Patrimoine et inventaire de Nouvelle-Aquitaine

Le hameau de Cônac tel qu'il se présente aujourd'hui est ce qui reste de l'ancien bourg de Cônac (la légende parle même d'une ville) qui s'est développée au Moyen Age autour du château du même nom. Comme ce dernier, le bourg ou "vicus" de Cônac est mentionné à partir du 11e siècle, avec son église vouée à saint Pierre. A la suite de la guerre de Cent ans, celle-ci ayant été détruite, la chapelle du château, vouée à sainte Radegonde, est devenue église paroissiale. Aux 15e et 16e siècle, Cônac retrouve un rôle économique important, en lien avec le port de la Trigale auquel le village est, comme de nos jours, directement relié par un chemin. En 1473, les Harpedane de Belleville, seigneurs de Cônac, obtiennent du roi la création de quatre foires par an et d´un marché hebdomadaire dans les halles de Cônac. Le commerce du sel fait la richesse du lieu, comme en témoigne la participation des habitants de Cônac à la révolte des Pitaux, contre la taxation du sel, en 1548. Les guerres de Religion et l'enclavement du port de la Trigale à cause de l'envasement des marais, mettent toutefois un terme définitif à cette prospérité. Au début du 18e siècle, Cônac ne compte plus que 39 feux (soit environ 150 habitants). Le hameau apparaît en 1708 et 1715 sur les plans du château dressés par l'ingénieur Claude Masse. On y voit quelques maisons, les halles et "parties des anciens murs de ville", interrompus par une ancienne porte (aujourd´hui le chemin qui descend vers la Métairie). Dès avant la Révolution, l'église et la paroisse de Sainte-Radegonde de Cônac ne sont déjà plus qu'un souvenir. Le bourg de Saint-Thomas-de-Cônac a désormais supplanté Cônac comme moteur de la paroisse. C'est la raison pour laquelle Cônac s'agrandit au 18e siècle vers l'est, le long de la rue qui le relie au bourg, avec plusieurs "maisons de maître" appartenant à des notables, des négociants ou encore des capitaines de navire. Quant aux quelques maisons situées à l'ombre des ruines du château, elles sont reconstruites au cours des 19e et 20e siècles.