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Historique
Cet objet est l'une des très rares croix de procession en argent du XVIIIe siècle conservées dans les églises landaises, avec celles de Laurède (réf. IM40005820) et de Nerbis (réf. IM40006047). Elle pose toutefois des problèmes d'attribution et de datation qui n'ont pas encore trouvé de solution satisfaisante. L'arrêté de classement de 1979 avance une datation "1758" et un lieu de fabrication ("Amiens ou Paris") s'appuyant supposément sur des poinçons ("S couronné" et "B couronné") qui n'ont pu être repérés lors de l'enquête de 2014 en dépit d'un examen minutieux. En revanche, la douille porte bien quatre poinçons, non relevés jusqu'à présent : le 1er titre de Paris pour 1809-1819 (deux fois), la moyenne garantie de Paris pour la même période et un poinçon ovale effacé qui est certainement le poinçon d’association des orfèvres parisiens - mais aucune marque de fabricant ne les accompagne. Ces poinçons ne permettent toutefois de dater que la douille elle-même, le nœud, solidaire de la douille et présentant un décor similaire de feuilles nervurées travaillées au mat, et peut-être la hampe, d'un style qui indique une exécution tardive. Il faut noter cependant que le type du nœud en urne antique se retrouve exactement identique sur des pièces ante-révolutionnaires, telle la croix de Bulat-Pestivien (Côtes-d'Armor), datée de 1784. Il apparaît, du reste, sous une forme très proche sur une autre croix d'argent conservée dans les Landes, celle d'Herm près de Dax, œuvre du Parisien Edme Gelez en 1828 (réf. IM40004049).
L'élément principal de l'objet, la croix proprement dite, est aussi le plus ancien. Par une curieuse coïncidence, un extrait du registre de la confrérie du Saint Sacrement de Mugron (dont n'avaient pas connaissance les auteurs de l'arrêté de classement de 1979) fait état de l'achat en 1758 d'une "croix d'argent", payée 839 livres 40 sols au trésorier M. de Brun - il s'agit bien d'une croix de procession, puisqu'un "petit cabinet", c'est à dire une armoire à croix, fut acquise en même temps. La croix actuellement conservée semble cependant d'un style peu compatible avec une telle date : la forme et le décor des bras se rencontrent plutôt sur des objets de la décennie 1780, comme la croix de Jullouville (Manche), de 1786, ou celle de Chitry (Yonne). Aucun document parmi les riches archives paroissiales de Mugron ne signale toutefois un tel achat à cette époque. L'objet n'est signalé dans les papiers de la fabrique qu'à partir de l'inventaire du 5 mars 1828, qui signale "une grande croix en argent".
Détail de l'historique
Périodes |
Principale : 2e moitié 18e siècle Principale : 1er quart 19e siècle |
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Lieux d'exécution |
lieu d'exécution |
Description
Croix entièrement constituée de lamelles d'argent fixées sur une âme de bois, à l'exception de la hampe, en laiton estampé et argenté ; douille à embout arrondi ; nœud volumineux en forme d'urne à l'antique ; croix emboîtée avec extrémités dans la masse, à décor estampé et repris au ciselé ; Christ en ronde bosse, fondu, à revers sculpté, rivé à la croix au moyen d'un écrou ; au revers, effigie de la Vierge à l'Enfant en demi relief, à revers creux, clouée par de petits clous à tête ronde ; titulus et deux gloires (face et revers) en argent découpé, repoussé et estampé, rivés par des écrous. Les motifs aux extrémités des bras de la croix et sur la douille sont estampés puis repris au ciselé. Le Christ, la Vierge à l'Enfant, le titulus et les deux gloires sont dorés, le reste de la croix est en argent blanc.
Détail de la description
Catégories |
orfèvrerie, bronze d'art |
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Matériaux |
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Dimensions |
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Iconographie |
Précision sur l'iconographie : Le Christ est représenté mort, la tête penchée sur l'épaule dextre, les pieds cloués l'un sur l'autre reposant sur le suppedaneum, les hanches ceintes d'un perizonium, simple linge retenu par une bandelette (la "couronne d'épines" ajoutée est un simple tortillon de fer doré à la bronzine). Au revers de la croisée, une effigie de la Vierge à l'Enfant, debout sur le croissant de lune et sur un angelot. Derrière le Christ et la Vierge, des gloires rayonnantes dorées. Le titulus évoque un rouleau de parchemin aux bords repliés. Les extrémités arrondies des bras sont ornées de volutes adossées et affrontées entourant une coquille surmontée d'une fleurette et d'une acanthe. Au bas du montant, un cartouche ovale nu est entouré d’une guirlande de laurier et surmonté d'une palmette romaine. Le nœud en forme d'urne antique est sculpté de godrons et de feuilles lancéolées sur le culot, de canaux sur le corps, d'une frise de postes et de rosaces à l'épaulement. Le sommet évasé de la douille porte un motif de feuilles lancéolées amaties. La hampe est couverte d'un décor estampé de quadrillage semé de fleurettes et d'étoiles. |
État de conservation |
Le nœud, la douille et la hampe sont plus tardifs que la croix elle-même ; le raccord entre la croix et le nœud est maladroitement réalisé. Réparations grossières au plomb sur le titulus et à la croisée de la croix. |
Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre objet mobilier |
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Référence du dossier |
IM40005939 |
Dossier réalisé par |
Maisonnave Jean-Philippe
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Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Mugron |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
2014 |
Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel |
Citer ce contenu |
Croix de procession (n° 1), Dossier réalisé par Maisonnave Jean-Philippe, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/538b8e99-3b08-439b-b189-b20b8c2bdbbd |
Titre courant |
Croix de procession (n° 1) |
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Dénomination |
croix de procession |
Statut |
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Protection |
Précision sur la protection : Arrêté de classement : Amiens ou Paris, vers 1758. |
Intérêt |
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Landes , Mugron
Milieu d'implantation: en village