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Historique
Le château, son parc et ses communs ont été bâtis sur la colline de Chabassière, dominant la ville, pour l´industriel, chimiste et inventeur Alfred Roseleur (1820-1881). Né à Limoges, cet ingénieur s´était spécialisé dans la fabrication de produits pour la dorure, l´argenture, la galvanoplastie et la photographie. Il occupa également les fonctions de maire et de conseiller général d´Aubusson de 1878 à sa mort. C´est en 1860 qu´il acquit des terrains sur la colline de Chabassière, à l´ouest de la commune, dans une zone qui était encore vierge de toute construction au début du 19e siècle - à l´exception d´une unique ferme isolée, visible sur le cadastre napoléonien de 1812. La construction du château s´échelonna de 1863 à 1865 - date inscrite dans un médaillon sur la façade principale. En 1868, Alfred Roseleur reçut dans cette propriété le peintre Corot, qui vint y travailler et réalisa plusieurs esquisses des alentours d'Aubusson et du parc de la demeure de son hôte. Ce château est également resté célèbre car il fut le cadre d'une curieuse anecdote : c'est là que séjourna, durant la guerre contre la Prusse, en 1870, l'épouse d'Alfred Roseleur, prénommée Léonie. Durant le siège de Paris, où il était retenu, Alfred Roseleur lui envoya une série de lettres, qu'il confia à des ballons d'enfants, lâchés depuis le balcon de son appartement parisien de la rue des Gravilliers, avec sur les enveloppes un timbre et la mention, pour celui qui les trouverait : "à remettre à la poste de France". Dix-neuf de ces missives ont été retrouvées : elles forment aujourd'hui la collection dite des Gravilliers, bien connue des philatélistes. En 1949, sur le plan dressé par le Ministère de la Reconstruction et de l´Urbanisme, le parc du château existait encore dans son intégralité. Il a été partiellement loti à partir de 1960. Le château, qui était à l´abandon depuis la fin des années 1980, a été ravagé par un violent incendie en août 2006. Il a été partiellement détruit ; sa toiture s´est effondrée.
Description
Le château de Chabassière marque aujourd'hui la limite entre la zone bâtie d'Aubusson et l'environnement naturel qui sert d'écrin à la ville. Il se situe au-delà du quartier de La Terrade et des rues Alfred Assolant et Paul Pauly. De plan rectangulaire régulier, le château est flanqué de deux tours hors-œuvre, l´une polygonale, au sud, et l´autre circulaire, au nord. Sa maçonnerie est en briques enduites. Construit sur un niveau de soubassement formant terrasse (aujourd´hui totalement envahi par la végétation), il comporte un étage carré et un étage de comble. Les cartes postales du début du 20e siècle montre qu´il était, avant l´incendie, surmonté d´un toit en pavillon couvert d´ardoise, avec des épis de faîtage développés, des souches de cheminées saillantes et de nombreuses lucarnes, certaines à croupe débordante, l´une, centrale, à trois niveaux étagés (le dernier formant clocheton), et d´autres dotées de frontons aux dessins très variés (dont certains évoquant des gâbles de style gothique flamboyant). Le corps central, à cinq travées, se distinguait par son porche formant saillie, à trois pans coupés, d´inspiration baroque. Les baies étaient surmontées de cartouches en stuc ou de linteaux en bois aux formes originales et chantournées. A l´intérieur, l´esprit de pastiche propre au style éclectique semblait se manifester (pour autant que les vestiges de décor permettent de s´en rendre compte) : chapelle néogothique dans la tour sud, avec de fausses peintures médiévales, encadrements de porte à la grecque, avec des cariatides dans l´une des salles d´apparat du rez-de-chaussée, découpes orientalisantes des dessus-de-porte. A l´ouest, le château était limité par une vaste cour bordée de communs, tous à l´état de ruines aujourd´hui. Sa façade principale, tournée vers la ville, à l´est, donnait sur un vaste parc, agrémenté de parterres aménagés sur les degrés de la colline de Chabassière et d´allées qui aboutissaient toutes au perron central, avec ses deux escaliers à volées droites mais divergentes. L´entrée du parc se trouvait, à l´origine, à l´emplacement exact de l´entrée du lotissement actuel, au carrefour des rues Paul Pauly et Alfred Assolant.
Détail de la description
Murs |
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Toits |
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Plans |
plan rectangulaire régulier |
Étages |
1 étage carré, étage de comble |
Élévations extérieures |
élévation à travées |
Couvertures |
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Escaliers |
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État de conservation |
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Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA23000522 |
Dossier réalisé par |
Philippe Emmanuelle
Chercheur Inventaire, SRI Limousin de 2009-2012 |
Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Aubusson |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
2008 |
Copyrights |
(c) Région Limousin, service de l'Inventaire et du Patrimoine culturel, (c) Ville d'Aubusson |
Citer ce contenu |
Maison, dite château de Chabassière, Dossier réalisé par Philippe Emmanuelle, (c) Région Limousin, service de l'Inventaire et du Patrimoine culturel, (c) Ville d'Aubusson, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/439255ec-18d7-4528-b69f-aeac18eb2674 |
Titre courant |
Maison, dite château de Chabassière |
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Dénomination |
maison |
Appellation |
dite château de Chabassière |
Parties constituantes non étudiées |
parc cour communs conciergerie enclos portail |
Statut |
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Protection |
Site, secteur ou zone de protection : Zone de protection du patrimoine architectural urbain et paysager |
Intérêt |
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Creuse , Aubusson , rue Marcel-Gromaire
Milieu d'implantation: en ville
Cadastre: 2007 (AH 289, 290, 291)