Présentation de la commune de Courcoury

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Courcoury

1 - Un territoire anciennement peuplé

La commune est connue pour ses riches vestiges archéologiques. Des fouilles réalisées en 1995 ont montré que les marais de la Seugne, aux Orgeries, étaient occupés depuis les débuts du Néolithique. Mais c'est surtout un ensemble de tumulus, dénommé Peu ou Terrier de la Fade ou Fée, qui fait la renommée de Courcoury. De tout temps, il a marqué les esprits, au point même d'alimenter des légendes. Des fouilles lui ont été consacrées dès le 19e siècle. Diverses études ont montré que les tumulus ont été utilisés comme des tombes aristocratiques du 9e siècle au 1er siècle avant J.-C. L'importance de cette nécropole-sanctuaire est démontrée par les deux trésors monétaires qui y ont été découverts, au 17e et début du 19e siècle, consistant en plusieurs morceaux d'or et en de nombreuses pièces de monnaies émises en Bavière au 2e siècle avant J.-C. Ce dépôt pourrait être lié à une cérémonie de prise de possession territoriale au moment de l'installation, dans ce lieu à forte connotation symbolique, ceint par les eaux de la Charente et de la Seugne, du peuple qui devait ultérieurement être appelé les Santons.

De nombreuses traces illustrent aussi la période gallo-romaine. La voie antique de Saintes à Périgueux, appelée "Chemin Boisné", traverse le territoire. Elle franchit la Seugne au nord-ouest entre le Gua et Gâtebourse, puis passe au nord du bourg ; l'itinéraire n'est ensuite que supposé jusqu'au franchissement d'un bras de la Seugne à la Fossade. Au nord-ouest de la commune, près de Gâtebourse, un site important, constitué de structures quadrangulaires, est signalé. Plus à l'est, le bois de la Creuzille renferme de nombreux vestiges qui indiquent la présence à cet endroit d'un édifice antique, peut-être d'une villa. Une tête féminine en marbre, datant de la fin du 2e siècle, y avait déjà été trouvée au 18e siècle. Divers vestiges gallo-romains mis au jour dans différents lieux de la commune sont réutilisés ici ou là : un tronçon de fût de colonne a par exemple été converti en margelle de puits à la Touche.

La présence de la voie romaine a sans doute favorisé l'installation de nouvelles populations au Moyen Âge, comme en témoignent les sépultures des 5e-7e siècles mises au jour au nord-ouest de l'église.

2 - La seigneurie de Courcoury

L'édification d'une église romane, dont le droit de patronage est exercé par l'évêque de Saintes, atteste de l'importance de la bourgade aux 11e et 12e siècles. L'anneau constitué par les rues autour de l'édifice représente sans doute la limite du bourg primitif. La terre de Courcoury se situe alors dans la châtellenie de Pons. Il est probable que tous les moulins à eau sont déjà établis. Celui de Chantemerle est notamment détenu par le prieuré Saint-Eutrope de Saintes.

Dans les actes du 14e siècle, la paroisse est nommée "Quoquorillo" ou "Corcorillo". Comme l'ensemble de la Saintonge et de l'Aunis, le territoire souffre du désordre et de la misère engendrés par la guerre de Cent Ans. Sans être véritablement fortifiée, l'église subit quelques transformations de protection.

L'adjonction d'une chapelle seigneuriale du côté nord de l'église et la construction, à proximité, d'un logis - qui devient plus tard presbytère - restent les seuls témoignages importants des 15e et 16e siècles. En 1523, la paroisse de Courcoury devient une seigneurie autonome et une juridiction par sa vente avec "tous droits de justice" par François de Pons à Françoise Bouchard d'Aubeterre, dame d'Ozillac. Cette seigneurie sans château change ensuite plusieurs fois de propriétaires, pour appartenir, à partir de 1547, à Guillaume Blanc, conseiller au parlement de Bordeaux, puis à ses descendants jusqu'à la fin du 17e siècle.

Les 17e et 18e siècles, plus représentés dans le patrimoine bâti, sont aussi mieux connus par les archives. En 1720, Étienne Guinot, seigneur de Tesson, Rioux et Thenac, titré marquis de Monconseil en 1729, lieutenant général des armées du roi en 1748, achète la seigneurie de Courcoury à Joseph Guyonnet, seigneur de Montbalais. Un bail à ferme des moulins du Gua, passé en 1724, mentionne que le sieur de Monconseil a pour projet de faire détruire son logis – l'actuelle métairie du Gua – et de faire construire un château en ce lieu. Les travaux débutent peut-être, mais aucun château n'est finalement édifié. Dans les travaux d'importance de la période peut être mentionné l'agrandissement, en 1770, de la nef de l'église. Après le décès d'Étienne Guinot de Monconseil en 1782, la princesse d'Hénin, sa seconde fille, cède en 1785 la seigneurie de Courcoury à Renaud de Courbon, marquis de Blénac. La veuve de ce dernier, Marie-Thérèse Poute de Nieul, prend part, en 1789, aux assemblées de la noblesse tenues à Saintes pour sa terre de Courcoury. À cette époque, la paroisse, qui se trouve dans le diocèse et l'élection de Saintes, compte 130 feux.

3 - Des activités tournées vers les marais de la Seugne

La situation géographique de Courcoury a inévitablement entraîné des activités liées à l'eau ; il semble que les habitants se soient davantage tournés vers les marais de la Seugne plutôt que vers la Charente.

Comme les moulins, les pêcheries établies dans les marais sont concédées par les seigneurs à titre onéreux, jusqu'à la Révolution. Le poisson qui y est pêché est alors l'une des principales ressources alimentaires de la population. En plus des pêcheries permanentes aménagées par le creusement de fossés, l'établissement de barrages mobiles est autorisé chaque année, du 25 octobre au 25 mars. La Seugne est utilisée comme voie de transport et plusieurs endroits d'accostage sont appelés port : Port-Lucas, Port-la-Pierre, port des Ytropes, de l'Aubrade, des Orgeries, des Groies. Le transport des récoltes se fait ainsi par bateau ; en 1884, des travaux de réparation sont encore réalisés au port de l'Aubrade "pour faciliter l'exploitation des récoltes".

Dès les années 1640, le dessèchement de la vallée de la Seugne est envisagé mais le projet n'est pas accepté par le maréchal d'Albret, sire de Pons. Ce n'est qu'un siècle plus tard, en 1753, que les propriétaires reçoivent l'autorisation de se regrouper en syndicat, alors qu'une ordonnance royale prévoit le curage du cours de la Seugne et la destruction des barrages et pêcheries qui entravent l'écoulement des eaux. Tous les travaux étant interrompus au moment de la Révolution, les pêcheries ne sont pas démolies et subsistent encore en 1843.

Les terres humides se prêtent bien à la culture du chanvre. Il semble que chaque famille de cultivateurs possède une terre ou "motte", une petite terre marécageuse entourée de fossés et favorable à cette culture ; une description du presbytère, en 1806, mentionne l'existence d'une telle motte, "grande de 80 carreaux [environ 131 m²]" . À la fin du 18e siècle, le chanvre récolté à Courcoury, comme dans les communes alentours, est exclusivement utilisé dans la fabrication de linge à usage des habitants. Après la récolte, il faut le rouir au fond des cours d'eau, le sécher, le débarrasser de son écorce, le filer puis le tisser. En outre, les graines permettent de fabriquer de l'huile utilisée pour s'éclairer. L'examen du plan cadastral relevé en 1808 montre un parcellaire en lanières correspondant aux chènevières (plantations de chanvre), perpendiculaires aux fossés dans les marais et en bordure de Charente.

Les marais ont une certaine valeur grâce aussi à la rouche, plante herbacée qui y pousse, employée pour la litière des bestiaux ou le chauffage des fours à pain, mais aussi pour couvrir les constructions. Une "petite loge couverte de rouche" est ainsi mentionnée, en 1724, comme dépendance de la maison appartenant aux Vanderquand, au hameau de Chez-Deschamps. Une description de 1843 décrit la pénibilité de l'exploitation de la rouche: "Une fois coupée, elle est mise en javelles [gerbes]. L'ouvrier prend les javelles cinq par cinq, les porte sur ses épaules jusqu'à son bateau, les charge, les conduit à bord jusqu'à la terre ferme, les décharge et retourne au marais sur une distance d'environ 500 mètres. Un ouvrier peut couper et lier, en moyenne, 150 javelles par jour".

Le sol des marais est trop humide pour se servir de charrettes, les hommes y tracent des sentiers à l'aide d'une faux. L'air malsain des marais est accusé de provoquer des fièvres et une partie de la population, notamment celle qui habite le sud de la commune, réclame leur assèchement. Le syndicat des marais de la Seugne n'est finalement organisé qu'en 1839, en vue du dessèchement des marais situés entre Pons et Courcoury. Le projet vise à convertir en bonnes prairies des terrains sans valeur et à rendre le territoire plus salubre. Pour ce faire, dans un premier temps, un règlement des quinze usines de la vallée est proposé par l'ingénieur Forestier. Les cinq moulins à eau de Courcoury sont concernés. Chacun est réglé par l'installation d'ouvrages régulateurs et de décharge (vannes, déversoir), selon des cotes précises données par l'ingénieur.

Au moins deux gués permettent le passage de la Seugne par des charrettes : l'étier ferré du côté ouest et le Pas de la Fossade, à l'est. En 1807, le maire déclare au sujet de l'installation d'un nouveau moulin qui risquerait de faire monter le niveau des eaux au passage de la Fossade : « où l'on passe avec bœufs, charrettes, voitures, et les personnes à pied sur la planche traversant cette rivière.". En 1839, puis sous le second Empire, la construction de ponts améliorent les échanges avec les communes voisines.

4 - Courcoury et le fleuve Charente

La Charente, avec les facilités de communication qu'elle offre, joue un rôle prédominant dans le développement du territoire. Elle permet d'expédier plus loin et de manière peu onéreuse les récoltes, dont les plantes ("rouche") et le bois des marais. Grâce à cela, par exemple, au 19e siècle, les marais de Courcoury ont une valeur supérieure aux autres marais. Par ailleurs, les crues fertilisent les terres inondées. De la plaine inondable qui borde la Charente émergent, en période de crue, trois levées de terre longilignes qui avaient vraisemblablement pour fonction de permettre l'accès au fleuve à ces moments-là, dès l'Antiquité. À la fin du Moyen Âge, des bacs circulent sur la Charente et les archives témoignent de conflits entre les représentants de l’Église de Saintes, qui détient de nombreux droits sur le fleuve, et les paysans qui construisent des bateaux pour la traversée. Ainsi, certaines traversées, comme à Chaniers, sont reconnues par l'évêque, tandis que d'autres ne le sont pas.

En 1839, une ordonnance royale décrète l'établissement d'un passage d'eau au lieu-dit Port-Tublé et d'un pont à Gâtebourse, à l'extrémité nord-ouest de la commune, pour faciliter la communication entre Courcoury et Saintes, en remplacement d'un petit bac supprimé quelques années auparavant. M. Dumontet, de Saintes, est retenu comme adjudicataire des travaux. En guise de paiement, il obtient la concession, pour 30 ans, des péages perçus au passage du fleuve. Le pont, qui traverse la Seugne à une petite distance d'un passage à gué, est constitué d'un tablier en bois de chêne sur des piles maçonnées. L'adjudicataire est en outre chargé de construire trois bateaux en chêne, de 15, 10 et 5 mètres de long, équipés de chaînes, gouvernails et perches. L'adjudication comprend aussi l'achat des terrains nécessaires pour l'établissement d'une voie publique sur la rive gauche entre le chemin venant de Courcoury et Port-Tublé.

À l'expiration des 30 années, les bateaux et le pont deviennent propriété de l'État. Ce passage est desservi par deux mariniers. L'autre passage, à Chaniers, moins pratique pour les habitants du bourg pour rallier Saintes, est également tenu par un fermier de l'administration. C'est ce passage qui subsiste de nos jours, entre avril et novembre. Dans les années 1950-1960 y sont encore transportés des charrettes de foin et des troupeaux de vaches.

Entre Chaniers et la mer, la navigation fluviale a été pendant longtemps pratiquée à courant libre, jusqu'à ce que des écluses soient construites à la Baine et, en aval, à Saint-Savinien. Dans les années 1880, le trafic est important, constitué pour les trois quarts de gabares et pour un quart de bateaux à vapeur. La présence des chutes des moulins de la Baine à Chaniers ont conduit à créer une écluse à sas. De nouveaux travaux réalisés en 1885 pour la création d'un canal et d'un barrage mobile, et en 1905 pour la construction d'une écluse, entraînent l'achat de terrains sur Courcoury. La baisse du trafic est telle dans la première moitié du 20e siècle que la section de Cognac à Tonnay-Charente est rayée de la nomenclature des Voies navigables de France (VNF) en 1957.

De tout temps, la pêche et la chasse sont largement pratiquées sur le territoire, permettant la consommation ou la vente de poissons et de petit gibier. Plus récemment, d'autres loisirs liés à la Charente sont pratiqués, c'est ainsi que les enfants et les jeunes de la commune se baignent à la "plage", au barrage de la Baine, entre les années 1930 et 1970.

5 - Des ressources essentiellement agricoles

Outre les marais et les activités liées à la Charente, la prospérité du territoire repose en grande partie sur la viticulture et la transformation du vin en eau-de-vie de cognac. Le vignoble, qui occupe près de 4 % des terres cultivées en 1822, se développe pour en représenter entre 20 et 30 % dans les années 1870, avant que le phylloxéra ne le dévaste. Dans cette zone de Champagne, les stocks vendus amortissent les effets immédiats de la crise et la vigne est replantée. En 1914, plus de 11 % des terres sont de nouveau couvertes de vignobles. Deux distilleries fonctionnent, l'une au Grand-Village à partir de 1909, l'autre aux Ytropes.

L'élevage aussi a son importance. La vaine pâture (droit de faire paître gratuitement son bétail en dehors de ses propres terres) se pratique au moins jusqu'en 1926. Par un ancien usage local, les moutons ne peuvent être gardés dans les communaux que du 1er novembre au 1er mars.

Les pratiques communautaires se traduisent aussi par l'achat en 1926, par la commune, d'un trieur Marot (machine utilisée pour trier les grains) qu'elle met à la disposition des agriculteurs.

Au cours du 19e siècle, la culture du blé s'intensifie, ce qui entraîne la modernisation d'anciens moulins à eau et la construction de moulins à vent. Les meuniers figurent parmi les personnes les plus aisées de la commune. Sur le cadastre de 1822, cinq moulins à eau sont mentionnés, trois sont dotés de deux roues et deux d'une seule. Les moulins à eau du bourg, du Gua, de Gâtebourse et de Chantemerle sont encore visibles de nos jours, contrairement à celui de Moulin-Neuf qui a complètement disparu. Cité parmi les possessions de la famille Pichon en 1794, ce dernier est alors composé d'une maison pour le meunier, d'une grange à foin, d'une écurie, d'autres servitudes et d'un jardin. Devenu propriété des Nadeau, il cesse de fonctionner au moment des efforts réalisés pour assécher les marais de la commune, et est transformé en bâtiment rural dès 1860. Aujourd'hui disparu, il reste dans les mémoires par la publicité faite autour d'un crime qui s'y est déroulé en 1882. Tous ces moulins sont transformés avant 1850 avec l'adoption du système "à l'anglaise", permettant à une seule roue d'entraîner plusieurs paires de meules. Seulement deux moulins deviennent des minoteries équipées d'une machine à cylindres, à la toute fin du 19e siècle.

Si aucun moulin à vent n'est mentionné sur la carte de Cassini dans la seconde moitié du 18e siècle, trois figurent sur le plan cadastral relevé en 1808 : l'un à Gâtebourse, les deux autres au nord du Grand-Village, le Moulin Caillaud et le Moulin Nadaud. Le propriétaire de ce dernier, Pierre Nadeau dit Boiteau, fait édifier deux autres moulins à proximité, en 1837. Ces cinq moulins à vent ont été utilisés sur une assez courte période puisque tous sont abandonnés, puis démolis avant 1870.

Par ailleurs, dans la commune, deux moulins à huile fonctionnent avec l'énergie animale, pour la production d'huile de noix. Au village de Chez-Deschamps, au lieu-dit les Prades, Prosper Mervaud fait construire en 1879 un tel moulin, démoli en 1940. Celui que crée Louis Drouard Rétaud au Grand-Village, en 1889, est toujours visible sous la forme d'une petite construction en rez-de-chaussée transformée en maison. Le moulin de Chantemerle possède aussi une paire de meules destinée à la fabrication d'huile.

D'autres activités sont à signaler, comme les forges installées dans les hameaux de Chez-Fruger et Chez-Berne, ou les boutiques aménagées dans le bourg, mais aussi dans les villages comme Chez-Berne, en 1875, pour Jeanne Méchain. En 1851, le recensement indique que la population se compose surtout d'agriculteurs, d'artisans (boulanger, forgeron, maçon, charpentier, meunier, tailleur de pierre, maréchal, sabotier, cordonnier, tonnelier, tisserand, chaisier, perruquier, tailleur, huilier), de métiers liés à l'exploitation du bois (marchand, scieur de long), de pêcheurs et de quelques négociants. En 1886, au total, 235 personnes sont propriétaires exploitants agricoles, et 10 seulement sont des fermiers ou métayers.

6 - Une commune rurale prospère aux 19e et 20e siècles

Ces différentes activités permettent à la commune de vivre dans une relative prospérité aux 19e et 20e siècles. La multiplication des équipements publics en témoigne. La population de la commune atteint son maximum en 1831, avec 1 055 habitants recensés. Elle décroît ensuite de manière assez régulière pour arriver à environ 500, entre 1926 à 1975. Depuis lors, elle augmente, assez régulièrement, grâce à l'attractivité du territoire et à la recherche par les citadins d'une meilleure qualité de vie.

La commune se dote assez tôt d'une école puisque, dès 1846, une maison, située à la sortie sud du bourg, est achetée pour être transformée en école primaire de garçons. Les bâtiments abritent pendant longtemps également la mairie. À partir de 1874, une école tenue par des religieuses s'installe dans un bâtiment près de l'actuelle maison du n° 17 rue Pierre-Schoeffer. Un incendie provoque, en 1880, son transfert au Grand-Village, dans une partie de la maison du n°21 rue des Gros-Bonnets. La municipalité décide de construire, en 1875, une école primaire de filles, non loin de celle des garçons. Sa disposition architecturale reprend un modèle assez simple, répandu alors, qui comprend une salle de classe située à l'arrière d'un logement pour l'instituteur. L'école des garçons est agrandie, en 1892, par un bâtiment de classe et un préau situés à l'entrée de la cour.

Le cimetière, au sud de l'église, jugé trop petit et mal situé, est transféré sur des terrains acquis par la municipalité, en 1894. C'est dans ce cimetière que le conseil municipal décide d'ériger un monument en hommage aux 25 soldats de la commune morts entre 1914 et 1918. Ce monument, réalisé par Philippe Mouledoux, sculpteur à Saintes, intègre la croix de cimetière. Il est inauguré le 8 mai 1921. Les noms des soldats morts durant la Seconde Guerre mondiale sont ajoutés par la suite. L'emplacement de l'ancien cimetière est transformé en place publique en 1905.

En 1929, une salle des fêtes est aménagée dans une partie du logis servant de presbytère. L'électrification de la commune s'effectue en 1930, malgré les protestations de propriétaires refusant l'implantation des poteaux de lignes à basse tension sur leurs terres. Un transformateur est installé dans le bourg, non loin de l'école des filles. À partir des années 1960-1970, des maisons pavillonnaires sont construites. Elles créent un continuum entre le hameau de Chez-Deschamps et le bourg, et certaines sont implantées à la périphérie immédiate des autres hameaux. L'école des filles est complétée dans les années 1960 par de nouvelles classes et par un bâtiment à usage de bibliothèque.

Le remembrement des terres cultivées, très morcelées, est réalisé entre 1984 et 1986. De grandes parcelles sont alors formées par l'agrégat de terrains dont les propriétaires ne sont pas identifiés. Ce remembrement ne concerne qu'une petite partie du marais. La polyculture caractérise encore aujourd'hui les exploitations du territoire : élevage bovin et ovin, viticulture pour l'élaboration d'eau-de-vie de cognac, culture de maïs, blé, orge, tournesol, colza…

Dans le cadre de Natura 2000, un projet visant à valoriser le patrimoine naturel du delta de la Seugne s'appuie sur la Maison de la Seugne, bâtie à l'ouest du bourg de Courcoury. Le caractère d'insularité imprègne profondément le territoire dont la population vit toujours au rythme des crues qui isolent encore parfois la commune, comme en 1961, 1982 et 1994.

À huit kilomètres au sud-est de Saintes, Courcoury forme une île entourée par la Charente au nord et par des bras de la Seugne à l'est, au sud et à l'ouest. La commune s'étire d'ouest en est, entre Les Gonds et Saint-Sever. Le relief est peu accentué, puisque l'altitude varie de 3 à 21 mètres. Les bords de la Seugne forment des marécages et les crues de la Charente inondent les prairies qui la bordent. Le bourg et les hameaux sont implantés sur les terres hautes calcaires, qui constituent une bande d'environ 2 kilomètres à l'endroit le plus large et 800 mètres à l'endroit le plus étroit, au niveau du bourg. C'est à ce même endroit qu'un canal artificiel, alimenté par la Seugne et sur lequel se trouve le moulin du bourg, a été creusé.

La rive de la Charente est constituée de prairies, bordées, sur les limites de la butte, par des peupleraies. La bordure marécageuse de la Seugne, où l'on trouve de la tourbe marneuse, est plantée de landes, de peupliers, de châtaigniers, de frênes et d'aulnes. La mise en culture tournée vers le maïs a entraîné, depuis une trentaine d'années, la régression de la végétation spontanée dans ces marais mouillés. Des espèces rares de la flore, comme l'angélique à fruits variables, et de la faune, comme la loutre, le vison d'Europe, ou la lamproie, y sont toutefois répertoriées. La butte est occupée par des terres cultivées qui forment un paysage dont l'horizon lointain est constitué par les arbres des rives des cours d'eau. Dans cette zone de cru de cognac de Petite Champagne, une partie du plateau est cultivée en vigne et le reste en céréales.

La commune est traversée dans la longueur par deux axes presque parallèles, qui se rejoignent au sud-est du bourg ; la route départementale 128 et une route vicinale. Transversalement, des voies assez nombreuses relient ces deux axes principaux, et huit chemins ou routes, assez régulièrement espacés, mènent au fleuve. Dans la partie méridionale du territoire, aucune voie ne franchit la Seugne. En revanche, à l'extrémité est, deux ponts la traversent : celui de la départementale 128 qui mène vers Saint-Sever et, plus au sud, le pont de la Fossade vers Montils. À l'ouest du bourg, un pont mène à Courpignac, hameau des Gonds. Dans le bourg, la route départementale emprunte un petit pont au-dessus du canal d'amenée du moulin.

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