Bac et passage d'eau de Dompierre

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Ce passage se situe sur le chemin de Saint-Sauvant à Rouffiac, à un endroit où la Charente a une largeur d'environ 40 mètres. Il est indiqué sur la carte du Cours de la Charente depuis Verteuil jusqu'à son embouchure, en 1689. Au 18e siècle, ce passage n'est pas autorisé par l'évêque de Saintes qui détient de nombreux droits sur le fleuve. En 1793, le bateau du passage, qui appartient à la famille de feu Jean Bouyer du village de Chauveau et qui est estimé à 150 livres, est entre les mains du "passager" Nicolas Chapron. Dix ans plus tard, ce dernier, avec Pierre Lateste, passager de Brives, se plaint que des citoyens non abonnataires tiennent des bateaux comme passeurs et les frustrent du produit du leur.

Un canal a été aménagé sur la rive droite, avant 1809, pour recevoir le bac du passage lors des grandes crues qui l'empêchaient de fonctionner jusqu'alors. Puis, en 1838, la chaussée qui conduit du bourg de Dompierre au bac est surhaussée et empierrée sur 255 mètres de longueur et 4 mètres de largeur, ce remblai offrant une légère pente vers la rivière. Sur la commune de Rouffiac, rive gauche, un chemin d'accès empierré et une grave d'abordage sont construits en 1841 par le sieur Laporte, adjudicataire. La création de ce chemin public résulte de l'achat de diverses parcelle le long de la Charente entre le port de Rouffiac, où aboutit le chemin vicinal du bourg, et le passage d'eau.

En 1839, trois bateaux assurent ce passage : un gabarot de 13,90 mètres de long, un gaillon de 10,50 mètres et un batelet de 5,75 mètres. Ils sont manoeuvrés par deux mariniers pour les premiers, par un seul pour le troisième. L'Etat afferme ce passage pour le montant annuel de 305 francs, cette modeste somme montre que cette traversée n'a qu'un intérêt local. Les mêmes bateaux semblent encore utilisés en 1874, à l'exception du batelet qui n'est pas mentionné dans le mobilier mis à la disposition du fermier. Le bateau secondaire est alors remplacé par un autre bateau de 10,60 mètres de long, 3,10 mètres de large et 0,86 mètre de hauteur. En 1851, Nicolas Chapron, fils ou petit-fils du passeur de 1793, assume encore cette fonction.

Curieusement, ce passage ne figure pas sur une carte du cours de la Charente levée en 1882. Cependant, un procès-verbal de visite de 1888, qui y mentionne de nouveau un batelet, atteste de son existence.

Lorsque la traversée du pont de Brives, situé à 4 kilomètres, devient gratuite en 1891, le fermier du passage de Dompierre subit une forte diminution de ses recettes. Le passage d'eau est pourtant utilisé par les voyageurs qui prennent le train : en 1898, le conseil municipal demande que l'arrêt de Rouffiac sur la ligne d'Angoulême à Saintes soit transformé en halte.

Les bacs de ce passage font l'objet de travaux de réfection entre 1912 et 1915. Il semble que l'ancien bac en bois soit alors remplacé par un bac en tôles.

De nos jours, le passage est assuré durant la période estivale par l'un des derniers bacs à chaîne de la vallée de la Charente, propriété du département. Un nouveau bac, toujours manuel, manoeuvré par un passeur employé par la commune, a été inauguré en 2009.

Périodes

Principale : 17e siècle, 18e siècle, 19e siècle, 20e siècle, 21e siècle

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Dompierre-sur-Charente

Milieu d'implantation: en village

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente , Rouffiac

Milieu d'implantation: isolé

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