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Fort La Prée
France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > La Flotte
Historique
Construit entre 1625 et 1626 sur ordre de Toiras, gouverneur de l'Ile de Ré, avec des matériaux provenant de l'abbaye des Châteliers, le fort La Prée est le plus ancien ouvrage militaire de l'époque moderne conservé dans l'île. Il comprend alors quatre bastions reliés par de petites courtines concaves en demi-cercle. L'escarpe, revêtue, était haute de vingt pieds, et le fossé, large de trente, était inondable. L'entrée du fort se faisait au milieu de la face sud-est, par un passage couvert précédé d'un pont-levis, aujourd'hui remplacé par un pont dormant. Côté mer, au nord-est, se trouvait une fausse-braie revêtue, pourvue en son milieu d'un redan.
En 1665, le fort est agrandi, trois bastions et trois redans sont construits sur ordre de François Blondel. Entre 1673 et 1680, des demi-lunes et des contre-gardes, dessinées par le chevalier de Clerville, viennent s'ajouter à l'ouvrage de défense.
En 1684, les dehors sont rasés par Ferry et divers travaux sont faits à l'intérieur et à l'extérieur : construction d'un chemin couvert, d'un long corps de caserne pourvu aux extrémités et au centre d'un pavillon pour officiers avec, en retour, au sud-est, un hangar pour l'artillerie. A l'intérieur du fort, étaient disposés plusieurs bâtiments (le logement du commandant, des magasins, la chapelle Sainte-Barbe), ainsi que trois citernes et, sous la bastion sud, une poudrière. En 1783, plusieurs sections du front de mer menacent ruine, les galets obstruent l'entrée du port, certains bâtiments sont très endommagés.
En 1793, le fort est restauré : le chemin couvert est reprofilé, palissadé et pourvu de huit traverses; les parapets, les portes, le pont dormant et les corps de garde sont réparés. En 1803, l'armement du fort se compose de vingt-deux pièces de différents calibres et un mortier.
En 1859, il est prévu de détruire les deux bastions sud et ouest et de construire un corps de garde défensif du même type que ceux du Grouin et de Sablanceaux à l'emplacement de la place d'armes du fort. Finalement le projet n'aboutit pas mais les casernes de la fausse-braie sont détruites. Dans les années 1870, quatre obusiers de 22 cm sont installés et après 1875 deux traverses-abris sont édifiés sur les bastions nord et est.
Le fort est déclassé en 1934, remis aux Domaines en 1948. Au moment de la construction du Mur de l'Atlantique, un blockhaus d'observation et une batterie dite Berta sont construits en 1942 par l'armée allemande.
Le fort La Prée constitue un excellent appui logistique où peuvent être logées des troupes et déposées des munitions, cependant sa conception traduit plusieurs faiblesses : étant donné le peu de longueur de ses courtines, chaque face de bastion ne pouvait être protégée que par un seul canon et le fort était trop petit pour loger la garnison nécessaire à sa défense. N'ayant jamais pu être modernisé, il demeura une place de second ordre, la création de la place de Saint-Martin l'avait privé de tout son intérêt.
Le 23 avril 1949, l'Oeuvre des Pupilles de l'Ecole Publique du département de l'Eure acquiert le fort La Prée pour y installer une colonie de vacances. Plusieurs travaux sont réalisés par Henri Gilbert, architecte à Saint-Martin-de-Ré. Deux bâtiments sont surélevés pour pouvoir y installer des dortoirs dans l'aile gauche et un nouveau bâtiment est construit pour abriter l'infirmerie au rez-de-chaussée et le logement du personnel à l'étage en 1960. La cuisine est agrandie et un étage est ajouté pour le logement du personnel en 1962. L'étage de l'ancienne chapelle est aménagé pour accueillir le logement du personnel en 1965. Une clôture et des sanitaires sont aménagés en 1967. La colonie de vacances, qui fonctionne de juin à septembre, accueille 200 enfants des deux sexes de 6 à 9 ans. La colonie profite de la proximité de la plage, de terrains situés derrière le fort et d'un petit bois. Des tentes sont installées à l'extérieur du fort pour héberger les enfants.
En 1962, la FEL du département de l'Eure acquiert la Ferme Deraze, à côté du fort, pour étendre la colonie de vacances qui appartient au département de l'Eure et est louée par l’œuvre des Pupilles de l'Education Publique.
Toute l'escarpe du front sud-ouest s'est effondrée vers 1980, le fort est alors acheté par le Comité national des œuvres sociales de l'administration pénitentiaire.
Détail de l'historique
Périodes |
Principale : 2e quart 17e siècle (daté par source) Principale : 2e moitié 17e siècle (daté par source) Principale : 3e quart 20e siècle (daté par source) |
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Dates |
1625, daté par source 1949, daté par source |
Auteurs |
Auteur :
Blondel François, maître de l'oeuvre Auteur : Chevalier de Clerville Louis-Nicolas, ingénieur militaire Auteur : Ferry, |
Description
Le fort La Prée est situé sur la côte nord-est de l'île, à mi-chemin entre Rivedoux et La Flotte, à l'extrémité d'un petit cap constituant un lieu idéal pour assurer la surveillance de la rade de La Pallice. Les sept bâtiments qui composent l'ensemble s'étendent sur un terrain de 4ha 50a 48ca, accessible par un petit chemin de terre qui passe entre le port et le bastion sud. On distingue trois parties : le fort, entouré d'un fossé, qui renferme sept bâtiments, deux abris de munitions et un magasin à poudre ; l'enceinte protégeant l'ouvrage du côté de la mer, au nord-est et au sud-est ; le port qui s'ouvre sur le flanc sud-est de l'enceinte.
L'ensemble du front de mer et les murs de quais sont construits en pierre de taille avec à certains endroits quelques reprises faites dans un appareil plus petit, voire en moellon ou en brique. En revanche, la porte d'entrée, les chaînes d'angle, les échauguettes, le cordon d'escarpe et la tablette du corps de place sont en pierre de taille ; le gros-oeuvre est constitué par une levée de terre retenue par un mur de soutènement en moellon et le parapet est fait, en grande partie, de brique. Les bâtiments abrités par le corps de place sont eux aussi édifiés en moellon de calcaire avec encadrements de baies, chaînes d'angle et corniche en pierre de taille. Le passage d'entrée est couvert de dalles de pierre et tous les autres bâtiments sont en tuile creuse.
Le fort se compose de quatre bastions reliés entre eux par des courtines en demi-cercle. L'escarpe, dont le fruit est assez important, est divisée en trois parties par un bandeau plat et le cordon d'escarpe, surmonté par le parapet. Seule l'entrée est pourvue d'éléments décoratifs : bossages, pilastres, fronton brisé.
Deux bâtiments rectangulaires en rez-de-chaussée cavé, qui abritaient d'anciens fours et moulins à bras, flanquent l'entrée du fort qui se fait par un passage couvert, voûté en berceau, donnant accès à une cour. Le bâtiment bordant la cour au sud-ouest est une ancienne chapelle avec logement pour l'aumônier. Il a perdu son campanile et subit des transformations : fenêtre de gauche doublée en largeur et adjonction d'un bâtiment à l'extrémité droite. Cette construction a abrité la cuisine et le réfectoire de la colonie de vacances dans la partie nord, ainsi qu'un dortoir, une lingerie dans la partie sud et un logement de service dans un bâtiment isolé.
Le bâtiment au nord-est est l'ancien logement des officiers et sous-officiers construit vers 1870, converti en logement pour le gardien et infirmerie pour la colonie de vacances. Il présente un étage avec grenier. A sa gauche est édifié une petite construction ayant servi à la direction de la colonie puis de salle de consultation et de bureau du médecin.
Cinq casemates sont édifiées au nord-est.
Le magasin à poudre construit vers 1878-1879 sous le bastion sud est un bâtiment enterré au sud-ouest. Sa base a été élargie par les occupants pour pouvoir supporter une base de canon et un abri.
Le front de mer se compose de deux parties: le front sud-est consiste en deux longs remparts formant entre eux un angle rentrant. A leur rencontre, se trouve l'entrée du port couverte par une demi-lune dite "contregarde du Havre" ou "l'éperon". Un blockhaus est construit par les Allemands à la pointe sud-est. Le front nord-est est flanqué par le redan de la mer, simple avancée placée en son milieu. A son extrémité nord, le rempart dessine un angle saillant, puis un angle rentrant. Des restes d'une ancienne construction qui a pu servir de soute à munitions à la batterie haute à souterrain sont visibles.
Le port est un simple bassin rectangulaire bordé de quais, pourvu d'une petite cale au sud et à l'ouest, d'une écluse qui, à l'origine, permettait l'inondation des fossés du corps de place.
Détail de la description
Murs |
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Toits |
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Couvrements |
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Élévations extérieures |
élévation ordonnancée sans travées |
Couvertures |
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Escaliers |
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État de conservation |
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Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA00043155 |
Dossier réalisé par |
Riou Yves-Jean
Truttmann Philippe Aoustin Agathe Chargée de mission Inventaire. Communauté de communes de l'Ile de Ré (2013- 2020) |
Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Île de Ré |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
1986 |
Copyrights |
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel, (c) Communauté de communes de l'Île de Ré |
Citer ce contenu |
Fort La Prée, Dossier réalisé par Riou Yves-Jean, (c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel, (c) Communauté de communes de l'Île de Ré, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/a685c3b1-f4db-4c60-9b08-08f6d603ff4a |
Titre courant |
Fort La Prée |
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Dénomination |
fort |
Appellation |
La Prée |
Parties constituantes non étudiées |
cour pont fossé caserne chapelle arsenal |
Statut |
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Protection |
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Intérêt |
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , La Flotte , Route de Rivedoux
Milieu d'implantation: en écart
Lieu-dit/quartier: la Prée
Cadastre: 1843 A 1974-1981, 1971 A4 992-993, 2014 A 992-993