Église paroissiale Notre-Dame

France > Nouvelle-Aquitaine > Vienne > Cernay

L'église Notre-Dame de Cernay est mentionnée pour la première fois en 1104, lorsqu'elle est donnée par l'évêque de Poitiers à l'abbaye de Marmoutier de Tours.

Le bâtiment primitif était de style roman, comme le laisse encore deviner le portail principal. Le sanctuaire a été ajouté à l'époque gothique. La forme des contreforts du chœur et du chevet, peu saillants et de section rectangulaire, laissent penser à une construction du 13e siècle. Au cours du Moyen Âge, une tourelle d'escalier demi-hors-œuvre fut ajoutée entre la nef et le sanctuaire, sur l'élévation nord. Elle permettait d'accéder au comble, ainsi qu'à un clocher-mur situé entre la nef et le chœur, à l'aplomb de l'arc triomphal. Cette typologie de clocher est très rare dans l'agglomération de Grand Châtellerault. D'après certaines sources, l'ancienne église de Boussageau, à Lencloître, aujourd'hui détruite, disposait d'un clocher similaire. Deux baies ont aussi été percées, puis murées, sur l'élévation sud. La première est une fenêtre couverte d'une accolade datable du 15e ou du début du 16e siècle. La seconde est une porte, située au niveau du chœur, dont les piédroits pourraient être médiévaux et les claveaux remplacés au 17e siècle. La sacristie, accolée à l'élévation nord du sanctuaire, est construite en 1746, comme l'indique une date portée. Le chœur n'était pas voûté mais couvert d'une charpente à chevrons formant fermes, encore visible aujourd’hui dans le comble.

Après la Révolution, l'église Notre-Dame est désaffectée et la paroisse de Cernay est supprimée au profit de celle de Doussay. Il faut attendre l'année 1842 pour que le culte y soit rétablit. Cependant, l'édifice est en très mauvais état. Lors de l'hiver 1855, le curé de Cernay déclare " en ce moment lorsqu’il tombe de la neige, si je n’avais pas ôté ce qui fait l’ornement des autels, c’était perdu. Il y tombe comme dehors [...] ". Un premier devis de réparations est réalisé l'année précédente par l'architecte Henri Godineau de la Bretonnerie, qui restaurera l'église Saint-Jacques de Châtellerault quelques années plus tard. Les travaux doivent notamment permettre de surélever les murs latéraux du chœur et de voûter cet espace. En 1858, un second programme de travaux est projeté par les architectes Boyer frères. Ils sont réalisés en 1862 par l'entrepreneur Alexandre Jacob de Lencloître.

Le clocher-mur de l'église étant fortement endommagé et menaçant de s'écrouler, le conseil municipal vote sa destruction. Il doit être remplacé par un clocher plus solide. C'est l'architecte diocésain Louis Léon Ferrand qui est chargé du projet. Pour les maçonneries, il utilise du tuffeau et du calcaire plus dur provenant des carrières de Bonillet à Chasseneuil-du-Poitou. Les travaux sont réalisés par l'entrepreneur Charles Genty, habitant de Cernay, et réceptionnés vers 1875.

En 1922, suite à une tempête, une poutre de 8m de long tombe du clocher et endommage la charpente de la nef. Celle-ci est réparée en urgence.

Périodes

Principale : 12e siècle (daté par source)

Principale : 13e siècle (incertitude)

Principale : 2e quart 18e siècle (porte la date)

Secondaire : 3e quart 19e siècle (daté par source)

Secondaire : 4e quart 19e siècle (daté par source)

Secondaire : 1er quart 20e siècle

Dates

1746, porte la date

Auteurs Auteur : Jacob Alexandre, entrepreneur (attribution par source)
Auteur : Godineau de la Bretonnerie Henri Alexandre

Architecte né à Vendôme en 1810. Devient architecte de la ville de Châtellerault. Il réalise plusieurs projets aux environs de Poitiers. Son frère cadet, Louis Godineau de la Bretonnerie, est également architecte et parfois confondu avec lui. Voir sa fiche dans la base AGORHA https://agorha.inha.fr/ark:/54721/bf0c5efc-ad33-43f0-aa06-f358413a1015.

, architecte diocésain (attribution par source)
Auteur : Ferrand Léon Louis

Nommé inspecteur des édifices diocésains le 23 octobre 1863. Il a été inspecteur sur les chantiers de restauration de Saint-Hilaire le Grand, Sainte-Radegonde, Nouaillé, Châtillon-sur-Indre. Il dirige la construction de Saint-Jean l'Évangéliste de Châtellerault, la chapelle Sainte-Croix de Poitiers, Saint-Hilaire-entre-les-Églises, l'hôpital de Lusignan, le couvent des dominicains de Poitiers, la faculté de théologie, le couvent de Beauchêne (Vendée), le château des Forges (Vienne), le château de Moussais (Vienne). Il restaure le château de Guillemont (Indre-et-Loire), le château de Loudigny (Charente) ; fait des travaux au café de la Paix à Poitiers.

, architecte (attribution par source)
Auteur : Genty Charles, entrepreneur de maçonnerie (attribution par source)
Auteur : Boyer Eugène

Architecte du département de la Vienne, né à Blois (Loir-et-Cher) le 20 février 1833 et décédé à La Châtre (Indre) le 6 mars 1909. Frère de l'architecte Charles Boyer.

, architecte (attribution par source)
Auteur : Boyer Charles

Architecte de la ville de Poitiers, vers 1860. Frère de l'architecte Eugène Boyer.

, architecte (attribution par source)

Le bâtiment est situé au sud de la place de l'église, en retrait par rapport à la rue de la Fontaine d'amour. Bâti en pierre calcaire, il est couvert de plusieurs matériaux différents : tuiles creuses pour la nef, ardoises pour le clocher, tuiles plates pour le chœur et plaques ondulées en ciment pour la sacristie. L'église est orientée et présente une nef unique légèrement désaxée par rapport au chœur.

Extérieur de l'église :

L'élévation nord de la nef est rythmée par cinq contreforts situés au droit des arcs doubleaux. Des fenêtres aux encadrements chanfreinés, couvertes d'arcs en plein cintre, sont placées entre ces contreforts. L'entrée principale de l'église se trouve entre deux contreforts au centre de l'élévation. La porte est couverte d'une voussure composée de deux rouleaux en plein cintre. Les claveaux du deuxième rouleau retombent sur des sommiers saillants et des piédroit taillés en fut de colonnettes. L'ouverture est surmontée d'une archivolte qui a partiellement conservée des moulures et un motif de billettes. Sur cette travée, au-dessus de la porte, plusieurs pierres portent un décor sculpté relativement sommaire : un ange, un personnage crucifié et ce qui semble être un quadrupède ou un poisson, symbole christique.

Le clocher se trouve sur l'élévation nord entre la nef et le chœur. Par son élévation sud, il est accolé à la tourelle d'escalier demi-hors-œuvre. il s'élève sur trois niveaux. Le premier est de plan carré et le troisième de plan octogonal. Il est couronné d'une flèche polygonale couverte d'ardoises. Le rez-de-chaussée est accessible par une porte aménagée sur l'élévation occidentale. Elle est couverte d'un arc en plein cintre et surmontée d'une archivolte de même. L'arc repose sur deux colonnettes engagées dont les chapiteaux sont ornés de motifs végétaux. Les angles du clocher sont pourvus de contreforts chaperonnés. Au deuxième niveau, à l'endroit où le plan carré devient octogonal, les angles sont couronnés de glacis surmontés d'ornements fleuronnés. La partie carrée est éclairée par des fenêtres oblongues couvertes d'arcs en plein cintre. Quant à la partie octogonale, elle présente quatre oculus. Toutes ces ouvertures sont surmontées d'archivoltes cintrées à retours. La chambre des cloches est située au troisième niveau. Elle présente huit baies munies d'abats-sons et couvertes d'arcs en plein cintre. Ces derniers retombent sur des colonnettes pourvues de chapiteaux ornés de feuilles et de rinceaux. La corniche sommitale est supportée par des modillons.

La sacristie est adossée à l'élévation nord du chœur. Couvertes d'un appentis, elle présente une fenêtre sur son élévation orientale. Cette ouverture est fermée par des barreaux. Elle présente un encadrement chanfreiné et est couverte d'un linteau en arc segmentaire sur lequel est inscrit la date 1746.

Le chœur présente un chevet plat à pignon découvert surmonté d'une croix en pierre. Trois contreforts soutiennent la façade en son centre et aux angles nord et sud. Trois fenêtres chanfreinées et couvertes en plein cintre sont visibles sur le pignon. La maçonnerie de cette élévation est entièrement enduite au ciment, hormis le contrefort sud. L'élévation sud du chœur conserve une fenêtre dont l'encadrement présente un large chanfrein. Elle est couverte d'un linteau délardé en arc segmentaire. À proximité de la jonction entre le chœur et la nef, une porte murée couverte en plein cintre est encore visible. Une habitation dépendante du prieuré est venue s'appuyer sur la partie gauche de l'élévation sud de la nef. À l'étage de cette habitation subsiste une ancienne fenêtre de l'église. Aujourd'hui entièrement murée, elle est couverte d'un linteau portant une accolade.

Le pignon occidental, accolé à l'ancien prieuré, présente des rampants découverts. Sur cette élévation, un ancien contrefort est encore visible à l'intérieur du prieuré. La partie inférieure des maçonneries a été reprise probablement lors de l'installation de l'escalier du prieuré qui se trouve devant le contrefort.

Intérieur de l'église :

La nef est voûtée en berceau brisé et présente quatre arcs doubleaux. L'arc triomphal séparant la nef du chœur est couvert d'un arc brisé. Son encadrement est mouluré et sa clé semble porter un écu. La partie supérieure est ornée d'un décor peint de lambrequins. La voûte en berceau brisé du chœur est peinte en bleu et constellée d'étoiles. Sur son élévation sud, vers l'autel, il conserve une niche couverte d'un arc brisé. Les trois fenêtres du chevet sont pourvues de profonds ébrasements. La fenêtre la plus haute est partiellement masquée par la voûte. Hormis sur le chevet, une corniche règne entre la partie supérieure des murs et la naissance de la voûte. La sacristie est accessible par une porte aménagée sur le mur nord du chœur. La sacristie commande l'entrée de l'escalier en vis et du rez-de-chaussée du clocher. L'escalier conduit à l'étage du clocher et au comble du chœur. Dans le comble, la partie supérieure du mur pignon oriental de la nef est visible. Cette élévation présente un léger surplomb, un contrefort et une porte haute conduisant dans le comble de la nef. L'ancienne charpente à chevrons formant fermes qui couvrait le chœur est aujourd'hui visible dans le comble. Ses entraits ont été supprimés et les poinçons raccourcis lorsque la voûte du chœur a été créée. À l'étage du clocher, une échelle donne accès à la chambre des cloches.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

  2. Matériau du gros oeuvre : grison

Toits
  1. ardoise, tuile plate, ciment amiante en couverture
Plans

plan allongé

Couvrements
  1. voûte en berceau brisé à lunettescharpente en bois apparente
Couvertures
  1. Forme de la couverture : flèche polygonale

  2. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : pignon découvert

  3. Forme de la couverture : appentis

Escaliers
  1. Emplacement : escalier demi-hors-oeuvre

    Forme : escalier en vis sans jour

    Structure : en maçonnerie

Énergies
Décors/Technique
  1. sculpture
  2. peinture

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , Cernay , place de l' Eglise

Milieu d'implantation: en village

Lieu-dit/quartier: le Bourg

Cadastre: 1826 B 1208, 2017 AA 95

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