Eglise paroissiale Saint Saturnin

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Meschers-sur-Gironde

Un prieuré et une première église sont mentionnés en 1232, dans le giron de l'abbaye de Saint-Jean-d'Angély, puis à nouveau en 1293. L'église subit des dommages au moment de la guerre de Cent ans, ce qui engendre sa reconstruction, au moins partielle, au 14e ou au 15e siècle. C'est de cette époque que semblent dater le clocher mais aussi, vraisemblablement, des départs de voûtes et de colonnes visibles dans la sacristie actuelle et dans son annexe. Dans cette dernière, on remarque aussi une ancienne baie double, murée et arasée, sur le mur sud. De même, le mur est de la sacristie actuelle présente les vestiges d'une baie en réseau, murée. Ces deux baies éclairaient peut-être une chapelle latérale (comme on le voit par exemple à Arces-sur-Gironde), une chapelle attenante au choeur qui devait se trouver dans la sacristie actuelle.

En 1622, l'église connaît à nouveau d'importants dégâts lorsque le bourg de Meschers est bombardé par les troupes royales, venues réprimer la révolte des protestants. Le clocher y perd probablement la flèche qui devait le surmonter et deux des quatre pinacles qui devaient l'entourer (à l'image de l'abbaye de Sablonceaux).

L'église est sans doute reconstruite, partiellement, au cours des décennies suivantes. On sait peu de choses de cet édifice, si ce n'est ce qu'en montre le plan cadastral de 1831. La nef est alors distincte du clocher, contre lequel on voit aujourd'hui encore les traces de la nef d'origine. La nef de cette époque ne correspond en longueur qu'à peine à la moitié est de le nef actuelle (13 mètres de long sur 12 de large). Une petite sacristie est accolée à l'est, contre le mur de l'actuelle sacristie. Ce mur, manifestement plus haut qu'aujourd'hui, constitue alors le mur d'un chevet plat. En 1831, l'église est toujours entourée par le cimetière au nord (il sera transféré en 1840) et par le presbytère au sud.

Dans les années 1820-1830, on entreprend de reconstruire l'essentiel de l'église. En 1823, le conseil municipal vote d'importantes réparations, notamment à la porte d'entrée et au mur de façade occidentale. En 1835 et 1837, il décide d'agrandir l'église de manière à la doubler vers l'ouest, à rattacher de nouveau la nef au clocher, qui est conservé, et ainsi à redonner à l'édifice les proportions qu'il avait jusqu'au 17e siècle (soit 33 mètres de long, contre seulement 13 auparavant). Le style architectural adopté est le style néo-classique grec. La nouvelle église est bénite le 17 août 1839 lors d'une cérémonie solennelle présidée par l'évêque, Mgr Villecourt.

En 1858, de nouveaux travaux concernent non pas la partie ouest de l'église mais la partie est qui avait été conservée. L'ancienne petite sacristie est démolie et l'ancien mur de chevet, arasé, devient le mur de façade de la nouvelle sacristie. Cette dernière est aménagée dans l'ancien choeur, à l'arrière d'une cloison qui vient la séparer du nouveau choeur, placé plus en avant que le précédent.

Entre temps, lors de la Révolution de 1848, le 9 avril, jour de plantation d'un arbre de la liberté, une girouette et un drapeau tricolore en métal sont bénis et placés au sommet du clocher, tout comme sur le temple protestant. En 1853, des bâtiments qui obstruaient l'église du côté ouest sont achetés pour être démolis.

La tribune est édifiée en 1895, avec percement de la porte dans le mur du clocher, pour y accéder. L'année suivante, des travaux sont réalisés selon les plans de Marc Roberti fils, architecte à Royan. Un plan de l'église est établi à cette occasion, la montrant telle qu'elle se trouve aujourd'hui encore. Les travaux consistent en la reconstruction du plafond de la nef, la reprise du sol en carreaux de terre cuite, la réfection de la couverture, et la reconstruction de l'escalier du clocher en ciment armé.

D'importants travaux de restauration sont réalisés en urgence entre 1958-1960 sous la houlette de l'abbé Moreau puis de l'abbé Ficot, curés successifs. Ils donnent en particulier à l'intérieur de l'église son aspect actuel. En 1996-1997, un des deux pinacles du clocher, frappé par la foudre trois ans plus tôt, est restauré, de même que la girouette.

Périodes

Principale : 14e siècle, 15e siècle, 2e quart 19e siècle

L'église de Meschers est située au coeur du bourg, dans sa partie basse, au sud-est. Elle est placée au centre d'un espace délimité par des rues et occupé en partie par des maisons, surtout au nord. A l'ouest (parvis), au sud (jardin) et à l'est (place du marché), l'espace est plus dégagé, surtout depuis la démolition de l'ancienne mairie.

L'église se démarque dans le paysage par son imposant clocher carré du 14e ou 15e siècle, en pierre de taille. Il est composé de trois niveaux. Le niveau inférieur, presque aveugle, est soutenu par des contreforts d'angles. Une tourelle d'escalier lui est accolée à l'ouest. Des traces d'arrachements apparaissent côté sud, dans l'angle formé avec la façade de la nef. Il s'agit d'un départ de voûte, sur un mur que soutient un autre contrefort. Cette disposition laisse entrevoir une nef plus longue que l'actuelle d'au moins une travée, en direction de l'ouest (et non vers le sud, perpendiculairement à la nef actuelle, comme on le lit parfois ; dans ce cas, l'église aurait été orientée vers le nord, et non vers l'est, ce qui est très rare pour une église).

Le deuxième niveau du clocher présente des arcades aveugles, à réseau, tandis que le troisième et dernier est percé, sur chaque côté, de deux hautes baies jumelles, en arc brisé, sous une corniche formant deux frontons. Des gargouilles ponctuent le sommet du clocher, d'où s'élèvent encore deux pinacles parmi les quatre qui devaient orner l'édifice à l'origine, autour d'une probable flèche. Ces pinacles et la forme des baies jumelles du troisième niveau, ne sont pas sans rappeler le clocher de l'abbaye de Sablonceaux, à quelques dizaines de kilomètres au nord de Meschers.

Le reste de l'église, construit pour l'essentiel au début du 19e siècle, se démarque du clocher par sa simplicité. De plan en croix latine, avec nef unique et transept, l'édifice se termine à l'est par un chevet plat et par la sacristie, soutenue par des contreforts. Dans l'angle sud-est de la sacristie, on remarque les traces d'une ancienne baie à réseau. Bien que davantage ornée, la façade occidentale, en pierre de taille et de style néo-classique, est elle aussi d'une architecture stricte. A la manière d'un temple antique, sous un imposant fronton et un entablement orné de glyphes, elle se compose de trois parties séparées par des pilastres doriques et percées chacune d'un grand arc en plein cintre. Sur le fronton, on lit l'inscription suivante : "DOMINO FACTUM EST ISTUD ET EST MIRABILE IN OCULIS NOSTRIS" ("Elle fut faite par la volonté du Seigneur, et c'est un prodige à nos yeux").

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

Toits
  1. tuile creuse
Plans

plan en croix latine

Étages

1 vaisseau

Couvrements
  1. fausse voûte en anse-de-panier
Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Meschers-sur-Gironde , place de l'Eglise

Milieu d'implantation: en écart

Lieu-dit/quartier: Bourg

Cadastre: 1831 C 897, 2009 AI 103

Localiser ce document

Chargement des enrichissements...