Patrimoine et inventaire de Nouvelle-Aquitaine

En 1832, le cayolar d’Eskantolha (appelé Escantola) est mentionné dans les états de sections du cadastre. Il appartient alors à Guillaume Espondabure "et consorts indivis". La cabane et son parcours étaient divisés en parts de propriété ou txotx située sur les terres d'estives communales. Ils appartenaient certainement aux propriétaires "cultivateurs" des fermes situées dans la vallée, à l'image de Guillaume Espondabure, cultivateur à Sainte-Engrâce, qui possède une ferme au lieu-dit du même nom. À la même époque, Guillaume Espondabure est propriétaire de plusieurs txotx, notamment dans les cayolars d’Asçouce (actuellement Axura) et Olhaberrie (actuellement Aiheska) tous deux situées à moins de 300 m d’Eskantolha. Durant la saison estivale, les propriétaires des txotx envoyaient ainsi leurs bergers afin de garder leurs troupeaux de brebis et giter dans la cabane pastorale. Le fromage d’estive produit à l’aide du lait de brebis était ensuite redistribué en fonction des parts de propriétés.

Selon un extrait de délibération du Conseil municipal de 1910, le cayolar est de nouveau mentionnée à l’occasion de la délivrance à titre gracieux de quatre hêtres par la municipalité pour réparer la cabane au bénéfice de François Borthery, co-propriétaire de celle-ci. La gratuité est alors accordée "considérant que par jugement du tribunal civil de Saint-Palais en date du 21 juin 1867, les cayolars d’Escantola ont droit gratuitement au bois de chauffage et réparation pour leurs cabanes".

En 1977, la commission syndicale de Soule finit par faire reconstruite le cayolar dans le cadre du projet de fonds interministériel de développement et d'aménagement rural (FIDAR). L’ancienne cabane "en pierres sèches, sans confort et pratiquement à l’état de ruine" est remplacée par une "cabane moderne pouvant loger quatre bergers", dotée "d’une adduction d’eau et d’installations sanitaires". Si l’on en croit un acompte daté de septembre 1977, ces travaux sont réalisés par les "cayolaristes" eux-mêmes. Un saloir, un enclos et un abreuvoir, construits quelques années plus tard, viennent compléter le site, lui donnant son aspect actuel. La cabane et la parcelle de pâture attenante sont divisées en six part appartenant à des propriétaires résidant à Alos-Sibas-Abense, Espès-Undurein, Licq-Athérey, Oloron Sainte-Marie et Sainte-Engrâce.