Patrimoine et inventaire de Nouvelle-Aquitaine

Le site de Masteriola est implanté à une altitude de 755 m sur les pentes (60 %) du sommet de Garhondoa (960 m). La grange et sa cabane ont pour assiette une parcelle de sols (C148) enchâssés dans les hauteurs d’un pré d’une contenance 2 ha. En amont au nord, se trouvent une fougeraie (C149), une pâture (C147) et un bois taillis. Deux cours d'eau et une source sont accessibles dans un rayon de moins de 300 m autour de la grange. Le site est distant d’environ 3 km de la ferme d’Eyhebarren dont elle dépend, située en aval dans la vallée. La grange et sa cabane sont alignées le long de la pente, face à leur chemin d’accès. Leur faîtage est orienté parallèlement au sens de la pente, de sorte que les murs gouttereaux nord sont semi-enterrés.

La grange de plan rectangulaire occupe une surface au sol de 90 m². Elle est accessible depuis son mur pignon est. Le rez-de-chaussée est composé d’une étable ouverte éclairée par 5 jours située au sud et à l’est. L’espace intérieur est doté de mangeoires disposées le long des murs gouttereaux et d’un râtelier redoublé d’une mangeoire le long du mur pignon ouest. Une seconde porte, plus petite, est située à proximité de l’angle sud-ouest. Le plancher, étayé par endroits, est composé de planches et de grumes de petites sections reposant sur des sablières. Une trappe ménagée dans l’angle nord-est permet d’accéder au comble à surcroît et de basculer le foin qui y est stocké. Le chargement du fenil est assuré par une large porte percée dans le mur pignon ouest, la pente naturelle permettant à cet endroit un accès plus facile. L’aération du comble s’effectue par un volet à bascule et par un retrait triangulaire ménagé dans la maçonnerie du pignon est. La borde est construite en moellons de calcaire disposés en assisses irrégulières, liés avec un mortier de béton. Ce qui témoigne d’un entretien régulier ou d’une réfection récente. Ponctuellement, l’usage de moellons plats permet de régulariser les assises. Les angles et l’encadrement des portes, à l’exception des linteaux en bois, sont montés en besace avec des blocs grossièrement équarris. Les jours d’aération, également en pierre, sont réalisés avec des moellons disposés sur champ. L'approvisionnement de ce matériau de gros-oeuvre est certainement local : selon le BRGM, le substrat rocheux environnant est notamment composé de calcaire. La toiture à deux versants est faite de tôles nervurées. Elle repose sur une charpente à chevrons portés par des sablières de rives. La triangulation est assurée par des poutres installées au-dessous des sablières tandis que le contreventement est effectué par des pannes horizontales et obliques installées sur les faces intérieures des chevrons. Des jambes de force ont été ajoutées afin d’étayer la structure. Ces dernières, comme les pannes, sont des grumes tandis que le reste des bois sont de brin ou de demi-brins. Des marques d’assemblage sont visibles en partie haute de la charpente.

Au sud, la cabane qui jouxte la grange est en ruine. Elle occupe une surface au sol de 22 m². Les vestiges de la cabane permettent de restituer une pièce unique accessible depuis son mur pignon est. Les matériaux utilisés sont les mêmes que ceux mis en œuvre dans la grange.