Cabane de berger, dite cabane de la Serre

France > Nouvelle-Aquitaine > Pyrénées-Atlantiques > Sainte-Engrâce

Le terminus ante quem de la première cabane est fixé par le plan cadastral à l'année 1830. Malgré d'importantes modifications, les modes de construction adoptés suggèrent une datation plus ancienne, à l'image du 18e siècle. Selon les états de section de 1832, le cayolar relève à la fois de la commune de Lannes et de celle de Sainte-Engrâce, alors en litige. Par conséquent, il est probable que la Serre et son estive aient été confiées, moyennant l'acquittement de taxe de pacage, à des usufruitier "cayolaristes", ces derniers s’en servant pour mettre en pâture leurs brebis et produire du fromage avant de s’en répartir la production.

Par ailleurs, il est probable que le site accueille également dès cette époque un élevage porcin. C’est du moins ce que semble indiquer la présence des tertres à proximité et orienté vers la cabane pastorale et dont le type peut être rapproché de celui d’Igelua à Larrau. Daté entre le 17e et le 18e siècles, ce dernier a été identifié comme un cochonnier (porcherie) d'estives, vraisemblablement liées à une transhumance porcine effectuée à l’automne lors de la fainée. Dans ce cas précis, cela expliquerait la proximité des tertres avec les bois de Benho, majoritairement composé de hêtres.

Enfin, comme l’indiquent ses matériaux de construction, la seconde cabane date vraisemblablement de la seconde moitié, voire du dernier quart du 20e siècle, attestant jusqu'à nos jours de la pérennité de l’élevage et de la transformation fromagère sur ce site. La première cabane est désormais séparée en six part appartenant à des propriétaires résidant à Licq-Athérey et Ordiarp, tandis que la seconde cabane et l'estive (E177) reviennent à la commune de Sainte-Engrâce.

Périodes

Principale : 18e siècle (incertitude)

Principale : 2e moitié 20e siècle

Le site de la cabane de la Serre prend place quelques mètres en contrebas d’une piste pastorale carrossable située sur une crête, à mi-chemin entre le col de la Hourcère (ou Murkhuillako Lépoua ; 1438 m) et le col de la Taillade (ou Soum du Coutchet de Planté ; 1431). Il est accessible par la route depuis le quartier de Cambot (commune de Lanne-en-Barétous), situé à 10 km en aval ou, toujours par la route, depuis le quartier de l'église Sainte-Engrâce, à environ 13 km en aval. Il est également possible d’accéder aux cabanes par un sentier pastoral depuis la même église moyennant un trajet de 6 km. Le site se compose de deux cabanes et de six tertres implantés sur les pentes du versant méridional de la crête. Il est bordé au sud par le bois de Benho (anciennement Lataillade) dans lequel se trouve la fontaine d’Elurt, elle-même implantée à la source du ruisseau Larrelüzeko Erreka. À l’affleurement, le sol se compose de schistes et de grès psamitiques (une roche sédimentaire détritique, riche en quartz et en muscovite) à débris de végétaux, dont la lithologie principale se compose de schiste et de grès.

La première cabane depuis l’est (D0061) est établie sur une parcelle d’estive communale (D0064). Elle est implantée parallèlement à la pente selon un plan rectangulaire occupant une surface au sol d’environ 25 m². Sa façade est située sur le mur pignon est, tandis que de l’autre côté, le mur pignon ouest est partiellement enterré. Les maçonneries du bâtiment sont composées de moellons secs en grès, partiellement écroulées, et remplacées par un essentage de planches en partie haute. Les angles de la cabane, également dégradés, sont, par endroits, encore dotés de gros moellons approchés disposés en besace. L’ensemble est couvert par un toit à deux versants en tôle nervurés. On accède à la cabane en passant sous un linteau surbaissé en bois. Le seuil y est marqué par une grosse pierre plate. Si l'on se réfère au plan dressé par Harielle, la salle commune possède un âtre disposé à même un sol en terre battue doté d’une crémaillère, de deux étagères murales, d’une table et d’un banc. Au fond de la cabane, le séchoir à fromage ou saloir est isolé du reste de la salle par une cloison et un plancher en bois, au-dessus duquel un couchage supplémentaire est accessible depuis la salle commune. Par ailleurs, le désaxement de l'entrée du saloir, dont la porte est traditionnellement située face de celle de l’entrée dans les cayolars souletins, laisse penser à un remaniement de l’aménagement intérieur.

La seconde cabane (non cadastrée) est implantée à 30 m à l’est de la première. Située sur la même parcelle d’estive (D0061), de plan rectangulaire occupant une surface d’une cinquantaine de m2, son faîtage est parallèle à la pente. L'élévation principale sur le mur gouttereau sud est ajourée par trois fenêtres. A l’arrière, un petit bâtiment carré, disposé entre la cabane et la pente, semble assurer la fonction de saloir. L’ensemble est construit en parpaings de béton enduit en ciment, couvert d’un toit en tôles nervurées à deux versants.

Les 6 tertres sont distants d'environ 80 m à l’est de la seconde cabane. Ne dépassant pas la hauteur d’1 mètre, ils possèdent une forme plus ou moins circulaire dont le diamètre est compris entre 5 et 8 m. 8 autres tertres ont été identifiés à l’orée du bois de Benho par Geneviève Marsan, mais n’ont pu être documentés.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : grès

    Mise en oeuvre : moellon

  2. Matériau du gros oeuvre : bois

    Revêtement : essentage de planches

Toits
  1. tôle ondulée
Plans

plan rectangulaire régulier

Étages

rez-de-chaussée

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Pyrénées-Atlantiques , Sainte-Engrâce

Milieu d'implantation: isolé

Lieu-dit/quartier: Cabane de la Serre

Cadastre: 2022 D 61, 64, 1961 D 61, 62, 1830 D 38, 39 (Bas de Lafserre)

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