Batteries du 18e siècle

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Rivedoux-Plage

1. Contexte historique

Le système défensif mis en place par Vauban au XVIIe siècle est complété, au siècle suivant, par l'installation de plusieurs batteries de côte afin de protéger l’île d’un débarquement ennemi. Neuf batteries sont ainsi édifiées dès 1701 afin de perfectionner la défense de l’île. Bien que ce ne soient que de simples talus de terre faiblement armés, cet important réseau de batteries se présente comme une ceinture de protection entourant l’ensemble du territoire insulaire. Les sites à défendre en premier lieu sont ceux où un débarquement ennemi est le plus probable et où les Anglais ont déjà essayé d’aborder l’île : l’entrée du Fier d’Ars et la Pointe de Sablanceaux.

Dès 1681, Vauban juge nécessaire de rétablir au plus vite les batteries des Portes pour défendre l’entrée du Fier d’Ars. En 1701, quatre batteries de côte sont construites le long du banc du Bûcheron : batteries de la Prise, du Puray, du Fier d’Ars et Batterie Royale. En face, sur la commune de Loix, trois batteries défendent l’entrée du Fier : batteries du Preau, du Bouchaud et du Grouin. La Pointe de Sablanceaux est le deuxième point stratégique à défendre en priorité. Constitué de sable dur, les plus gros vaisseaux peuvent s’en approcher à marée basse. La redoute, construite en 1674, est jugée insuffisante par Vauban qui décide d’y ajouter trois batteries. A l'autre extrémité de l'île, deux batteries sont édifiées sur la Conche des Baleines pour protéger l'anse qui peut servir de refuge aux navires de commerce et de lieu favorable à un débarquement.

En 1755, on compte 19 batteries, soit le double qu’en 1701. Mais nombre d’entre elles sont en mauvais état ou détruites. La Guerre de Sept Ans (1757-1758) qui se prépare contre les Anglais, amène les ingénieurs de l’armée royale à vérifier l’état et l’armement des batteries de côte, certaines doivent être rééquipées.

2. Liste des batteries

- Batterie des Prises, Les Portes-en-Ré, établie en 1701.

- Batterie du Punoir, Les Portes-en-Ré, établie en 1701. Elle était armée de 4 à 6 pièces de canon. En 1734, elle est entièrement ensablée, elle est mentionnée pour la dernière fois en 1755.

- Batterie de La Loge, Les Portes-en-Ré, établie en 1701. Deux batteries (Haute-Loge et Basse-Loge) sont recensées en 1755 par Pretteseile ; seule celle de Basse-Loge est encore mentionnée en 1788, puis n'est plus citée par la suite.

- Batterie du Fier d'Ars, Les Portes-en-Ré, établie en 1701. Située à 800 toises (environ 1,5 km) de la redoute des Portes, elle est armée de trois pièces de canon de 18 mm et une pièce de canon de 12 mm ainsi que de quatre bouches à feu. En croisant ses feux avec ceux de la redoute des Portes, elle défend les deux côtés du banc du BÛcheron où les navires peuvent facilement mouiller. L'ouvrage est détruit entre 1755 et 1788.

- Batterie de Rivedoux, Rivedoux-Plage, établie en 1701. L'ouvrage est en ruine en 1717 et réparé avant 1734. Ce simple épaulement de terre, revêtu de gazon et armé de 6, puis de 4 pièces de canon, était situé à droite de l'entrée du havre de Rivedoux. La batterie n'est plus mentionnée après 1816.

- Batterie de La Moulinatte, Saint-Martin-de-Ré, édifiée avant 1755 sur le front de mer, à l'ouest de la commune de Saint-Martin-de-Ré pour défendre la fosse de Loix et protéger le cabotage. Elle n'est plus mentionnée après 1789.

- Batterie du Gros Jonc, Les Portes-en-Ré, signalée en 1755.

- Batterie Bironne, Sainte-Marie-de-Ré, construite en l'an IX. Elle était armée de 8 pièces de canon et de 4 mortiers à la Gomère. Elle est très vite abandonnée.

- Batterie du Gros-Joncs, Le Bois-Plage-en-Ré, signalée en 1817 et recensée jusqu'en 1845.

- Batterie du Boucheau, Loix, mentionnée en 1788. Elle était formée d'un épaulement en terre argileuse, revêtu intérieurement de pierre sèche et armée de trois pièces de canon de 24 mm. Elle défendait l'entrée du Fier d'Ars. Pendant la Révolution, elle prend le nom de batterie Républicaine. En l'An IX, elle n'est plus armée que d'un canon de 24 mm. Elle est désarmée en 1814 et supprimée en 1854.

3. Révision des batteries au 19e siècle.

Au cours de la période révolutionnaire, de nouveaux procédés de défense des places fortes sont mises en œuvre et l’artillerie est améliorée. Des corps de garde sont construits pour stocker les munitions et assurer un logement au gardien. Puis, au cours des premières années du 19e siècle, la majorité des ouvrages sont désarmés. Sous la Monarchie de Juillet (1830-1848), est créée en 1841 la Commission mixte de révision de l’armement qui définit les ouvrages à supprimer ou à améliorer, uniformise et fixe les plans-type des tours et des réduits à construire dans les batteries modernisées. Sur l’Ile de Ré, douze batteries sont supprimées en 1860. Les batteries de Sablanceaux et du Grouin sont alors les seules à profiter d'une modernisation de leur silhouette qui se manifeste notamment par la construction ou le nouvel aménagement du corps de garde. La deuxième moitié du 19e siècle est une période de grands progrès pour l’artillerie qui conduisent à une nouvelle conception des ouvrages et à leur modernisation.

Périodes

Principale : 1ère moitié 18e siècle

Réparties sur l'ensemble de l'île, les batteries sont situées à des emplacements stratégiques pour la défense du territoire, notamment l'entrée du Fier d'Ars et la Pointe de Sablanceaux. Ces ouvrages avancés sont constitués de simples talus de terre revêtus de maçonnerie et armés de quelques pièces de canon. Les batteries présentent le plus souvent un plan circulaire.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : terre

    Revêtement : revêtement

Typologie
  1. batteries

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