L'évolution de la tapisserie d'Aubusson au 20e siècle
Vidéo
Publiée le 1er juin 2013
# Creuse, Aubusson
# Opération d'inventaire : Aubusson
# Art et création
# 20e siècle
La tapisserie du 20e siècle à Aubusson va connaître une profonde mutation, on parle souvent de la Rénovation de la tapisserie. On l’attribue beaucoup à l’œuvre de l’artiste Jean Lurçat, à partir des années 30.
En fait, cette rénovation se fonde dans le travail de l’Ecole Nationale d’Arts décoratifs d’Aubusson et de son directeur, Antoine Marius Martin. Antoine Marius Martin a été appelé à la direction de l’école au lendemain de la 1ère guerre mondiale parce que l’école était en crise. Son modèle pédagogique était formé sur un travail très fin, faisant appel à de nombreuses nuances de couleurs et qui demandait des temps d’exécution particulièrement longs. Quand les élèves arrivent dans le monde du travail, on les presse parce qu’on n’a pas le temps d’employer ces méthodes. Marius Martin, préconise de revenir à la tapisserie médiévale à gros grain avec une gamme de couleurs restreinte, parfois limitée à 2 ou 3 couleurs. Jusque là on travaillait avec 10, 11, 12 fils au cm. Lors de l’exposition internationale des Arts décoratifs de 1925 à Paris, il présente des œuvres réalisées avec seulement 4 fils au cm.
Antoine Marius Martin qui fréquente tout le réseau d’artistes post impressionnistes, ou des artistes qui ont adhéré au fauvisme, va inaugurer un mouvement important du 20e siècle qu’on appelle le mouvement de la tapisserie de peintre, qui va consister à transposer en textile des projets d’artistes à la mode, Braque, Vasarely, etc… Dans les années 30 une éditrice, Marie Cutoli, va prolonger ce travail et ouvrir la tapisserie d’Aubusson à la nouvelle clientèle des Etats-Unis. Lors de ce travail, une idée va germer à l’intérieur de l’école d’Art National d’art décoratif « On pourrait aller encore plus loin, c'est-à-dire que l’œuvre d’art qui doit nous servir de support soit pensée textile, soit pensée tapisserie au moment où l’artiste la crée. » Et ça, ça lance le deuxième grand mouvement de la tapisserie au 20e siècle, c’est le mouvement des peintres cartonniers dont le plus grand représentant va être Jean Lurçat qui arrive dès 1937 à Aubusson et avec lui tous ses suiveurs comme Dom Robert, derrière moi cette œuvre de Michel Tourlière et ce mouvement des peintres cartonniers qui est aujourd’hui encore vivace avec des artistes comme Daniel Riberzani.