Pont transbordeur de Martrou

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Rochefort

Le pont à transbordeur de Martrou, conçu par l'ingénieur Arnodin et dont les travaux ont débuté en 1898, est mis en service en 1900. Ferdinand Arnodin, entrepreneur à Châteauneuf-sur-Loire, avait déposé conjointement avec Martin Alberto Palacio en 1887 un brevet pour le pont à transbordeur édifié à Bilbao. Le système d'exploitation prévu à Martrou est original puisqu'il s'agit d'une concession faite à Arnodin qui paie les travaux et se rembourse par la perception des taxes de transport.

Antérieurement à sa construction, plusieurs projets avaient été envisagés pour remplacer le bac pour franchir la Charente par la route départementale de Rochefort à Royan, dont un tunnel aux alentours de 1840 et 1870 (par l'ingénieur Cadot, au lieu-dit le Four du Diable), et un pont tournant vers 1875. Dès les années 1830, puis 1850, le projet d'un pont flottant placé en amont du port militaire, à la Cabane-Carrée, avait aussi été examiné. Puis, en 1894, le principe du pont d'Arnodin est comparé avec un système de bac à vapeur à plate-forme mobile. Le Conseil général opte alors pour le pont transbordeur moins coûteux que l'autre système, notamment en raison des travaux inévitables de désenvasement des chenaux aménagés pour l'accostage du bateau à vapeur. Le système du transbordeur est considéré comme "un mode de passage simple, confortable et rapide", moins soumis aux intempéries et qui ne gêne pas le trafic maritime, son tablier étant fixé à 50 m au-dessus des plus hautes eaux.

Sur la rive d'Echillais, une tranchée est ouverte dans la butte pour créer une route d'accès jusqu'au pont. Les travaux de maçonnerie (fondations des pylônes, massifs d'ancrage, quais) sont réalisés par l'entreprise rochefortaise Dodin. Les pièces métalliques des pylônes et du tablier sont préparées dans les ateliers de Châteauneuf-sur-Charente, puis montées par le personnel de l'entreprise de Ferdinand Arnodin. Des câbles à torsions alternatives, plus solides, conçus par l'ingénieur, sont utilisés.

A l'origine, une machine à vapeur de 15 chevaux, alimentée au charbon, assure le fonctionnement des mécanismes du chariot de roulement : un câble s'enroule ou se déroule sur le tambour d'un treuil installé rive droite, dans une salle des machines. Six personnes assurent le fonctionnement du pont et le service de la nacelle, dont un chauffeur (employé au fonctionnement de la machine à vapeur) et un receveur-placeur. Dans cette dernière, 200 piétons pouvaient prendre place ou 50 piétons et 9 charrettes ; les trottoirs aménagés de chaque côté pour les piétons étaient dotés de bancs protégés plus tard par des auvents. Le transbordeur assurait une opération en 4 minutes : embarquement, déplacement, débarquement.

En 1927, un moteur électrique remplace la machine à vapeur. La route départementale est classée, en 1930, route nationale n° 733 et le pont revient dès lors à l'Etat. La nacelle, détruite pendant la Seconde Guerre mondiale en 1944, est reconstruite. Le développement du trafic routier d'après-guerre est tel que le délai d'attente avant de passer est parfois long l'été et certains jours ; la densité de ce trafic devient incompatible avec la lenteur de manoeuvres de la nacelle suspendue.

Le transbordeur est un peu délaissé après la construction du pont de Saint-Clément, en amont de Tonnay-Charente. Il est complètement abandonné au profit du pont à travée levante, construit à une centaine de mètres en aval et ouvert à la circulation en 1967. Toutefois, avant sa fermeture, le pont est mis en vedette dans le film de Jacques Demy, "Les Demoiselles de Rochefort".

Il est protégé en 1976 au titre des Monuments historiques, alors que les Ponts et Chaussées le promettent à la démolition. II reste le dernier pont de ce type en France, ceux de Nantes, Marseille, Rouen et Bordeaux ayant disparu. Il a, depuis sa protection, fait l'objet d'une grande campagnes de restauration dans les années 1980, 1990, puis en 2016. Il fonctionne en période estivale pour le transport de touriste, piétons et cyclistes. Un centre d'interprétation "la Maison du transbordeur", ouvert d'avril à octobre sur la rive d'Echillais, propose de découvrir son histoire.

Périodes

Principale : 4e quart 19e siècle

Auteurs Auteur : Arnodin Ferdinand, ingénieur (attribution par source)

Le pont transbordeur est constitué de deux pylônes métalliques de 68 mètres qui prennent appui, de part et d'autre de la Charente, sur des piliers en maçonnerie. Chaque pylône repose sur quatre de ces supports par des rotules d'acier. Ces pylônes supportent un tablier également en métal, de 175 mètres de portée, suspendu à des câbles paraboliques et obliques qui viennent, de part et d'autre du pont, s'ancrer dans un massif maçonné en pierre calcaire. Des escaliers droits en métal à l'intérieur de l'un des pieds de chaque pylône permettent d'accéder au tablier.

Une nacelle de 16 mètres sur 12, soutenue par des câbles à hauteur des rives, est mise en mouvement par un chariot qui roule sur des rails fixés au tablier. Ce chariot est mu par une machine électrique abritée dans un petit bâtiment sur la rive droite qui commande l'enroulage et le déroulage de câbles autour d'un treuil. La nacelle est une plateforme présentant une chaussée pour les véhicules et des trottoirs abrités par un petit auvent pour les piétons.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : métal

    Mise en oeuvre : pan de métal

  2. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
Escaliers
  1. Emplacement : escalier de distribution extérieur

    Forme : escalier droit

    Structure : en charpente métallique

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Rochefort

Milieu d'implantation: bâti lâche

Lieu-dit/quartier: Martrou

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Échillais

Milieu d'implantation: bâti lâche

Lieu-dit/quartier: Martrou

Localiser ce document

Chargement des enrichissements...