Château Pontet-Canet

France > Nouvelle-Aquitaine > Gironde > Pauillac

Le bourdieu de Canet est acquis le 23 juin 1757 par Jean-Pierre Pontet, écuyer, ancien secrétaire du roi, garde des sceaux à la cour des aides et finance de Guyenne, major général des troupes garde côte du Haut Médoc. Il est également propriétaire du domaine de Langoa à Saint-Julien-Beychevelle.

L'histoire du domaine est relativement bien connue grâce aux archives conservées au château et au travail réalisé par Catherine Sarraute en 1995.

Au milieu du 18e siècle, les bâtiments se composent d'une maison de quatre chambres, d'un chai, d'un cuvier et de quelques bâtiments agricoles. En 1780-1781, le fils de Jean-Pierre Pontet, Bernard, fait appel à l'architecte François Lhôte dont des plans sont conservés aux Archives municipales de Bordeaux. Ils montrent les modifications demandées par le commanditaire à l'architecte, concernant notamment le remplacement d'un perron par une porte d'entrée avec un portique permettant d'"y remiser un cabriolet ou toute autre voiture". Le rez-de-chaussée garde donc des proportions de niveau de soubassement permettant l'accès à un vestibule puis à l'escalier intérieur pour accéder aux pièces de l'étage noble, contrairement au projet initial où un escalier extérieur à double volée donnait directement accès à l'étage noble.

En 1825, le cadastre ancien indique une maison avec perron, complétée d'un vaste bâtiment à l'arrière et d'autres constructions organisées autour d'une cour en U. Sur ce plan, ainsi que sur la représentation de Gustave de Galard vers 1835, on remarque que le corps principal de logis et le logement secondaire sont indépendants ; ils sont en revanche reliés le croquis de Stahl au milieu du 19e siècle et sur la photo de J. Stoerk vers 1868. Sur ces illustrations, la maison présente un toit longs pans et à croupes et un fronton nu au-dessus de la travée centrale.

En 1865, Jean-Christian-Herman Cruse rachète le domaine aux héritiers de Pontet. L'architecte Albert Labbé est chargé en 1882-1883 de la reconstruction du péristyle du château. La toiture du pavillon annexé au sud-ouest du château est détruite puis refaite en juillet 1890. Un attique en pierre dure avec les mêmes balustres que ceux du pavillon au nord du château est réalisé.

Deux illustrations des éditions de l'ouvrage de Cocks et Féret de 1874 et 1893 permettent de mesurer les changements apportés à la demeure et aux chais. D'après des factures conservées dans les archives du château, des travaux sont réalisés en 1892 sous la direction de l'architecte Simon Édouard Émerit auquel on attribue la salle à manger du château, le cuvier, le chai neuf, une cour intérieure couverte d'une charpente métallique disparue et remplacée aujourd'hui par un chai, le logement du régisseur dans la cour au-dessus des bureaux, l'annexe sud du château et le logement du concierge à l'entrée du parc. L'ancienne charpente couverte de tuiles creuses de la demeure est remplacée par une toiture brisée en ardoise ouverte de lucarnes, réalisée par le couvreur Jacques Duprat (entreprise à Pauillac). Des motifs sculptés sont ajoutés sur la façade par le sculpteur Courbatère (fronton, agrafes des fenêtres et lucarnes). Des vitraux sont commandés auprès de Ed. Chauffrey (Bordeaux) pour l'escalier du château. Pour le jardin, Herman Cruse fait appel à William Fau, horticulteur, architecte, paysagiste à Bordeaux. L'orangerie date peut-être du 18e siècle, elle semble apparaître sur le cadastre ancien reliée à un autre bâtiment aujourd'hui détruit. Le logement du gardien à l'entrée du parc a été construit en 1892, selon les plans d'Émerit réunis dans un carnet conservé au château.

Périodes

Principale : 4e quart 18e siècle

Principale : 4e quart 19e siècle

Auteurs Auteur : Lhôte François, architecte (attribution par source)
Auteur : Emerit Simon Edouard, architecte (attribution par source)
Auteur : Courbatère, sculpteur (attribution par source)
Auteur : Duprat Jacques

Entreprise de couverture à Pauillac (8 rue Saint-Laurent).

, charpentier (attribution par source)
Auteur : Fau William, paysagiste (attribution par source)
Auteur : Labbé Pierre-Albert

Pierre-Albert ou Albert est le fils de Pierre-Auguste Labbé (1825-1881), architecte du département de la Gironde à partir de 1855.

, architecte (attribution par source)

La demeure, accompagnée de bâtiments de dépendance, présente sa façade principale à l'est, donnant sur un jardin. On distingue un corps de logis principal à étage carré et étage de comble, couvert d'une toiture en ardoise brisée et un corps de logis secondaire, relié à l'élévation nord du logis principal par une annexe dotée à l'étage d'une verrière. Le logis secondaire présente un étage carré surmonté d'une balustrade dissimulant la toiture à croupes couverte de tuiles creuses. Le corps de logis principal présente une façade de 5 travées, la travée centrale formant un léger avant-corps traité en bossage continu et couronné d'un fronton cintré sculpté d'un motif de cuir découpé et de palmes. Un portique est greffé sur la travée centrale, soutenu par des colonnes d'ordre toscan et formant une terrasse sur laquelle ouvre la porte-fenêtre en plein-cintre du premier étage. Le rez-de-chaussée peu élevé et aux murs fruités est traité à la manière d'un niveau de soubassement, avec un bossage en continu. Les fenêtres du 1er étage sont dotées d'un châssis de tympan, d'un chambranle à crossettes et d'agrafes sculptées à motifs de coquille. Les lucarnes cintrées présentent également des agrafes sculptées.

La façade latérale sud est également composée de 5 travées et rythmée des mêmes types de fenêtres et de lucarnes que la façade principale. Les façades nord et ouest sont en partie occultées par les bâtiments qui leur sont accolés : au sud-ouest, une annexe présente des ouvertures en triple baie et une balustrade d'attique.

Le corps de logis secondaire, au nord, présente cinq travées de baies à plates-bandes ; le rez-de-chaussée est séparé de l'étage par un bandeau médian. Les intérieurs n'ont pas été visités ; on peut se rapporter à la description précise et aux plans réalisés par Catherine Sarraute dans son étude. On relève notamment la présence d'un vestibule avec une voûte en anse de panier et des pièces voûtées d'arêtes ; en 1878, il servait de salle de billard. L'orangerie située au nord de la demeure s'ouvre au sud par une série de 7 ouvertures vitrées, séparées par des pilastres à ordre toscan. Une corniche à denticules est surmontée d'un attique en pierre ajouré de tuiles. La façade est, en pierre de taille, présente une baie en plein-cintre aveugle. A l'est du jardin, l'entrée du domaine est marquée par le logement du gardien : la maison en rez-de-chaussée surélevé est accessible par un perron avec auvent et garde-corps en bois ; une niche est ménagée dans le soubassement pour le chien. Le gros-œuvre est en pierre de taille et le soubassement traité en moellons rustiques. La toiture débordante présente des aisseliers en bois sculpté et ajouré.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

  2. Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
  1. ardoise, tuile creuse
Étages

1 étage carré, étage de comble

Élévations extérieures

élévation ordonnancée

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans brisés

  2. Forme de la couverture : toit à longs pans

  3. Partie de toit : croupe brisée

  4. Partie de toit : croupe

Décors/Technique
  1. sculpture

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Pauillac

Milieu d'implantation: isolé

Lieu-dit/quartier: Pontet-Canet

Cadastre: 1825 C1 112, 2012 OB 125

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