Tapisserie d'Aubusson : le geste du lissier
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Publiée le 1er juin 2013
# Creuse, Aubusson
# Opération d'inventaire : Aubusson
# Patrimoine culturel immatériel
# Du 17e au 21e siècle
La tapisserie d’Aubusson se pratique selon une méthode traditionnelle, qui perdure depuis des siècles, montrée ici par Patrick Guillot, sur un métier horizontal, appelé « métier de basse lisse ». L’artisan lissier y tend des fils en coton blanc, appelés fils de chaîne, qui constituent le support de la tapisserie. Chacun d’entre eux est raccordé à une lisse en coton, perpendiculaire au métier.
Toutes les lisses sont réunies entre elles en deux catégories : les paires et les impaires. Elles sont reliées par tout un système d’attaches et de leviers à deux pédales en bois, appelées « marches », actionnées par les pieds du lissier. Ce dispositif permet de séparer la nappe de fils pairs et la nappe de fils impairs.
Pour la trame, le lissier travaille à partir d’écheveaux de laine ou de soie, qu’il dispose en bobines, puis répartit sur ses navettes en bois appelées flûtes. Pour passer le fil, il exerce une pression du pied sur l’une des marches. Les deux nappes de chaîne se séparent. Le lissier les écarte alors d’une main et manie sa flûte de l’autre main, en allez et retour, avec une rapidité étonnante. Puis il tasse sommairement le fil avec le doigt.
Pour parfaire le tassage, et assurer la densité du tissage, il utilise également deux outils : le peigne pour les parties étroites et le grattoir pour les parties plus larges. Une tapisserie d’Aubusson se réalise sur l’envers. Le modèle du motif à réaliser est peint sur un support appelé « carton ». Il est fixé sous le métier à l’aide d’épingles afin de guider le lissier dans la réalisation de chaque détail.
Savez-vous comment reconnaître une tapisserie d’Aubusson ? Il suffit de la retourner. Sur l’envers vous verrez les départs et arrêts de fils que le lissier a laissé dépasser.