Présentation de la commune de Cernay

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Aux origines de Cernay

Les premiers habitants du territoire se sont implantés relativement tôt. En effet, les traces d’occupation les plus anciennes remontent à l’Âge du Bronze ou l’Âge du Fer soit entre -2300 et -50 environ. Le village, tel qu’il existe aujourd’hui, s’est constitué bien plus tardivement. Son nom apparaît seulement en 1064 sous la forme latine Cernaico. Ce toponyme peut être divisé en deux éléments : Cerna — un nom propre latin — et le suffixe -acum, désignant un lieu habité.

Du Moyen Âge aux Temps Modernes

À partir du 12e siècle, au moins, la seigneurie de Cernay est gouvernée par les prieurs du prieuré bénédictin dédié à Notre-Dame. En 1104, cette fondation religieuse est cédée par Pierre II, évêque de Poitiers, à l'abbaye tourangelle de Marmoutier. Jusqu'à la Révolution, les abbés dirigent la communauté et nomment les prieurs. Ces derniers exercent un pouvoir temporel qui relève du duché, de la sénéchaussée et de l’élection de Châtellerault.

Peu d'informations sont connues sur l'histoire du village au cours du Moyen Âge et des deux siècles suivants. En revanche, l'état de la paroisse est documenté au début du 18e siècle. En 1706, plus des trois quarts de la population du village ont brusquement disparu. Cernay est désormais peuplé de quelques « journaliers sans aucuns meubles ni biens ». Le « Grand Hiver » de 1709 n’arrange guère la situation de la communauté déjà frappée par la calamité. Cette année-là, « il tomba quantité de neiges, lesquelles furent plus de trois semaines sur la terre. Les rivières gelèrent tellement qu’on ne pouvoit faire de farines […] plusieurs personnes moururent de froid, et les oiseaux de toutte espèce en grand nombre. Les vins gelèrent jusques dans les caves. » Malgré ces différentes épreuves, les recensements de la fin du 18e siècle indiquent que le niveau de population est revenu à son état antérieur.

En 1789, la Révolution met fin au pouvoir seigneurial des prieurs de Cernay et à la domination de l'abbaye de Marmoutier. Transformée en commune, la paroisse de Cernay est d'abord rattachée au canton de Saint-Genest-d'Ambière en 1790 puis à celui de Lencloître en 1822. La cure de Cernay est supprimée et rattachée à celle de Doussay. L'église n'accueille plus de messes pendant plusieurs décennies avant le rétablissement de la cure en 1842.

Le 19e siècle à Cernay

De nouveaux aménagements

Le 19e siècle inaugure une période de renouveau pour la commune. Elle se lance alors dans la construction d’infrastructures qui améliorent durablement la vie des habitants.

La salubrité devient une préoccupation majeure durant cette époque. Dès le début du siècle, le décret du 23 prairial an XII (12 juin 1804) réglemente l’implantation des tombeaux dans les communes. Les sépultures doivent dorénavant se trouver à bonne distance des habitations. Cette condition n’est pas respectée à Cernay, où le cimetière est attenant à l’église, en plein centre du bourg. Dans les années 1840, la municipalité achète un terrain au sud-ouest du village pour y déplacer les tombes. Une fois la translation effectuée, l’ancien emplacement est planté d’arbres et converti en place publique.

Le domaine de l’instruction connaît aussi plusieurs changements à la fin du 19e siècle. L’école de Cernay, très petite, est alors louée à des propriétaires privés, ce qui n’arrange guère les finances communales. Un projet de groupe scolaire, avec des classes de filles et de garçons, voit le jour en 1883. Le terrain à bâtir, longeant la route de Lencloître, est acheté au sud du bourg. L’architecte désigné, Germain Nivault, est l’agent voyer du canton. Il prévoit de construire les logements des instituteurs légèrement en retrait de la route. Ils sont séparés des salles de classe, au fond de la parcelle, par la cour de récréation.

La ligne de chemin de fer de Loudun à Châtellerault participe au désenclavement de la commune. Non prévue dans le projet d’origine, une station est finalement construite à Doussay vers 1891. L’emplacement choisi est suffisamment proche du bourg de Cernay pour pouvoir desservir les deux communes. Cependant, le service de transport de voyageurs décline peu à peu pour cesser complètement à la fin des années 1940.

Une production agricole renommée

Le canton de Lencloître était autrefois réputé pour sa production de chanvre. Les matrices du cadastre de 1826 signalent plusieurs routoirs au sud de la commune, le long de l’Envigne. C’est là que se trouvait la majorité des chènevières du village. Cette culture disparaît progressivement au cours du 19e siècle. En 1826, elle n’occupait déjà plus que 5 % des terres communales. Au siècle précédent, le déclin de la production toilière de Châtellerault a vraisemblablement fait perdre un important débouché aux cultivateurs de chanvre de Cernay et des villages voisins.

La bonne qualité du sol à proximité de l’Envigne, riche en sables ferrugineux, était favorable à la culture maraîchère et à la vigne. Cette dernière s’épanouissait encore sur toute la moitié sud de la commune au milieu du 19e siècle. Les légumes, notamment les oignons, les asperges, les haricots et les pois, étaient produits en quantités suffisantes pour être exportés par la ligne de chemin de fer.

Le village au 20e siècle :

En 1900, devant l'insistance de la population, la commune ressuscite un projet lancé en 1875 d'acheter un routoir pour le transformer en lavoir public. Celui-ci ce trouve au hameau de la Greffallerie, à proximité de la fontaine Saint-Cerin. Une enquête de commodo et d'incommodo est lancée. Elle précise que " les habitants de la commune de Cernay se sont servis jusqu’à ce jour de routoirs pour blanchir leur linge. Ce mode de blanchissage a plusieurs inconvénients graves. Il occasionne un surcroît de besogne, les routoirs n’étant pas aménagés en vue du lavage. L’eau est infecte toute l’année et communique son odeur au linge. Les routoirs sont occupés par les chanvres dans les mois d’août et de septembre précisément à l’époque où il se fait le plus de lessives ". Le lavoir communal est inauguré au cours de l'année 1900.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, le village accueille plusieurs familles de réfugiés. Ces dernières proviennent de plusieurs départements, notamment de Meurthe-et-Moselle, de la Gironde, du Calvados ou encore de la Loire Atlantique. Des familles étrangères, venues d'Estonie, de Pologne ou de Tchécoslovaquie transitent aussi par Cernay.

En terme d'habitat, la seconde moitié du 20e siècle est une période de densification relativement importante. La partie sud du village, entre le Sentinet et la route de Lencloître, connaît la plus fort augmentation de construction. Le phénomène débute dans les années 1970 avec la construction d'habitations pavillonnaires au nord de la rue du moulin Quenet. La décennie suivante voit la construction du premier lotissement du village (lotissement du parc).

Cernay occupe une place singulière au sein de Grand Châtellerault : avec seulement 3,3 km² de superficie, il s’agit du plus petit village de l’agglomération. Il accueille tout de même 495 habitants ce qui en fait la 4e commune la plus dense du territoire (après Châtellerault, Naintré et Cenon).

Elle est délimitée par les cours de l’Envigne, au sud, et du Sentinet à l’est et au nord. Ces rivières encadrent un paysage de plaine au relief relativement homogène. En effet, l’altitude moyenne ne varie que faiblement entre 75 et 101 m au-dessus du niveau de la mer. Depuis les remembrements de la seconde moitié du 20e siècle, ce terrain peu accidenté a favorisé les exploitations en openfield, caractérisées par de vastes parcelles agricoles sans limites arborées.

Les zones boisées sont peu étendues. Elles se trouvent majoritairement au nord du bourg, comme les bois du Cormier et des Grandes Tailles, et à l’ouest, avec le bois des Maux. Une ripisylve flanque aussi le cours inférieur du Sentinet, à proximité de la confluence avec l’Envigne. Près du bourg, un grand châtaigner, dont l’âge est estimé à 400 ou 500 ans, est labellisé « arbre remarquable de France ».

Le sous-sol, riche en fossiles, est composé de marnes et de sables, notamment le long du lit de l’Envigne. Cette zone est particulièrement fertile grâce aux alluvions déposés au fil du temps par la rivière. La pierre utilisée dans les constructions est une sorte de grès grossier et dur, localement appelée « grison ». Il se trouvait dans une carrière au Bois Fouet, au sud-ouest de la commune, ou dans les champs nouvellement labourés.

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