Port de la Coue, ou Port sud de Fouras

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Fouras

Le Port de la Coue est mentionné, en même temps que le port proche du fort, en 1674 par Saint-Colombe dans sa description du poste de défense de Fouras, comme une anse dans laquelle les habitants tiennent leurs chaloupes à l'abri des vents.

Ses fonds vaseux et sa faible profondeur ont pour conséquence d'en faire un port d'échouage. Il est doté, entre 1834 et 1836, d'une jetée nord-sud établie sur une ancienne chaussée ou grave, qui fait 100 mètres de long, 4,20 mètres de large et 2 mètres de hauteur. Une balise de 6 mètres de haut scellée dans son musoir indique son extrémité. Cette jetée est complétée, du côté est, en 1842 et 1843 par un mur de soutènement d'un chemin descendant de la forteresse, raccordé à la jetée en 1874 par un quai formant un arc de cercle sur 100 mètres.

Ce port, alors appelé Port sud, abrite les embarcations des vents du nord et du nord-ouest. Il complète en cela le Port nord de Fouras qui offre une protection aux vents du sud et du sud-ouest. Les deux ports ont le désavantage de ne pas être accessibles à marée basse, en raison de la présence d'un large estran vaseux, de 1200 mètres au droit de l'anse de la Coue. C'est pour remédier à cela qu'est bâti, à la demande des pêcheurs de Fouras, dans les années 1870, un débarcadère à la pointe de la Fumée, à 3 kilomètres au nord-ouest de Fouras. En 1870, la commune loue une parcelle d'environ 600 m2 à Alexandre Tessier, charpentier de navires, pour y établir un chantier de construction et de radoub. En 1880, son successeur, René Blin, est dit constructeur de navires.

En 1882, le port n'est fréquenté que par des chaloupes de pêche, "jaugeant de 10 à 22 tonneaux". Le chantier de construction et de réparation, installé dans son anse, assure la fabrication d'une à deux de ces chaloupes par an. La jetée et le quai en retour, dont le pavage en très mauvais état rend difficile l'accès aux brouettes et aux charrettes à bras des pêcheurs d'huîtres, font l'objet de travaux en 1899.

En 1912, un rapport du subdivisionnaire Favreau mentionne que ce port "est utilisé par des chaloupes et des petites embarcations de pêche qui accostent sur la jetée pour le débarquement de leurs produits de pêche et le transport des huîtres provenant du littoral de Châtelaillon." Le port est alors fréquenté par 30 bateaux comprenant 25 bateaux de pêche et 5 affectés au transport des huîtres ente les mois de mai et novembre. Toutefois, l'accès à la jetée leur est impossible pendant les marées de morte-eau. Le projet de création d'un chenal par le dragage de la vase sur 600 mètres de long et 2 mètres de profondeur, entre l'extrémité de la jetée au lit mineur du fleuve pour faciliter l'accès au port, est envisagé, mais n'est pas réalisé en raison de l'entrée en guerre.

L'envasement de la jetée est un sujet fréquemment traité dans les années 1920-1930 sans qu'un véritable remède n'y soit apporté. Les bateaux des pêcheurs sont mouillés sur des corps morts (généralement ancres à une seule patte), établis sur autorisation préfectorale après avis du service des Ponts et Chaussées et contre le versement d'une redevance.

Une stèle commémorant le départ en exil de Napoléon Ier est installée sur la plage et inaugurée le 22 septembre 1928. En 1936 est bâti un ouvrage de consolidation du talus et d'accès à la plage depuis l'avenue qui la longe. Il est constitué de murs de soutènement contrebutant des descentes. Les travaux sont réalisés par l'entrepreneur fourasin Aladenise par une adjudication passée le 12 mars 1936. Un autre mur de soutènement est construit sur plus de 130 mètres pour protéger la falaise des affouillements de la mer auprès du port. Il permet en même temps d'élargir l'avenue qui permet l'accès au port. Le chantier, qui se déroule en trois tranches successives entre 1937 et 1939, est confié par adjudications à l'entreprise Dodin. Une quatrième phase permet de faire la jonction sur 42 mètres avec l'ouvrage d'accès construit en 1936.

En plus des corps morts utilisés depuis le 19e siècle, deux ponton flottants sur duc d'Albe ont été installés parallèlement à la jetée pour la petite plaisance, dans les années 1980. En place sur le quai, une ancienne grue du réseau ferroviaire Ouest, datée de 1876 et fabriquée dans les ateliers "Mazières près Bourges", sert pour la mise à l'eau des bateaux.

Périodes

Principale : Temps modernes, 2e quart 19e siècle

Le port sud de Fouras, sur la rive droite de l'embouchure de la Charente, a été aménagé dans la baie située au sud de la ville, à 250 mètres au sud-est du fort. L'eau laisse la place à un large estran vaseux à marée basse. La partie orientale du port est formée d'une plage de sable contigüe à des rochers du côté nord-ouest. La baie est partiellement fermée à l'ouest par une jetée de 92 mètres de longueur, qui se raccorde à un quai se terminant du côté est par une cale de mise à l'eau parallèle au rivage. Des bâtiments, qui abritent le bureau du port, sont aménagés dans le talus qui borde le quai au nord. Un autre corps de bâtiment au nord-est du précédent héberge le Centre nautique de Fouras.

La jetée est constituée, du côté ouest, de murs talutés en petit appareil au-dessus de gros rochers prélevés sur le rivage ; une surélévation en béton est visible. Du côté est, elle a été élargie en béton. Elle est un peu plus large à sa racine comme à son extrémité. Deux escaliers y sont aménagés du côté est, tandis qu'elle est bordée par un parapet en béton du côté ouest. Le feu à son extrémité, qui annonce l'entrée du port, est un feu à secteurs tripode avec une plate-forme rouge, d'une portée de 16 kilomètres pour le secteur blanc et de 11 kilomètres pour le secteur rouge.

Le quai, d'environ 80 mètres de long en léger arc de cercle, est formé d'un mur en pierre de taille à fruit, couronné par une assise de pierre de grand appareil. Des échelles installées de distance en distance permettent de descendre au niveau de l'eau. A son extrémité est, la cale est constituée de pierre de grand appareil recouverte de ciment. Elle s'évase pour occuper tout l'espace entre le rivage et le mur de soutènement de la voie d'accès au port. Deux pontons flottants en bois sur duc d'albe, parallèles à la jetée et d'une soixantaine de mètres de long, accueillent les bateaux de plaisance, un troisième existe le long de la jetée.

Un mur de soutènement protège la plage depuis l'ouest jusqu'à l'est. En petit appareil assisé à l'ouest, il se poursuit par une portion de falaise surmontée d'un muret, puis vers le sud-est par un mur en moellons smillés. Depuis l'avenue, deux escaliers, à marches profondes et peu hautes, convergent et donnent accès à un escalier central de cinq marches aux mêmes caractéristiques. Les garde-corps sont tous identiques, constitués de potelets et lisses en béton, avec un décor typique des années 1930 de bandes en creux, horizontales sur la lisse basse et verticales à la base des potelets. Vers le sud au-delà de cette descente, le mur de soutènement est en béton.

Le monument commémoratif de l'embarquement de Napoléon depuis ce port, en granite, a la forme d'un obélisque sur un socle carré qui s'élève sur un piédestal formé de quatre degrés.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

  2. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
Couvertures

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Fouras

Milieu d'implantation: en ville

Lieu-dit/quartier: Anse de la Coué

Localiser ce document

Chargement des enrichissements...