Port de la Fosse

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Brives-sur-Charente

Sur la carte du Cours de la Charente établie en 1689, ni le port, ni l'écart de la Fosse ne sont indiqués, mais l'embouchure d'un ruisseau est dessinée. L'écart est indiqué sur la carte de Cassini, dans la seconde moitié du 18e siècle, sans aucune mention de port. En 1808, l'accès à ce port, dénommé alors "port de Brives", se fait par un "cours d'eau [ruisseau le Pérat] mitoyen entre les sieurs Chapelier et Quineau de 10 mètres de largeur sur 3 mètres de profondeur, trop large pour y établir de pontceau [pour le service de halage]."

Sur le plan cadastral relevé en 1812, le chemin provenant du sud vers la cale est nommé "chemin de la Clue au port". Rien n'est indiqué sur l'état de la section A et la matrice correspondante, si ce n'est le nom du propriétaires des parcelles 34 et 35, situées au sud du fossé et de la cale, dans le lieu dénommé "Sous-les-Mottes". L'appellation "la Fosse" est appliquée aux parcelles 36 et suivantes. Annibal Broussard, négociant en eaux-de-vie à Pons, possède le pré de la parcelle 34, une maison et un magasin sur la parcelle 35, et le bâtiment de la parcelle 36. Les travaux d'aménagement du mur de soutènement de ces parcelles le long du fossé, ceux de la cale et la construction de l'entrepôt datent probablement de la seconde moitié du 18e siècle. En 1812, la parcelle 35 est entièrement close de bâtiments.

Dans une pétition datée de 1809, dans laquelle il refuse l'installation d'un ponceau sur le canal situé entre la Charente et la Fosse, Annibal Broussard déclare que le canal a été ouvert "il y a plus de cent ans pour l'utilité du magasin que j'occupe depuis plus de cinquante ans. Etant à un certain éloignement de la rivière, le propriétaire fit ouvrir ce canal à grand frais pour pouvoir recevoir et charger les marchandises". Dans son rapport qui fait suite à cette pétition, l'ingénieur La Bretonnière, chargé de la navigation intérieure, affirme que le canal est "indispensable pour le chargement considérable d'eaux-de-vie qui se font dans les magasins et qu'il est de la plus grande utilité aux gabares pendant les inondations pour traverser la prairie." Le canal est alors mentionné dans la commune de Montils. Annibal Broussard (1741-1815), dit négociant commissionnaire pour l'exportation à l'étranger des vins et eaux-de-vie de cognac, envoie son fils aîné, Christophe Louis Annibal, en 1792, en Angleterre pour y suivre les opérations de son commerce. Les eaux-de-vie chargées à Brives sont donc exportées, au moins en partie, en Angleterre.

Dans les années 1860, Jean Jarry, également négociant, devient le propriétaire des terrains, de l'entrepôt et de la maison. Il fait agrandir à deux reprises la maison, et le magasin est qualifié de bâtiment rural en 1872 lorsque son gendre, Stanislas Coutant, en prend possession. La propriété, qui ne semble plus être liée à une activité portuaire, passe à Edouard Roux en 1913 et, l'année suivante à Alfred Bouchet, fils de Pierre, verrier à Cognac. A cette époque, la maison possède 30 ouvertures et une porte cochère. Par la suite, Alfred Bouchet devient également propriétaire de la demeure de la Fosse, liant ainsi les deux sites.

L'abandon progressif de ce havre, qui n'est plus mentionné sur la carte d'état-major de 1866, s'explique sans doute par l'augmentation des tonnages des bateaux les empêchant d'accéder à la cale. Les deux logements seraient dus à des remaniements au cours du 19e siècle.

Périodes

Principale : 18e siècle

Principale : 2e moitié 19e siècle

Ce port a été aménagé à environ 150 mètres de la rive gauche du fleuve, sur son affluent le ruisseau du Pérat qui forme la limite entre les communes de Brives-sur-Charente et de Montils.

Il est constitué d'une cale (enherbée actuellement) établie sur un fossé creusé en rive droite du ruisseau. Du côté gauche, la berge de ce fossé et l'angle arrondi formé avec le ruisseau sont maçonnés à la manière d'un quai. Les murs sont faits de gros blocs de pierre de taille. Une reprise est visible au niveau de la cale, là où s'élève un bâtiments à usage d'entrepôt. Ce dernier est également bâti en pierre de taille, comme le mur qui lui est continu et forme un enclos. En rez-de-chaussée, il est couvert d'un toit à croupes en tuile creuse.

Les deux logements sont en moellon enduit, à un étage carré. Celui du sud est couvert d'un toit à croupes en tuile mécanique doté d'épis de faîtage en terre cuite. Les travées de fenêtres de la façade principale ne sont pas régulièrement percées. Une corniche moulurée couronne les murs. Le logement du côté est présente deux travées de fenêtres sur la rue. Les chaines d'angles et les encadrements, harpés, sont saillants sur le nu du mur. Son toit en tuile creuse est doté d'une seule croupe du côté sud ; des pierres d'attente atteste d'un agrandissement avorté.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
  1. tuile creuse
Étages

en rez-de-chaussée

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Brives-sur-Charente , 3 rue des Bruyères

Milieu d'implantation: en écart

Lieu-dit/quartier: Fosse (la)

Cadastre: 1813 A2 34, 35, 2017 OA 945

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