Présentation de la commune d'Échourgnac

France > Nouvelle-Aquitaine > Dordogne > Échourgnac

Ainsi que l’explique Anne Tobie, le toponyme à suffixe –ac ("Scaurnac" dans le premier pouillé antérieur à 1298) "mérite l’attention au cœur de la Double [...] par ailleurs déserte de toute trace d’occupation gallo-romaine au sol".

La paroisse d’Échourgnac est citée en 1090 dans le cartulaire de l’abbaye de la Sauve Majeure (diocèse de Bordeaux) et son prieuré mentionné en 1108 ("Sancta Maria de Scaunaco"). Il avait été donné à l'abbaye par l'évêque de Périgueux Guillaume d'Auberoche. L'itinéraire de Clément V mentionne la visite du prieuré en 1305 ("led. seigr. archevesque se seroit transporte au prieure de St-Privat [...] et led. jour auroit envoye ses visiteurs au prieure de [Ste. Aulaye] et Deschornhac"). Il s'agissait alors d'une dépendance du prieuré de Champ-Martin, situé non loin, au sud-ouest. Le prieuré du Pizou faisait également partie des quelques possessions de la Sauve Majeure dans le Périgord.

En 1135, un acte mentionne une assise tenue par le compte de Périgord à Échourgnac, permettant de supposer que l'endroit était "du ressort du baïle de Montpon, dont l'autorité s'étendait sur la châtellenie de ce nom" (SHAP, 1926).

De nombreuses verreries sont en activité dans la paroisse entre le 16e et le 18e siècle. Au lieu-dit le Claud, permission est donnée en 1583 à Antoine de Noguies - "escuier, s[ieu]r du Chastelier, demeurant au repaire dudit lieu en Perigord, paroisse de Chorignac" (texte de 1607) - de construire une exploitation par le vicomte de Rohan ; les textes la mentionnent toujours en 1666. D'autres verreries sont mentionnées à la même époque aux lieux-dits Blancher, Lauvergnat, la Forêt ou Broussas. Les Livres de raison de la famille de Laage (18e siècle) font, par ailleurs, mention de mésententes à propos de l'exploitation du bois.

Au 19e siècle, la situation sanitaire nécessite l'assainissement du plateau de la Double, dont les marécages insalubres provoquent des fièvres qui déciment la population. Ces dernières engendrent un taux de mortalité particulièrement important à Échourgnac dans les années 1830-1870 (30 à 40 pour mille dans la commune, contre 25 en moyenne en France). En 1863, une commission décide l'assèchement d'une superficie de 10 ha d'étangs. Les démarches déjà entreprises par les propriétaires locaux ne suffisant pas, l'installation d'une communauté de moines trappistes est envisagée, sur les recommandations de l'évêque de Périgueux, puis décidée par le préfet. Ce dernier était originaire de l'Ain, où les trappistes avaient œuvré préalablement à l'assèchement de la Dombes, et attentif aux demandes du comice agricole local. L'abbé de l'abbaye du Port-Salut en Mayenne est chargé d'implanter un monastère dans la forêt doubleaude. Les religieux s'installent en 1868 au lieu-dit Biscaye, sur 20 journaux de terres offerts par le docteur Léonard Piotay, grand propriétaire foncier et membre fondateur du comice agricole de la Double, puis acquièrent avantageusement le reste du domaine, soit 120 hectares. Les moines œuvrent en particulier entre 1873 et 1879 ; leur action fut décisive dans l'amélioration de la situation sanitaire par l'assèchement des terres et leur reboisement.

Dans la première moitié du 19e siècle, la forêt représente 55,9% des terres communales, les terres travaillées : 15 à 30%, l'élevage : 5 à 10%. La nature du terrain a également permis à la vigne de s'épanouir. L'abbé Brugière explique dans ses notes : le "commerce du bois et du bétail y est considérable. Il y a quatre foires par an".

Pendant la Révolution française, la population est estimée entre 447 et 391 habitants. Elle augmente au 19e siècle, pour atteindre 696 habitants (1901) puis décroît au cours du siècle suivant (402 habitants en 1999). Le dernier recensement fait état de 401 habitants en 2015.

Le village d’Échourgnac se situe au cœur du plateau de la Double et, à ce titre, il est souvent considéré comme sa "capitale". Il est sis à l’extrémité septentrionale du canton de Montpon-Ménestérol ; 14 kilomètres séparent le bourg du chef-lieu implanté au sud-ouest. La superficie de la commune représente 34,88 km², dont une majeure partie est recouverte par la forêt et de nombreux étangs (ainsi que l’évoque la toponymie aux lieux-dits "La Forêt", "Petite Forêt", "l’Étang"). Le réseau hydrographique est assez dense. Le ruisseau de la Duche compte parmi les cours d'eau les plus importants et forme la limite avec le village de Servanches, à l’ouest. Il prend sa source au nord du village, avant de se jeter dans l'Isle entre le Pizou et Montpon-Ménestérol. Le relief présente un modelé aux formes douces, où les ruisseaux courent dans les vallées qui délimitent de petites collines. Les points les plus élevés sont localisés aux lieux-dits Blancher (134 m), Les Cimades (131 m), Grand Bournat (126 m) et à la Trappe (121 m), sur un axe nord-ouest qui rejoint le bourg et se dirige vers le sud-est, axe qu’emprunte en partie la D38, relayée par la D41. Au nord et au sud de cet axe, les altitudes sont plus faibles, en particulier au nord-ouest (56 m au lieu-dit les Brouesses). Outre les fonds de vallées et leurs flancs, les sols sont constitués de formations tertiaires de sables, graviers et galets. Le bourg est traversé par la route départementale 708, axe le plus important, qui relie Ribérac à Montpon-Ménestérol. L'habitat est dispersé sur l'ensemble du territoire communal, comptant de nombreux hameaux et quelques fermes isolées, formant des clairières sur les points culminants.

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