Patrimoine et inventaire de Nouvelle-Aquitaine

La commune des Mathes dispose d'une école communale, alors réservée aux garçons, dès 1817 (un "instructeur de la jeunesse" est déjà mentionné en 1730). Dans les années 1830, à l'issue de la loi Guizot sur l'instruction, la question du bâtiment où abriter cette modeste école est une préoccupation pour la municipalité qui loue un local tout en cherchant à en acheter un. En 1838, elle renonce à acquérir une maison, vendue trop chère. M. Despand est alors instituteur et le reste jusqu'en 1842, date à laquelle son fils lui succède, jusqu'en 1872. En 1843, des travaux ont lieu à l'école, toujours louée, afin d'y établir aussi la mairie. Une maison est finalement achetée dans le bourg en 1844, mais elle apparaît vite insuffisante et la municipalité se remet en recherche d'un autre bâtiment ou bien d'un terrain où construire la mairie-école.

Le terrain en question, un vigne qui jouxte le jardin du presbytère, est finalement acheté par la municipalité en 1875. Aucune construction ne figure à cet endroit sur le plan cadastral de 1824, seulement des maisons au sud-est et une maison (devenue presbytère en 1864) au nord-ouest. La même année 1875, le conseil municipal confie à l'architecte Aimé Bonnet, de Saint-Jean-d'Angély, le soin de concevoir les bâtiments d'une nouvelle école de garçons. Bonnet rend son projet (plans, cahier des charges, devis descriptif) le 12 mars 1875. Il prévoit un bâtiment de plan en T, constitué d'un corps principal parallèle à la rue, à un étage (pour abriter le logement de l'enseignant), encadré par deux ailes en rez-de-chaussée (un chai à gauche, un bûcher à droite), et une salle de classe, également en rez-de-chaussée, en retour d'équerre à l'arrière. Un préau et des latrines sont prévus dans la cour, au nord et à l'est. L'architecture du bâtiment sur rue est très proche de celle de l'école de Mortagne-sur-Gironde, qu'Aimé Bonnet est en train de réaliser à la même époque. Les travaux sont adjugés le 2 septembre 1877 à Jean Choumil, entrepreneur aux Mathes, et ils sont réceptionnés le 30 septembre 1878. Dès 1882, des ajustements sont apportés au plan initial : le chai est transformé en bureau télégraphique, et un nouveau chai avec buanderie est construit pour l'usage de l'instituteur dans le coin est de la cour.

De leur côté, les filles sont prises en charge dans l'école privée située rue du Clapet. En 1899, la laïcisation de l'enseignement pousse cependant la municipalité à se doter de sa propre école publique de filles. La direction en est confiée à Mme Egretaud, dont le mari dirige l'école de garçons. Une petite salle de classe est d'abord établie pour les filles dans l'ancien bureau télégraphique, à gauche au rez-de-chaussée du bâtiment sur rue, mais cette solution est peu satisfaisante et des travaux d'agrandissement doivent être entrepris. La municipalité achète un terrain dans le prolongement de la cour de la mairie-école de garçons, au nord-ouest. Le 1er mai 1901, l'architecte Auguste Rateau, de Royan, présente son projet qui prévoit la construction, en alignement, d'un préau pour les garçons, d'un préau pour les filles, correspondant à deux cours distinctes, et enfin d'une salle de classe pour les filles, entre la cour et le jardin de l'instituteur. Rateau prévoit aussi de surélever d'un étage les deux ailes du bâtiment sur rue, afin d'agrandir le logement de l'instituteur, réduit depuis l'installation de la salle du conseil municipal au rez-de-chaussée. Les travaux sont adjugés le 2 août 1903 à Hippolyte Béran, entrepreneur de maçonnerie aux Mathes, et réceptionnés le 20 novembre 1904.

En 1978, la mairie quitte les lieux pour occuper ses nouveaux locaux, avenue de la Sablière. En 1993, l'ancien presbytère qui jouxtait l'école au nord, est démoli pour permettre l'agrandissement de l'école. Le nouveau bâtiment vient prendre place derrière l'ancienne mairie-école de garçons, à la place de l'école des filles et des préaux, démolis.