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Fortification d'agglomération
France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Saint-Martin-de-Ré
Description
Détail de la description
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Toits |
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Informations complémentaires
Quelques textes évoquent la forteresse de Saint-Martin-de-Ré qui existait au Moyen-Age mais il ne subsiste aucune trace de cette première fortification dans le paysage aujourd'hui. De nouvelles fortifications sont édifiées en 1620, puis rasées par ordre du roi en 1622. La citadelle est reconstruite en 1625 et rasée en 1629. Divers projets sont ensuite proposés dont celui de Vauban réalisé de 1681 à 1683, sous la direction de Ferry puis de 1685 à 1702.
A la suite d'une inspection qu'il effectue dans l'île en 1674 et sur la demande de Louis XIV, Vauban rédige son Instruction sur la fortification de Saint-Martin-de-Ré, datée du 31 juillet 1681. Il y affirme qu'il est nécessaire de bâtir dans l'île une place capable de servir d'abri aux troupes qui s'y trouvent ainsi qu'aux habitants et à leur bétail ; que le lieu le plus propice à cet établissement est Saint-Martin. La citadelle est construite à l'emplacement de l'ancienne qui a été rasée en 1629 dont il subsistait une partie de rempart. Placée sur le lieu le plus élevée de la ville, elle commandera le bourg, l'entrée du port et la rade (voir dossier "Citadelle"). L'enceinte urbaine est conçue par Vauban comme un réduit pour tous les habitants de l'île. Elle est donc tracée très largement à l'extérieur de la vile, enfermant une étendue qui représente le double de la surface alors bâtie. S'appuyant à l'est sur la demi-lune sud de la citadelle, elle est de plan semi-circulaire, à cinq fronts bastionnés réguliers. Le front de mer, rectiligne, comporte en son milieu un ouvrage avancé couvrant l'entrée du port. A l'intérieur, sont établis une vaste caserne près de la porte de La Flotte, un magasin à poudre dans le bastion Saint-Louis et des corps de garde. En 1690, la place est achevée. Il semble que les parapets et les glacis du chemin couvert aient été fondés à partir des terres provenant des fondements et des fossés des fortifications. Les terre-pleins et les talus étaient plantés d'arbres par allées doubles et régulières.
Conservée en totalité jusqu'à aujourd'hui, l'enceinte est constituée de cinq courtines de 74 toises (environ 145 m) de long qui relient les uns aux autres six bastions dont chacune des deux faces mesure 60 toises (environ 117 m) : bastions de La Flotte, Saint-Louis, Sainte-Thérèse, de Bourgogne, de Bourbon et de la Mer (ou de l'Orneau). Dans le fossé, large de 9 toises (près de 18 m) et profond de 15 pieds, des demi-lunes, portant le même nom que les bastions, protègent les courtines. Au milieu du fossé, un petit canal (ou cunette) recueillait les eaux de pluie afin de les évacuer. Un bastion sur deux étaient pourvu d'un cavalier. De petits escaliers placés en milieu de courtine ou dissimulés derrière les orillons des bastions permettaient de descendre depuis la place dans le fossé assurant ainsi la communication entre celle-ci et la contre-escarpe ou les ouvrages avancés. Du côté de la mer, une fausse-braie fermait le fossé.
L'intérieur de l'enceinte est accessible par deux portes : à l'est, la porte de La Flotte ou porte Toiras, à l'ouest celle de La Couarde ou des Campani (voir dossiers Porte de La Flotte et Porte de La Couarde). Douze corps de garde sont construits dans l'enceinte fortifiée. En 1688, ceux des portes de La Couarde et de La Flotte ainsi que ceux de Sainte-Thérèse et de l'Orneau sont édifiés. En 1692, les corps de garde des avancées des portes de La Couarde et de La Flotte, du havre, de la chaîne et de la place d'armes de la ville sont ajoutés. Le corps de garde de l'éperon du port est le dernier construit. Le corps de garde de la place d'armes est édifié à l'emplacement de la maison des héritiers de feu Guillaume Duret, que le roi a achetée et convertie en corps de garde. Tous les autres semblent avoir été construits sur un terrain libre. Ces édifices, précédés d'un portique sur un ou deux côtés, comprenaient en général deux pièces : une chambre pour l'officier et une pièce pour la garde qui se composait d'une dizaine à une vingtaine d'hommes. Le corps de garde de l'éperon, qui n'était occupé qu'en temps de guerre, ne comprenait qu'une seule pièce, tandis que ceux de la chaîne et de la place d'armes étaient surmontés d'un étage. Le premier abritait dans son rez-de-chaussée la manœuvre de la chaîne et une chambre pour le gardien ; l'étage de celui de la place d'armes, le plus vaste de tous, était aménagé en prison. Sur ces douze corps de garde (ceux des portes de La Couarde et de La Flotte sont doubles), celui de l'éperon et celui de l'avancée de la porte de La Flotte sont les seuls à avoir été détruits. Ces ouvrages, très répandus dans les places fortes créées par Vauban, se distinguent malgré tout par l'utilisation de toit en tuile à quatre versants de faible pente qui se fondent bien dans le tissu urbain environnant.
La place forte de Saint-Martin-de-Ré fait l'objet de nombreuses réparations et de travaux d'entretien au cours de la seconde moitié du 18e siècle et pendant le 19e siècle. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, les Allemands aménagent une batterie dite Agatha sur l'un des saillants du port.
Vauban, qui a déjà prouvé qu'il était en mesure de réaliser des systèmes de fortifications de grande taille et d'une subtile complexité, choisit cependant ici de réaliser un programme simple et clair dicté par une analyse très lucide de la situation géographique et politique de l'île. Ainsi Saint-Martrin-de-Ré constitue-t-il un excellent exemple de ce que l'on a appelé le "premier système" de Vauban : la défense ne s'y trouve pas échelonnée sur une grande profondeur, les organes d'action lointaine ne sont pas séparés de l'enceinte de sûreté comme on peut le voir après 1687 dans les places fortes du type Landau. En réservant une vaste esplanade entre la citadelle et la ville, Vauban asure non seulement la sécurité de la citadelle mais aussi permet aux habitants de disposer d'un grand espace libre où camper leur bétail.
Deux détails étonnants forment une particularité dans cette enceinte : 1/ absence d'arsenal dans le corps de place qui oblige le roi à louer l'hôtel de Clerjotte pour y déposer les armes et munitions nécessaires à la défense de la ville ; 2/ longueur de la courtine qui relie la face gauche du bastion de La Flotte à la capitale de la demi-lune de communication qui constitue le point sensible de la place.
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA00043213 |
Dossier réalisé par |
Pon Charlotte
Riou Yves-Jean Truttmann Philippe Aoustin Agathe Chargée de mission Inventaire. Communauté de communes de l'Ile de Ré (2013- 2020) |
Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Île de Ré |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
1986 |
Copyrights |
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel, (c) Communauté de communes de l'Île de Ré |
Citer ce contenu |
Fortification d'agglomération, Dossier réalisé par Pon Charlotte, (c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel, (c) Communauté de communes de l'Île de Ré, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/925a0d49-5a09-4bde-b8d4-c32ec31bbd70 |
Titre courant |
Fortification d'agglomération |
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Dénomination |
fortification d'agglomération |
Parties constituantes non étudiées |
fossé pont |
Statut |
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Protection |
Site, secteur ou zone de protection : liste du patrimoine mondial |
Intérêt |
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Saint-Martin-de-Ré
Milieu d'implantation: en village