, des polka, mazurkas etc. De la musique fonctionnelle aussi pour les fêtes, c'est à dire la musique de rue, notamment les marches de noce, des marches de mariage, et puis des airs de chant aussi. Et aussi des cantiques populaires, donc des chansons de Noël et des chants comme on a joué tout à l'heure c'est à dire un réveillé. Les réveillés c'est des chants de quête de la période pascale. Ça c'est pour le répertoire qui nous est parvenu par la tradition populaire.
Et ensuite on s'est aperçu que comme disait Gaëtan cet instrument a une histoire beaucoup plus ancienne et qui se rattache à des musiques dont on peut trouver des traces écrites, notamment des musiques polyphoniques par exemple, des danses polyphoniques du 16e, du 17e siècle, et même de la musique de l'époque dite baroque.
Les chabrettes jouent avec plein d'instruments différents bien sûr. C'est un instrument très utilisé, soit en solo, soit en duo comme on vient de faire avec Jean-Marc. C'est un instrument qui fonctionne très très bien avec le violon, mais aussi d'autres instruments comme le fifre, la vielle à roue, l'accordéon diatonique, mais aussi le chant ou avec des dulcianes notamment, qui est le basson Renaissance ça fonctionne très très bien.
Puis ça reste ouvert. Donc c’est une musique qui est en cours de reconstitution, de revivification, dont on invente des nouvelles formules qui ne sont pas attestées historiquement. On joue avec les copains qu’on a, avec les instruments qu’ils jouent, on combine les instruments et puis on voit si ca marche. On est au début du renouveau de cet instrument, on peut dire ça comme ça je pense."
"La chabrette, ce que l'on appelle aujourd'hui la chabrette à miroir du Limousin, parce qu'elle comporte des miroirs sur son boitier, c'est un instrument qu'on a retrouvé, qu'on a redécouvert à partir des années 1970, qui était très utilisé dans tout le Limousin et le Périgord.
C'est un instrument dont on pense qu'il remonte au moins au 18e ou 17e siècle et qui est rattachable aussi à des instruments qui ont été décrits à la Renaissance. On pense qu'effectivement à la base la chabrette c'est un instrument évidemment très élaboré, avec une facture très savante, très complexe. Mais en même temps c'est un instrument qui était très utilisé notamment au moins au 19e et au 20e par le milieu populaire, on va dire par les gens du peuple, et pour faire danser notamment. Le peuple s'est réapproprié ces instruments-là, les a modifiés, et les a fait jouer. Et ça c'est touchant !
Nous avons retrouvé autour de Saint-Yrieix des instruments avec une esthétique un peu particulière par rapport aux autres chabrettes. Ce modèle par exemple avec ce type de boîtier et avec ce type de dessin. Et puis avec ce type de moulures aussi, ou de dessin sur le gros bourdon, de marqueterie, d'inclusion d'os et de corne et puis d'étain. Donc on a retrouvé pas mal d'instruments avec une esthétique différente mais qui se rattachent toujours à la famille de la chabrette.
La chabrette c'est une grande famille avec des tonalités différentes et des esthétiques différentes. Mais la caractéristique de cette cornemuse, comme beaucoup d'autres cornemuses, c'est la présence du bourdon. La présence du bourdon donne un élément musical particulier qui vous place dans un univers sonore.
Le répertoire que l'on connaît lié à la chabrette c'est celui notamment de trois musiciens qui étaient encore en vie quand on a redécouvert cet instrument dans les années 1970. Ils nous ont livré un répertoire qui est à l'image de celui des autres musiciens populaires de la région. Il y a eu une variété d'instruments utilisés dans la musique populaire, mais la plupart du temps pour des musiques fonctionnelles, c’est-à-dire de la musique de bal, beaucoup d'airs à danser, donc des bourrées, des sautières, des polka, mazurkas etc. De la musique fonctionnelle aussi pour les fêtes, c'est à dire la musique de rue, notamment les marches de noce, des marches de mariage, et puis des airs de chant aussi. Et aussi des cantiques populaires, donc des chansons de Noël et des chants comme on a joué tout à l'heure c'est à dire un réveillé. Les réveillés c'est des chants de quête de la période pascale. Ça c'est pour le répertoire qui nous est parvenu par la tradition populaire.
Et ensuite on s'est aperçu que comme disait Gaëtan cet instrument a une histoire beaucoup plus ancienne et qui se rattache à des musiques dont on peut trouver des traces écrites, notamment des musiques polyphoniques par exemple, des danses polyphoniques du 16e, du 17e siècle, et même de la musique de l'époque dite baroque.
Les chabrettes jouent avec plein d'instruments différents bien sûr. C'est un instrument très utilisé, soit en solo, soit en duo comme on vient de faire avec Jean-Marc. C'est un instrument qui fonctionne très très bien avec le violon, mais aussi d'autres instruments comme le fifre, la vielle à roue, l'accordéon diatonique, mais aussi le chant ou avec des dulcianes notamment, qui est le basson Renaissance ça fonctionne très très bien.
Puis ça reste ouvert. Donc c’est une musique qui est en cours de reconstitution, de revivification, dont on invente des nouvelles formules qui ne sont pas attestées historiquement. On joue avec les copains qu’on a, avec les instruments qu’ils jouent, on combine les instruments et puis on voit si ca marche. On est au début du renouveau de cet instrument, on peut dire ça comme ça je pense."