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Historique
Si l’occupation du territoire est attestée dès l’Antiquité et si les textes rapportent la présence de plusieurs « mas » (exploitations rurales d’une certaine importance) à Féletz (« Daurat »), au Bigord, à La Laugezie, à La Rochemalière et au Bousquet (« Sen Chaman ») au XIVe siècle, aucune ferme ne conserve d'éléments remontant à ces périodes reculées. En revanche, les occurrences sont nombreuses pour les XVe et XVIe siècles (près de 10 % du corpus), période correspondant à la reconstruction de l’après-guerre de Cent Ans, qui semble avoir été particulièrement intense sur le territoire de la paroisse. Ces résultats doivent être nuancés, car il ne s’agit en aucun cas de datations avérées. Du moins suggèrent-ils un phénomène important qui, ailleurs, dans des communes voisines et dans le reste de la Dordogne, est attesté. Il s'agit, pour l'essentiel, de quelques pans de murs en moellon percés de baies (portes en arc brisé ou cintré, fenêtres à traverse ou croisillon en pierre, jours rectangulaires) dont l’ébrasement est constitué d’un simple chanfrein droit, localisés aussi bien au hameau de Baunac, à La Mijardie qu’à Laudigerie. Ces deux derniers hameaux se distinguent cependant par une maison dont le cadre des baies est plus sophistiqué, avec une petite accolade sur le linteau.
Sans commune mesure, les édifices du XVIIIe siècle sont bien mieux représentés (avec 24 occurrences, soit près de 20 %) et largement majoritaires. Cinq maisons et fermes sont précisément datées par un millésime gravé dans la pierre, ce qui doit être signalé car la pratique est généralement peu répandue au cours de ce siècle. L’efflorescence de cette époque est aussi confirmée par la carte de Belleyme (planche n° 23 levée en 1768) qui figure tous les hameaux et écarts actuels déjà en place. Surtout, celle-ci indique que la grande majorité d’entre eux, implantés à flanc de coteau, sont environnés de vignes. La vocation essentiellement viticole des maisons et fermes de ces hameaux est d’ailleurs parfois confortée par la présence de chais, de celliers ou de cuviers, souvent placés dans un étage de soubassement permettant de racheter le dénivelé du terrain. Les voies de communication, le chemin royal de Cahors à Limoges (passant dans la partie nord de la commune) et la Vézère (par le port d’Aubas), offraient des débouchés à la production locale. Les maisons de ce siècle se caractérisent essentiellement par des murs en moellon recouverts d’enduit et raidis par des chaînes d’angle et des cadres de baies en pierre de taille. L'arc segmentaire du linteau ou de la plate-bande, caractéristique de ces constructions, est un marqueur chronologique. Les couvertures semblent très majoritairement avoir été en lauze, même si peu de bâtiments les ont conservées. Ce bâti se caractérise dans le village et les hameaux par de petits logis en rez-de-chaussée et comble à surcroît, parfois prolongés par une dépendance ou, plus fréquemment, par un appentis sur l'arrière. Quant aux rares maisons de maître de cette période, telles la demeure du Bousquet, elles se distinguent par un étage carré surmonté d'un surcroît et une façade à travées.
Le XIXe siècle, et plus précisément le troisième quart (avec 27 % des dates portées), est une période de forte activité de construction, d’agrandissement ou d’embellissement, peut-être suite à la parenthèse imposée par la Révolution. Il est mieux documenté, du fait de l'exploitation des matrices cadastrales (réalisées en 1813 pour la commune). Il se signale surtout par la construction de maisons de maître d'un étage et comble à surcroît, dont la façade, habituellement ordonnancée, présente un discret décor sculpté constitué de bandeaux, cordons, larmiers et corniches à modillons. Il se signale aussi par l'abandon de la baie segmentaire et un retour à la baie rectangulaire, avec des percements plus réguliers ; les fenêtres sont munies d’une feuillure pour volets extérieurs. Ce phénomène de grande activité architecturale semble fortement décliner après la décennie 1870, ce qui doit être mis en relation avec la crise du phylloxéra attestée par les textes.
Le XXe siècle, et plus particulièrement les décennies précédant le deuxième conflit mondial, est une période d'intense constructions ou reconstructions. Cette tendance est une fois de plus documentée par les dates portées, comprises entre 1919 et 1938. En comparaison, la seconde moitié du siècle a été peu propice à la construction. Les maisons et les fermes sont peu représentées dans le corpus, sans doute parce qu'elles ne se démarquent guère des constructions antérieures et sont, de ce fait, mal identifiées. Les années 1960 voient cependant la construction de quelques pavillons isolés.
Détail de l'historique
Périodes |
Principale : 15e siècle (incertitude) Principale : 16e siècle (incertitude) Principale : 17e siècle (incertitude) Principale : 18e siècle (porte la date) Principale : 19e siècle (porte la date) Principale : 20e siècle (porte la date) |
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Description
Les maisons paysannes situées dans les hameaux ou en village sont composées d’unités d'habitation assez modestes, indépendantes ou attenantes en série de constructions, juxtaposées à de petites dépendances agricoles (étable, fournil), le cas le plus emblématique étant peut-être Combe-Albert où les petits bâtiments, adossés les uns aux autres, sont étagés suivant le relief du terrain. Ces habitations basses, souvent placées sur une cave ou un étage de soubassement (près de 25%) pour racheter le dénivelé très marqué dans certains hameaux, dotées simplement d'un comble non habitable (faisant office de grenier, de séchoir à tabac ou de clédier), comportent habituellement une porte unique et une fenêtre en façade. Elles sont généralement organisées sur une cour commune, ouverte ou limitée par les constructions environnantes, souvent la grange-étable faisant face à la maison du fermier. Le matériau de gros-œuvre est le moellon calcaire, enduit (sauf suppressions récentes) ; la pierre de taille est réservée aux chaînages et à l'encadrement des baies. Le plus souvent couvertes de tuiles mécaniques (43%), elles le sont moins aussi par des lauzes, dans une proportion qui est à signaler (22%). Les dépendances agricoles, diverses, reflètent une polyculture vivrière. Le système de la grange-étable domine les équipements habituels de la ferme : four à pain, puits, porcherie-poulailler, remise, hangar.
Les maisons de maître sont, quant à elles, des habitations à étage ou surcroît, de 3 à 5 travées en façade, exceptionnellement jusqu'à 7 travées. Un local en rez-de-chaussée, habitation secondaire ou cuisine, forme souvent une adjonction dans le prolongement du corps de logis. Pour quelques-unes, la pierre de taille est employée en façade. Ces maisons se démarquent aussi par la présence discrète d'un décor de maçonnerie sculpté. Les toitures, à forte pente, sont généralement à longs pans ou à croupes. Les toitures sont en tuile mécanique ou, plus rarement, en lauze. D'autres dépendances, remise ou hangar, attenantes ou séparées du logis, complètent habituellement ces ensembles organisés sur cour.
Détail de la description
Murs |
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Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier collectif, communal |
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Référence du dossier |
IA24004117 |
Dossier réalisé par |
Pagazani Xavier
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Cadre d'étude |
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Date d'enquête |
2013 |
Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Conseil départemental de la Dordogne |
Citer ce contenu |
Les maisons et les fermes de la commune d'Aubas, Dossier réalisé par Pagazani Xavier, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Conseil départemental de la Dordogne, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/889f16c0-f4ba-422f-9e3c-451e77709154 |
Titre courant |
Les maisons et les fermes de la commune d'Aubas |
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Dénomination |
maison ferme |