Square Botton, casino (détruit), actuellement parc

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Royan

Jusqu'au milieu du 19e siècle, cet espace était encore sous l'emprise de la mer, comme le montre le plan cadastral de 1838. C'est là aussi que se déversaient les égouts de la ville. En 1866, dans le cadre du développement de Royan comme station balnéaire et de l'aménagement du front de mer, un espace vert a été créé sur les déblais rejetés lors des travaux d'aménagement du port. Le nouveau square, de plan en losange, est venu s'intercaler entre la plage et le boulevard Botton qui longeait le front de mer (actuelle route du Front de Mer). Comme le boulevard, le square reçut le nom de l'ingénieur des Ponts et chaussées Augustin Botton, auteur de l'aménagement du port. Ce square, longé par la ligne de tramway et prolongé par le boulevard Botton jusqu'au champ de foire qui lui faisait pendant, comprenait une statue d'Eugène Pelletan, journaliste, homme politique, grande figure locale et nationale. Très prisé par les visiteurs venus en villégiature à Royan, le square et la promenade furent très endommagés par les bombardements de 1945 qui rasèrent les bâtiments alentours.

Dans le cadre du programme de reconstruction de Royan mis en place par l'architecte Claude Ferret et son équipe aussitôt après-guerre, l'ancien square Botton fit l'objet d'une certaine attention, étant placé juste devant le Front de Mer, à son extrémité sud, entre lui et le port. L'emplacement est choisi pour la construction du nouveau casino municipal, l'ancien, situé sur le champ de foire, à l'opposé du Front de Mer, ayant été détruit en 1945. La réflexion autour de ce projet est toutefois longue. Ce n'est qu'en 1953 que l'architecte Claude Ferret, en charge de la reconstruction de Royan, est missionné pour établir un projet définitif. Les travaux commencent en octobre1954 mais sont interrompus dès mai 1955, un conflit opposant la Ville, Ferret, l'entreprise France et Colonie, chargée du chantier, et le propriétaire, le producteur de cinéma Emile Couzinet. Ce dernier finit par être écarté par la municipalité. Interrompu pendant deux ans, le chantier reprend à la fin de l'été 1958. Le casino ne sera inauguré que le 30 août 1961 et définitivement achevé en 1962.

Sujet à plusieurs défauts techniques et à de nombreuses modifications, et victime de difficultés administratives et financières, le casino connait une vie relativement courte. Vers 1970, l'extension du port vient le séparer de la Grande conche au sud. Progressivement fermé, il est détruit en décembre 1985, malgré sa grande qualité architecturale. L'espace libre ainsi laissé devant le Front de Mer est l'objet de plusieurs projets immobiliers sans lendemains. Cet espace est redevenu un parc, entre Front de Mer, port et plage, comme du temps du square Botton. Une partie, au sud, est occupée par l'Espace nautique et un parking depuis la fin des années 1990.

Périodes

Principale : 3e quart 20e siècle

Auteurs Auteur : Ferret Claude

Architecte d'origine bordelaise, directeur des études à l'école d'architecture de Bordeaux, nommé en 1945 architecte et urbaniste en chef pour la Reconstruction de la Charente-Maritime.

, architecte (attribution par travaux historiques)

Issu des nombreux projets et rebondissements successifs qui ont émaillé son histoire jusqu'à son achèvement, le casino présentait une architecture résolument inspirée de l'école brésilienne, loin du projet classique initialement proposé. Il s'agissait d'un édifice à l'architecture légère et transparente, dont les courbes épousaient à la fois l'avancée vers la plage et la route du Front de Mer. Tourné vers la ville, et assurant la transition entre la Grande conche, le port et le quartier de Foncillon, il ouvrait à l'est par une entrée monumentale donnant accès à une vaste rotonde. Des ailes abritant salle de théâtre et de cinéma, petit théâtre, salle de baccara et restaurant étaient greffées à cette rotonde, tandis qu'une aile tout en courbe, accueillant l'administration et un logement de fonction, ceinturait la rotonde du côté de la route du Front de Mer. Assemblage de volumes et mise en scène des déplacements étaient les grands principes directeurs de cette réalisation, en jouant sur la transparence (vitrages, claustras) et l'ouverture des volumes les uns sur les autres.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : béton

    Revêtement : enduit

  2. Matériau du gros oeuvre : verre

Toits
  1. béton en couverture
État de conservation
  1. détruit

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Royan , promenade Pierre du Gua de Mons

Milieu d'implantation: en ville

Cadastre: 2014 AI 145

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