Cabane de berger, dite cayolar de Gnabarigne

France > Nouvelle-Aquitaine > Pyrénées-Atlantiques > Sainte-Engrâce

Le cayolar de Gnabarigne apparait dans les textes dès le 18e siècle, il est alors la propriété du chapitre collégial de Sainte-Engrâce. Il est mentionné à l’occasion de sa vente en 1792 comme bien national aux côtés de deux autres cabanes pastorales : "4° – trois cayolars situés aux hautes montagnes, les deux cayolars appelés Erayet [Erainzé], Sainte Olha [Sentolha] et Nabarrigne [Gnabarigne], évalués d’après l’estimation qui en a été faite mille soixante-douze livres". Le cayolar est adjugé en première vente à Mathieu Vidart de Sainte-Engrâce avant d’être cédé à la commune. Ainsi quelques années plus tard et malgré une erreur de localisation, le cayolar de Gnabarigne figure sur le plan cadastral napoléonien. En 1832, les états de sections indiquent ainsi qu’il est en possession de la commune de Saint-Engrâce, tout comme le cayolar voisin de Beillopia situé à 300 m à l’est. Dès lors, il est probable que Gnabarigne et son estive aient été cédés moyennant acquittement des taxes de pacage par le chapitre puis la commune aux usufruitiers "cayolaristes", ces derniers s’en servant pour mettre en pâture et garder leurs brebis, produire du fromage et s’en répartir la production. Par ailleurs, il est probable que le site accueille dès cette époque un élevage porcin. C’est du moins ce que semble indiquer la présence d’un tertre terreux à proximité de la cabane pastorale dont le type peut être rapproché de celui d’Igelua à Larrau. Daté entre le 17e et le 18e siècles, ce dernier a été identifié comme un "cochonnier" (porcherie) d’estives, vraisemblablement lié à une transhumance porcine effectuée à l’automne pour la fainée.

On retrouve de nouveau le cayolar de Gnabarigne dans les textes en 1905 alors qu’il appartient à Alexi Constantin, laissant penser que ce dernier en avait la propriété en indivision avec d’autres propriétaires sous forme de txotx (part de propriété), comme c’est fréquemment le cas en Soule. Durant la saison estivale, les propriétaires des txotx envoyaient ainsi leurs bergers afin de garder leurs troupeaux de brebis et giter dans la cabane pastorale. Le fromage était ensuite redistribué en fonction des parts de propriétés. L’accès à l’estive est assujetti au paiement d’une taxe, consignée dans les rôles de pacages. Au-delà de l’estive, cela donne également le droit de se servir dans les bois communaux, ce qui explique l'interdit du préfet formulée à l'intention d'Alexi Constantin "de prendre du bois de chauffage dans la forêt de Lanne pour cause de n’avoir pas payé les frais de pacage".

Actuellement abandonnée et envahi par la végétation, la cabane est divisée en 4 part de propriétés (deux propriétaires, un nu-propriétaire et un usufruitier) appartenant à des Santagraztar.

Périodes

Principale : 18e siècle (incertitude)

Le cayolar de Gnabarigne est situé à 960 m d’altitude sur les pentes du sommet éponyme (1066 m). Il est accessible par un sentier menant aux fermes de Berrietxea et Izkiribagne, située à 1.5 km en aval. À l’affleurement, le sol est composé de flysch dont la lithologie principale est constituée de schiste noir et de grès. Le site est bordé par un bois et, au nord-est, par le ruisseau Erreka ainsi que les sources qui lui sont associées. Une cabane (D32) et un tertre implanté à 160 m au sud-ouest de celle-ci prennent place dans une parcelle d’estives communales (D101).

La cabane de plan rectangulaire barlong occupe une surface au sol d’environ 38 m². Le faîtage de son toit suit une orientation est-ouest perpendiculaire à la pente de manière à ce que son mur pignon occidental soit semi-enterré, tandis que de l’autre côté, son mur pignon oriental accueille la façade. Le bâtiment en mauvais état est envahis par la végétation. Les murs sont construits en moellons de grès liés avec un mortier de terre tandis que le toit à deux pans est composé de tôles ondulées. L'entrée s'effectue par une porte basse disposée à droite et ménagée sous un linteau assemblé à des piédroits en bois. La porte s’ouvre à l’aide d’une poignée, similaire à la garde d’une épée, dont la rotation permet de déverrouiller un loquet. Les signatures des anciens occupants de la cabanes sont gravées sur la porte. L’espace intérieur est divisé en deux par une cloison de planches ménagée sous une sablière de plancher. La salle commune est chauffée par un foyer dont l’âtre repose directement sur le sol en terre battue. La fumée est évacuée par un retrait triangulaire ménagé dans la partie sommitale du pignon. Autour de l'âtre, une potence permet la bascule du chaudron vers le feu, tandis que deux bois courbes disposés au-dessus du foyer font office de séchoir à bois. La salle est meublée par une couchette (ou châlits) disposée à gauche et de deux étagères de planches dans l’épaisseur des murs gouttereaux. L’entrée du saloir est ménagée sous une sablière dont le plancher a été retiré, laissant ce dernier sans plafond. Les étagères destinées à recevoir les fromages ont disparu. La charpente de la cabane est faite de chevrons porteurs dont la triangulation est imparfaitement réalisée par trois sablières tandis que le contreventement est assuré par un système d’écharpes disposées aux revers des chevrons.

Le tertre est de plan ovoïde irrégulier de 7 m 80 sur 5 m 50. En mauvais état, il est composé de terre sur une hauteur approximative de 0,50 m.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : grès

    Mise en oeuvre : moellon

    (incertitude)

Toits
  1. tôle ondulée
Plans

plan rectangulaire régulier

Étages

rez-de-chaussée

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

État de conservation
  1. menacé

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Pyrénées-Atlantiques , Sainte-Engrâce

Milieu d'implantation: isolé

Lieu-dit/quartier: Gnabarrigne

Cadastre: 2022 D 32, 1961 D 32, 33, 1932 D 16, 17

Localiser ce document

Chargement des enrichissements...