Usine à gaz Briand, puis Larue, puis Valette père et fils, puis Valette, Meaume et Cie, puis de la Compagnie du gaz de Constantine, puis de la Compagnie du gaz et de l'électricité pour la France et l'Algérie, puis Gaz de France (détruit)

France > Nouvelle-Aquitaine > Creuse > Aubusson

Le 13 mai 1861, M. Jules Jean Briand, entrepreneur d'éclairage au gaz demeurant à Vichy (Allier), est autorisé à implanter à Aubusson un établissement pour la fabrication de gaz hydrogène d'éclairage, obtenu à partir de la distillation de la houille. Il conclut à cette date un traité avec la commune, représenté par son maire, Jacques-Désiré Beby, et obtient une concession exclusive pour établir "tous tuyaux nécessaires pour la conduite et la distribution du gaz destiné à l'éclairage et au chauffage de la ville et des particuliers", délivré au prix de vingt centimes le mètre cube. Le terrain destiné à la construction de l'usine est acquis avant 1861 ; il borde le côté est de la route départementale de Tulle à La Châtre (actuelle rue Saint-Jean), et est entouré de tous côtés par des jardins, excepté au nord, où il se trouve limité par le chemin de Confolens, situé dans l'axe de la rue de la Tuilerie. L'usine, exploitée sous la raison sociale Briand (parfois dénommée Briand et Cie dans certaines sources), est édifiée entre 1861 et 1865, sur les plans de l'architecte-voyer de la commune, Chenault. Elle comprend alors un hangar à charbon, un atelier d'épuration, un logement, un atelier de fabrication avec des fours à cornues, un gazomètre (large cuve circulaire servant à stocker le gaz à pression et à température ambiantes) et une cheminée, à laquelle toutes ces installations sont reliées par des conduits souterrains, de façon à évacuer les produits gazeux et les fumées de combustion des différents foyers. Le 13 août 1862, la ville d'Aubusson conclut avec M. Briand un nouveau contrat pour la fourniture en gaz d'éclairage de toute la commune, stipulant que les frais d'entretien des candélabres, des lanternes et des becs formant le réseau seront à la charge de la cité. En 1863, la construction de l'usine ayant pris du retard, la concession exclusive pour la fourniture en gaz de la ville d'Aubusson est retirée à M. Briand et concédée à Just Sébastien Larue, ingénieur demeurant à Paris, rue Saint-Jacques. Il s'engage à achever l'édification des bâtiments et à fournir le gaz aux mêmes conditions que son prédécesseur. Le 15 mars 1868, l'usine est acquise par la S.A. Valette père et fils, société anonyme créée en 1867, également propriétaire de l'usine à gaz de Constantine (Algérie). Le traité pour la concession de la totalité de l'éclairage public de la commune d'Aubusson est révisé à leur profit en 1870. A cette occasion, les installations sont modernisées : le réseau de canalisation est augmenté de 1800 mètres, avec la mise en place de 110 lanternes (au lieu des 75 initiales), afin, notamment, d'éclairer la Grande Rue d'Aubusson toute la nuit. En 1875, l'établissement change de raison sociale et devient la S.A. Valette, Meaume et Compagnie. Au plus fort de son développement, elle fait travailler quatre hommes et produit 250 kilos de gaz par jour en 1878. Pour répondre à cet accroissement de la production, un nouveau gazomètre est construit en 1884. En 1918, une refonte des statuts est opérée, donnant naissance à la S.A. "Compagnie du gaz de Constantine", un grand consortium faisant fonctionner diverses usines à gaz en France : Aubusson (Creuse), Beaune (Côte d'Or), Brive (Corrèze) et Annonay (Ardèche), ainsi qu'en Algérie (Skikda-Philippeville, Bougie, Constantine). En 1919, le siège social de l'entreprise est définitivement transféré à Aubusson. C'est sans doute peu avant 1920 que l'usine décide l'installation de ses premiers équipements pour la production d'électricité. En effet, en 1921, la société, suite à une augmentation de capital, change à nouveau de statut, pour devenir "la Compagnie du gaz et de l'électricité pour la France et l'Algérie". Dans les années trente, elle est dirigée par M. Planchat. Après la Seconde Guerre Mondiale, l'usine, alors exploitée par Gaz de France depuis la nationalisation de 1946, abandonne la production de gaz pour ne devenir qu'une usine de distribution. Encore visible sur le plan de la ville d'Aubusson dressé en 1949 par le Ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme, l'usine à gaz a été détruite à une date indéterminée. Il n'en subsiste plus aucun vestige en surface aujourd'hui, même si une étude historique est actuellement portée par Gaz de France pour retrouver la localisation des cuves dans lesquelles était stocké le gaz liquéfié.

Périodes

Principale : 3e quart 19e siècle

Secondaire : 4e quart 19e siècle

Secondaire : 20e siècle

Dates

1861, daté par source

1884, daté par source

Auteurs Auteur : Chenault, architecte voyer
Toits
État de conservation
  1. détruit

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Creuse , Aubusson , 27 rue Saint-Jean

Milieu d'implantation: en ville

Localiser ce document

Chargement des enrichissements...