Château de Doussay, actuellement logements et granges

France > Nouvelle-Aquitaine > Vienne > Doussay

Le château de Doussay était le siège d'une seigneurie de haute justice, dépendante de la baronnie de Mirebeau jusqu'à la Révolution. Bien que la date de construction du château soit inconnue, une bâtisse devait se trouver à cet endroit dès le 14e siècle, au moins. En effet, depuis cette époque, nous connaissons les noms de plusieurs familles ayant régné sur Doussay : de Pouant, de Brisay (à partir de 1365), de Sanzay (citée en 1508), de Cursay (citée en 1535), Gillier et Favreau (entre 1626 et la fin du 18e siècle). Plusieurs fiefs dépendaient de cette seigneurie, notamment le logis de la Trapière, au nord de Doussay, et la Jacquelinière, au hameau du Jacquelin.

En 1369, en pleine guerre de Cent Ans, le château est mis à sac par le vicomte de Châtellerault, allié des Anglais. Il reste ensuite à l'état de ruine pendant plusieurs décennies. Le château est finalement reconstruit et fortifié en 1433 sous la gouvernance de son propriétaire, Jean de Brisay. En 1445, la châtellenie est érigée en baronnie.

En 1625, le château est capturé par le " chevalier de Puygarreau ", chevalier de l'ordre de Malte et cousin de la légitime propriétaire, Anne Gililer. Celle-ci, accompagnée de sa mère, doit alors fuir sa demeure. L'époux d'Anne Gillier, Louis Favreau, reprend possession des lieux par la force : à l'aide de deux maçons (qui percent les murailles) et de douze soldats, il parvient à déloger le cousin de sa femme et ses hommes.

Après la Révolution, le château est divisé entre plusieurs propriétaires. Le plan cadastral de 1826 indique la présence de deux tourelles à l'entrée du domaine, un grand pigeonnier circulaire, ainsi que deux grands corps de bâtiment en "L" (probablement un logement pour un fermier et des dépendances). Quant au logis, il n'en reste plus que la partie occidentale, de plan rectangulaire et flanquée de tourelles d'angles. À cette époque, une partie des bâtiments appartient à Jean Eustache Pillot et l'autre au marquis de la Messelière. Le premier, ancien notaire, est maire de Cernay entre 1843 et 1846. Quant au second, il était aussi propriétaire de la Durandière, la Poquetière et Mondon. En 1830, les deux propriétaires font détruire les restes du logis, le pigeonnier et les tourelles d'entrée. Seules les deux ailes de la ferme sont alors conservées, bien que le logement soit signalé en ruine en 1840.

Plusieurs familles de propriétaires se succèdent ensuite, notamment les Savaton et les Raguit. Une maison est construite à l'emplacement du logis de l'ancien château entre 1887 et 1889 par Alfred Raguit. Ce logement est détruit dans les années 1970.

Aujourd'hui, il ne reste du château que quelques traces de fondations de l'ancien logis et une partie des ailes est et ouest de la ferme, constituées de deux logements et de granges. Ces deux corps de bâtiment ne sont pas antérieurs au 19e siècle. La maison à étage, visible au bout de l'aile est, semble dater du début du 20e siècle. Deux autres maisons et une grange se trouvaient à l'angle formé par les deux corps de bâtiment en "L". Ils ont été détruits entre les années 1980 et aujourd'hui. Deux nouvelles maisons de plain-pied ont été construites dans le dernier quart du 20e siècle. Des dépendances à l'extrémité de l'aile ouest de la ferme ont aussi été détruites récemment.

Périodes

Principale : 2e quart 15e siècle (daté par source) (détruit)

Principale : 4e quart 19e siècle (daté par source) (détruit)

Principale : 19e siècle

Principale : 1er quart 20e siècle

Principale : 4e quart 20e siècle (daté par source)

Les bâtiments sont situés au sud-est du bourg, à seulement une centaine de mètres de l'école et la mairie. Ils sont implantés à mi-hauteur d'un coteau qui descend en pente douce vers le ruisseau de la Dixme. Ils sont majoritairement construits en moellons de calcaire et de grisons et couverts de tuiles creuses.

La rue, appelée impasse du château, débouche sur une première propriété à droite au n° 7. Elle est constituée de plusieurs bâtiments dont une maison à étage. Elle est munie d'un comble à surcroît éclairé par une lucarne-pignon. Sur l'élévation sud-est, la fenêtre de l'étage et la lucarne sont surmontées d'archivoltes rectangulaires à crossettes. Cette maison est située dans le prolongement d'un logement et d'une dépendance, accolés ensemble par leur murs pignons. ils constituent l'ancienne aile orientale de la ferme du château. Les ouvertures de ces bâtiments sont couvertes de plates-bandes. À la jonction du logement et de la dépendance, un auvent protège des ouvertures des intempéries. Face à ces bâtiments, de l'autre côté d'une petite cour, une grange est munie de chaînes en pierre de taille calcaire. Vers le sud-est, à gauche de la maison à étage, le portail métallique de cette ferme est décoré de volutes en partie haute.

L'autre aile de la ferme du château a aussi été partiellement conservée. Elle se trouve au bout de l'impasse vers le nord. Elle est composée d'un corps de bâtiment servant de grange. Elle présente cinq portes couvertes de linteaux en bois. Une partie du comble à surcroît devait servir de pigeonnier. En effet, trois ouvertures de ce niveau présentent des trous de boulins aménagés dans un panneau de bois qui les referment.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

  2. Matériau du gros oeuvre : grison

    Mise en oeuvre : moellon

Toits
  1. ardoise, tuile creuse, tuile plate, ciment amiante en couverture
Plans

plan rectangulaire régulier

Étages

1 étage carré, comble à surcroît

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

Typologie

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , Doussay , 5, 7, 9, 13 impasse du château

Milieu d'implantation: en village

Lieu-dit/quartier: le Château

Cadastre: 1826 D 46, 47, 50, 53, 54, 2017 AL 107, 148, 149, 159, 160

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