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Ensemble fortifié de l'île d'Aix
France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Île-d'Aix
Historique
Une défense de l'embouchure de la Charente est mise en oeuvre, dans les années qui suivent 1666 et la création d'un arsenal à Rochefort, afin d'empêcher les ennemis de remonter le fleuve ou de débarquer sur la côte. Si l'île d'Aix, qui commande la rade dans laquelle s'arment les bâtiments construits à Rochefort, en est une des pièces maîtresses, les premières implantations ne la concernent pas. Un projet de construction d'une redoute, à l'emplacement de l'actuel village, dessiné par la Favolière en 1672, ne voit pas le jour. Il faut attendre 1690 pour qu'un fort soit établi à sa pointe sud. Le projet de Ferry et de Vauban est alors de créer, sur l'île, un établissement annexe à l'arsenal de Rochefort pour entreposer tout le nécessaire à l'armement des vaisseaux (ancres, canons, poudres, boulets... ) et un hôpital militaire. Le projet prévoit que, par mesure défensive, le bourg, divisé en îlots par des rues rayonnantes en éventail, soit séparé du fort par une grande esplanade non constructible entre l'Anse des Anglais et l'Anse de la Croix, et doté d'une enceinte bastionnée. De plus, des batteries sont établies dans plusieurs endroits de l'île, dont à Jamblet.
L'assaut de l'île par les Anglais en septembre 1757 entraîne la presque complète démolition du fort, des batteries et des autres constructions. A la suite de ce désastre, de nouveaux projets sont étudiés. Puis, face à une nouvelle menace anglaise, en 1779, c'est un fort en bois conçu par le marquis de Montalembert qui est bâti sur les ruines des constructions de Ferry et Vauban.
Les grands travaux napoléoniens qui visent à améliorer la protection de l'embouchure de la Charente et celle de la rade donnent au fort et au bourg leur physionomie actuelle. L'affaire des brûlots anglais et la déroute de la flotte rochefortaise en 1809 met en évidence la nécessité de cette défense. De nombreux bâtiments militaires sont remis en état ou construits dans le bourg. Un fort, dit de la Sommité puis Liédot, est construit au nord de l'île. Enfin, onze batteries côtières sont reconstruites ou nouvellement implantées ; un plan des environs de 1810 mentionne celles de Bois-Joli, de Jamblet, des Fougères, de Saint-Eulard, de Rechignard, Neuve et de Coudepont. La construction du fort Boyard, au milieu de la passe avec l'île d'Oléron, et d'une batterie sur lîlot d'Enet, à Fouras, complète le dispositif.
Enfin, d'importants travaux sont entrepris dans la seconde moitié du 19e siècle. Au fort de la Rade, la batterie curviligne est réorganisée, des abris souterrains et un observatoire de lignes de torpilles sont installés. Le bourg est protégé à l'est et à l'ouest par un seul rempart constitué de la réunion des précédents retranchements, et les portes à pont-levis sont réaménagées. La batterie de Coudepont à la pointe orientale de l'île, pourtant rebâtie et complétée par un corps de garde en 1860-1861, est délaissée peu après, la défense du fort Enet suffisant alors à la protection de la passe. En revanche, les batteries des côtes nord et ouest sont modernisées ou reconstruites, en étant dotées de traverses abris entre les plateformes de tir pour les protéger des tirs de défilement. Celle de Fougères, comprenant un magasin à poudre qui alimentait plusieurs autres batteries, porte la date de 1892 (ce magasin est conçu pour stocker de la poudre entièrement en gargousses). Comme celles de Tridoux et de Jamblet, elle est armée de quatre canons de 24. Celle de la Tente est équipée de quatre mortiers et celle de Saint-Eulard de quatre pièces de 19. Toutes sont en outre dotées de magasins à munitions voûtés à l'épreuve. L'ensemble des pièces d'artillerie de l'île sont alors desservies par une garnison de 1 048 hommes, ce qui est jugé "très insuffisant vu le développement des crêtes à défendre". Vers 1908, cette garnison ne compte plus qu'une centaine d'hommes pour onze batteries équipées au total d'une cinquantaine de canons de 24 cm.
En 1914-1915, comme l'ensemble des matériels de côte de gros calibre, ceux de l'île sont enlevés et envoyés à l'intérieur pour servir les armées du Nord-Est. Les fortifications sont déclassées dans l'entre-deux-guerres après le départ de la dernière garnison, les batteries étant aliénées entre 1927 et 1929. Occupée pendant la Seconde Guerre mondiale, l'île ne subit pas de destructions notables.
Détail de l'historique
Périodes |
Principale : 4e quart 17e siècle, 4e quart 18e siècle, 1er quart 19e siècle, 2e moitié 19e siècle |
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Dates |
1892, porte la date |
Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA17051094 |
Dossier réalisé par |
Moisdon Pascale
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Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Vallée de la Charente |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
2019 |
Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel |
Citer ce contenu |
Ensemble fortifié de l'île d'Aix, Dossier réalisé par Moisdon Pascale, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/06068ef2-ccbc-4b08-b8ce-b73daefaa74e |
Titre courant |
Ensemble fortifié de l'île d'Aix |
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Dénomination |
fort enceinte batterie |
Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Île-d'Aix
Milieu d'implantation: bâti lâche