Port de Brives

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Brives-sur-Charente

Il semble qu'un port ait existé en ce lieu depuis le Haut Moyen Age ; une épave a été trouvée lors de fouilles subaquatiques réalisées sous la direction de Jean-Lionel Henriet, dans les années 1980.

Dans les rôles d'équipage du quartier de Saintes pour l'année 1764 existe celui de la gabare le St Mathieu de Brives de 30 tonneaux, appartenant à Antoine Guilleux d'Orlac, armée à Saintes et commandée par Jacques Meschin de Courcoury, avec deux matelots de Saintes et de Chaniers et un mousse d'Orlac apparenté au propriétaire. Entre octobre et la fin de l'année, il assure au moins cinq transports de vin et de bois entre Saintes et Rochefort.

Sur le plan cadastral de 1812, le port, auquel deux chemins donnent accès, s'étend entre un cours d'eau formant la limite avec la commune de Montils et deux fossés parallèles. Ces derniers encadrent une chaussée reliant des bâtiments dénommés "magasins". En 1808, ces entrepôts, la chaussée et les fossés appartenaient à M. Otard, de la maison de négoce d'eau-de-vie Otard-Dupuy et Cie créée en 1795 (par le baron Otard Keith de la Grange et Jean Dupuy d'Angeac). Il est vraisemblable que ce port comprenait, au 18e siècle, le cours d'eau situé à son extrémité ouest et les aménagements portuaires de l'écart de la Fosse. L'Annuaire statistique de la Charente-Inférieure de 1813 précise que la commune de Brives "est l'entrepôt de grandes quantités d'eaux-de-vie achetées dans les environs, et qui sont ensuite envoyées à Cognac, d'où elles sont expédiées pour des destinations plus ou moins éloignées."

Un plan levé en 1866 montre les bâtiments, la chaussée et les fossés qui la bordent. Le port est pratiquement coupé en deux par une chaussée remblayée lors de la construction du pont en 1874 ; un passage entre les deux parties du port est néanmoins aménagé sous la première travée de ce pont.

Le manuel des voies navigables de la France cite ce port en 1877. En 1901, le petit port de Brives-sur-Charente est mentionné par Benjamin Girard qui reprend la mention de l'annuaire de 1813 sur la fonction d'entrepôt du port.

Au début du 20e siècle, les entrepôts abritent une distillerie, un bureau, une maison et un magasin doté de 23 ouvertures appartenant à Alphonse Dodart, qui les a vraisemblablement acquis de la maison Otard-Dupuy en 1885. Ces bâtiments, à l'exception de la maison, sont démolis en 1917. La maison est rachetée en 1925 par Alfred Bouchet. Revendue dans les années 1930. elle est alors reconstruite pour James-Jean Gougué de Cognac.

De nos jours, la partie du port située à l'ouest du pont est arborée et seule la partie est, en prairie, donne une idée du port d'autrefois.

Périodes

Principale : Moyen Age

Principale : Temps modernes

Principale : Epoque contemporaine

De nos jours, aucun aménagement n'est visible sur les bords de la prairie occupée autrefois par le port, hormis les blocs de pierre installés vraisemblablement pour le passage d'eau, et placés dans l'angle nord-est bordé par un chenal. Ce dernier longe la chaussée surélevée qui menait aux entrepôts et qui est bordée de l'autre côté par un autre chenal. Cette chaussée permettait l'accès au bac et le déchargement des bateaux même en période de crue. A l'extrémité de la chaussée en bordure du fleuve est aménagé un quai constitué de pierre calcaire avec un escalier central, tandis que de gros blocs de pierre retiennent le remblai sur les côtés.

Les entrepôts ont disparu mais le tracé de leur implantation reste visible autour de la maison moderne. Le fossé d'aval s'enfonce à l'intérieur des terres ; il est bordé par un mur de pierre de taille du côté est et est surmonté d'une arche servant à un petit pont qui le traverse et sert d'entrée à la propriété qui renfermait autrefois des entrepôts.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Brives-sur-Charente

Milieu d'implantation: isolé

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