Ville nouvelle de Mourenx

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Mourenx-ville nouvelle, désignée ainsi par ses architectes, a été édifiée entre 1957 et 1966 afin de loger le personnel travaillant dans le complexe industriel de Lacq qui se développe à la fin des années 1950 dans la région du gave de Pau, suite à la découverte en 1951 d'une source de gaz naturel à Lacq. La Société nationale des Pétroles d'Aquitaine (SNPA), en charge de l'exploitation de l'usine de Lacq, confie alors la maîtrise d'ouvrage de la ville à la filiale opérationnelle de la Caisse des Dépôts et Consignation : la Société centrale immobilière de la Caisse des Dépôts (SCIC).

Architecte-urbaniste à Pau, Jean-Benjamin Maneval est choisi par le Ministère de la Reconstruction pour piloter l'urbanisation de la région de Lacq. Léon-Paul Leroy (1915-2001), alors à la tête de la SCIC, lui adjoint deux autres architectes, René-André Coulon et son collaborateur Philippe Douillet.

Le chantier de construction mené par l'entreprise de bâtiments publics SAE débute le 15 septembre 1957 grâce à une main-d’œuvre de 900 hommes. L'édification de la ville se fait à marche forcée : une équipe de 21 hommes monte un étage courant de tour (trois appartements) tous les quatre jours et en moyenne 275 logements sont livrés par mois.

Dès juillet 1958, 350 logements sont occupés tandis que le chantier se poursuit. Ainsi, trois grandes phases se succèdent pour le cœur de la ville destiné aux ouvriers et contremaîtres : la construction des barres A à V et des tours T1 à T6 de 1957 à 1959, puis celle des barres dites "de densification" D1 à D9 en 1959, enfin, celle des barres de la zone d'extension, E1 à E9, et des tours T7 et T9 en 1960. Les lotissements dédiés aux cadres sont édifiés entre 1959 et 1965 ; les trois groupes scolaires entre 1958 et 1963 et la cité scolaire comprenant collège et lycée est inaugurée en 1966. La tour des célibataires, l'église, le centre administratif et commercial sont bâtis entre 1961 et 1962, le parc des sports en 1966.

Si le trio d'architectes conçoit la majorité des logements, certains bâtiments publics sont confiés à d'autres maîtres d'œuvre. Ainsi, le premier groupe scolaire édifié est dû à l'architecte Albert Carresse ; le deuxième à un certain Crouzat. Le centre nautique, est lui, l’œuvre de l'Agence Aquitaine Architectes associés (André Grésy et Jean-Raphaël Hébrard).

Enfin, on doit également certains des lotissements dévolus aux cadres à différents architectes, tels que Jean Fayeton, Maurice Novarina, André Remondet ou André Malizard pour les plus connus. Les autres auteurs sont les suivants : Henry de la Brunerie, Raymond Gravereaux, Jean Lafon, Lucas, Daniel Michelin, M. C. Pomarède, Jacques Riot, Jean Rouquet et Fernand Zipcy. Ces lotissements souscrivent alors tous aux normes des LOGECO, logements économiques et familiaux, dont la construction est aidée par l'Etat entre 1953 et 1963.

Après un pic culminant à 11125 habitants en 1964, la ville nouvelle de Mourenx passe à 9458 en 1975 et compte, en 2010, 7248 habitants.

Périodes

Principale : 3e quart 20e siècle

Dates

1957, daté par source

1958, daté par source

1959, daté par source

1961, daté par source

1962, daté par source

1963, daté par source

1965, daté par source

1966, daté par source

Auteurs Auteur : Maneval Jean-Benjamin

Architecte à Pau, Jean-Benjamin Maneval est choisi par le Ministère de la Reconstruction pour piloter l'urbanisation du bassin industriel de Lacq dans les Pyrénées-Atlantiques. Il sera ainsi notamment à l'origine de la conception de la ville nouvelle de Mourenx construite entre 1957 et 1965 pour loger le personnel des usines. De ces premières relations avec les ingénieurs chimistes du bassin de Lacq, Maneval en retirera un savoir-faire particulier dans l'usage du plastique et sera surtout connu par la suite pour la mise au point d'une maison entièrement conçue dans ce nouveau matériau à la fin des années 1960 : "la bulle six coques".

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Auteur : Coulon René-André

René-André Coulon a déjà été associé à la Caisse des Dépôts et Consignation en tant qu'architecte en chef pour l'opération d'extension "en barres" du quartier Bagatelle à Neuilly-sur-Seine (1954-1959), il a notamment réalisé les bâtiments de l'Institut de recherche de la sidérurgie à Saint-Germain (IRSID) entre 1947 et 1951 et conçu le campus universitaire de Bordeaux à la fin des années 1950.

, architecte (attribution par source)
Auteur : Douillet Philippe, architecte (attribution par source)
Auteur : Caresse Albert, architecte (attribution par source)
Auteur : Grésy André

Agence André et son fils Serge Grésy.

André Grésy, né à Toulouse (Haute-Garonne) le 28 mars 1925, élève de l’École régionale d’architecture de Toulouse, admis en 2è classe le 13 mars 1945 [jugement le 27 mars 1945] (avec 1394,5 points), transfert d'inscription accordé par lettre en date du 17 avril 1947, élève de Charles Lemaresquier (admis dans l’atelier le 22 octobre 1947, AJ/52/1353), Alfred Audoul et Jean Jouvensel, 1è classe le 20 juillet 1948, diplômé le 22 février 1950 (206è promotion, Une pension de retraités, mention bien, Médaille du meilleur diplôme 1950) (architecte à Pau, Pyrénées-Atlantiques [en 1967, associé à Jean Raphaël Hébrard, Aquitaine Architectes Associés]; membre de la S.A.D.G. en 1950, figure encore dans l'annuaire 1962, mais plus dans l'annuaire 1973; Archives nationales de France, AJ/52/1293, dossier d’élève; Cité de l'architecture et du patrimoine, fonds dossiers d'œuvres de la direction de l'Architecture et de l'Urbanisme (DAU), 133 ifa, DAU-0-AQUIT). Biographie rédigée par Marie-Laure Crosnier Leconte

André Grésy est l'auteur de quartiers dans le nord de Pau (université, maison de l'Agriculture, centre technique et scientifique Jean-Féger pour la Société Nationale des Pétroles d'Aquitaine). Il conçoit les premières maisons castor paloises en 1952. Il collabore notamment avec Jean-Raphaël Hébrard pour le projet de village-Vacances-Famille d'Anglet.

, architecte (attribution par source)
Auteur : Hébrard Jean-Raphaël

Jean Raphaël Hébrard, né à Saint-Vincent-de-Tyrosse (Landes) le 24 octobre 1927, fils de Joseph Charles Hébrard, et de Jeanne Marie Marguerite ?, élève de Henri Larrieu, Charles Nicod (admis dans l’atelier le 25 octobre 1945, AJ/52/1353) et Georges Henri Pingusson, admis en 2è classe le 12 mars 1947 (avec 964 points, classe normale), 1è classe le 28 février 1950, Seconde Médaille au Concours Rougevin et Eustache le 5 février 1952, diplômé le 10 juin 1953 (216è promotion, Un Centre municipal de culture et de loisirs, mention très bien) (architecte à Dax, Landes [en 1967], Pau, Pyrénées-Atlantiques [en 1967, associé à André Grésy, Aquitaine Architectes Associés], et Arcangues, Pyrénées-Atlantiques [en 2002]; membre correspondant national de l'Académie d'architecture en 1985, membre titulaire en 1986, reçu le 8 octobre 1987 au fauteuil de Marcel Génermont (1891-1983); encore vivant en 2002; Archives nationales de France, AJ/52/1318, dossier d’élève; Cité de l'architecture et du patrimoine, fonds dossiers d'œuvres de la direction de l'Architecture et de l'Urbanisme (DAU), 133 ifa, DAU-0-AQUIT). Biographie rédigée par Marie-Laure Crosnier Leconte.

, architecte (attribution par source)
Auteur : Crouzat, architecte (attribution par source)
Auteur : Fayeton Jean, architecte, architecte des Bâtiments civils (attribution par source)
Auteur : Novarina Maurice

Architecte en chef de la Reconstruction dans le département de l'Eure ; architecte en chef des bâtiments civils et palais nationaux

, architecte (attribution par source)
Auteur : Remondet André

D'après l'annuaire des architectes français de 1965, André Remondet est architecte en chef des Bâtiments civils et Palais nationaux.

Entré à l'École nationale supérieure des beaux-arts, il est l'élève de Roger-Henri Expert, dont il achève certaines réalisations après la Seconde Guerre mondiale (l'École normale supérieure de Cachan et l'église Sainte-Thérèse-de-l'Enfant-Jésus de Metz). Premier Grand Prix de Rome en 1936, il séjourne à la Villa Médicis du 16 janvier 1937 jusqu'à sa mobilisation en septembre 1939.

Nommé architecte en chef des bâtiments civils et palais nationaux, il succède à Auguste Perret à la tête de son atelier à l'École nationale supérieure des beaux-arts. Il est nommé architecte en chef des ZUP de Pau, Poitiers Nanterre et Avignon, et architecte-conseil de la ZUP de Vitry-sur-Seine.

Il est élu en 1980 à l'Académie des beaux-arts dans le 5e fauteuil de la section architecture en remplacement d'Urbain Cassan.

, architecte des Bâtiments civils (attribution par source)
Auteur : Lafon Jean, architecte (attribution par source)
Auteur : Lucas, architecte (attribution par source)
Auteur : Gravereaux Raymond, architecte (attribution par source)
Auteur : Pomarède M. C., architecte (attribution par source)
Auteur : Rouquet Jean

Jean Rouquet est architecte DESA.

, architecte (attribution par source)
Auteur : Riot Jacques, architecte (attribution par source)
Auteur : Michelin Daniel, architecte (attribution par source)
Auteur : Zipcy Fernand, architecte (attribution par source)
Auteur : Malizard André

André Malizard est DPLG, architecte divisionnaire de la Préfecture de Police de Paris. Il a notamment collaboré à la conception de la Cité Paul Vaillant-Couturier de Drancy avec Marcel Lods.

, architecte (attribution par source)
Auteur : La Brunerie Henry de

Architecte DPLG dont le cabinet est à Paris au 12 rue Brémontier. Officier de la légion d'honneur.

, architecte (attribution par source)

La ville-nouvelle de Mourenx est édifiée à proximité du bourg de Mourenx, à cinq kilomètres des usines, à l'abri des fumées, sur les contreforts de la colline de Lagor, dominant le cours du Luzoué. Les architectes Maneval, Coulon et Douillet revendiquent l'édification d'une ville à l'image des cités nouvelles construites autour de Londres ( "New Towns" ) après la seconde Guerre Mondiale, telle qu'Harlow, conçue non pas comme une cité-dortoir mais comme une véritable ville autonome, disposant de sa propre administration et de ses propres équipements de loisirs.

En ce qui concerne le parc de logements, les architectes le conçoivent pour 12 000 habitants. Il se compose d'un centre-ville doté de barres de 4 étages et de tours de 12 étages et, sur les collines, de lotissements élaborés avec un groupe d'autres architectes dont Maurice Novarina.

Au centre, on trouve des unités de 300 logements, s'organisant en barres autour d'une tour. Ces dernières sont numérotées de T1 à T9, tandis que les barres sont nommées A à V, C1 à C11 pour les barres dotées de magasins ou de services administratifs -C2 étant la tour dite "des célibataires" abritant un hôtel au rez-de-chaussée, D1 à D9 pour les "barres de densification" et E1 à E9 pour les "barres d'extension". Trois "collectifs isolés" sous la forme de tours sont distribués en périphérie du centre et dénommés CI1 à CI3.

Pour ce qui est des lotissements, ceux-ci sont organisés en maisons de un étage au plus, qu'elles soient individuelles, jumelles, en bande, en plusieurs quadrilatères de quatre logements ou en ensembles complexes. Leurs toits sont le plus souvent à deux pans inversés ou en terrasse. Pensées en symbiose avec le paysage, ces maisons épousent les courbes de niveaux et sont dotées de jardins.

Parmi les équipements publics, on peut noter les trois groupes scolaires constitués également de barres, l'hôtel de ville conçu dans l'esprit de l'architecte Van der Rohe et l'église de forme triangulaire, coiffée d'un toit concave avec une flèche en acier pour clocher, dotée de façades en béton et d'un parement en pierres calcaire d'Arudy. Au centre, commerces et mairie sont regroupés sur des plateaux piétonniers reliés par des escaliers autour desquels la circulation automobile est aménagée.

L'ensemble des éléments descriptifs du centre ville (barres et tours) et des lotissements sont détaillés dans les devis descriptifs des architectes conservés aux archives municipales de Mourenx et résumés par nos soins dans les dossiers relatifs à chaque lotissement. Cependant, l'architecture dominante à Mourenx reste celle d'un grand ensemble conçu en béton. Les murs des barres et des tours sont en béton caverneux, les toits terrasse sont recouverts d'un béton Vermex surmonté d'une chape en ciment et d'une surface d'étanchéité multicouches. A partir des années 1980, ces collectifs connaissent plusieurs phases de réhabilitation, dont l'isolation par l'extérieur, une singularisation par la couleur et pour certains, une restructuration de la distribution intérieure afin de réduire le nombre de pièces par logements. Parpaings et béton armé caractérisent également la mise en œuvre des matériaux de construction des maisons des lotissements.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : béton

    Mise en oeuvre : béton armé

  2. Matériau du gros oeuvre : béton

    Mise en oeuvre : parpaing de béton

Toits
  1. bitume, béton en couverture
Plans

plan rectangulaire régulier

Étages

sous-sol, 1 étage carré, 4 étages carrés, 12 étages carrés

Élévations extérieures

élévation à travées

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans inversés

  2. Type de couverture : terrasse

  3. Forme de la couverture : toit à longs pans

  4. Forme de la couverture : toit à un pan

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Pyrénées-Atlantiques , Mourenx

Cadastre: 2015 AA;AB;AM;AN;AO;AP;AR;AS;AT;AV;AW;AX;AY (Périmètre de la ville nouvelle édifiée entre 1957 et 1966 qui ne correspond qu'à la partie ouest des sections.)

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