Moulin à blé, puis minoterie dite moulin de la Baine

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Chaniers

Un texte de 1310 fait état de moulins à draps à la Baine, fondés sur des pieux battus. Appartenant aux doyen et chapitre de la cathédrale de Saintes, ils ont été démolis quelques années auparavant par le comte de la Marche. En 1313, le chapitre obtient l'autorisation de reconstruire deux moulins, une chaussée et une pêcherie.

Un ensemble de cinq moulins à blé semble rebâti au 17e ou 18e siècle sur un bras secondaire de la Charente, qui ne servait pas à la navigation. Vers 1630, ils appartiennent aux frères Charles et Jacques Duval. Ils sont mis en vente en novembre 1781, en même temps que les domaines et seigneurie de Chadignac, à Saintes. Puis, propriétés, comme le manoir voisin, de Louis Demane (ou Demânes), qui émigre au moment de la Révolution, ces moulins sont confisqués, estimés le 6 germinal de l'an 3 [26 mars 1795], puis vendus comme biens nationaux.

En 1812, l'un des moulins appartient au propriétaire du manoir, Rogé, les autres à M. Boeuf, François Danepois, M. Saunier, Pierre Gaudin (meunier à Bourrut) et M. Mouillot. En 1842, cinq meuniers - François Gaudin, Jacques Gravaud, Pierre Dannepont, Pierre Boeuf, jean Gobau - sont les copropriétaires de cet ensemble. Certains des moulins sont ensuite partagés entre plusieurs propriétaires.

En 1849, le moulin Mignon, saisi à son propriétaire, le meunier Sauvion aîné, est adjugé. Il est dit situé entre le moulin des Terres au sud et celui de Boeuf (nom du propriétaire meunier) au nord. Il mesure environ 7 mètres de large et 8 mètres de profondeur ; son élévation ouest, d'environ 12 mètres de hauteur, ouvre au rez-de-chaussée par une arche en plein cintre, donnant passage aux eaux qui font mouvoir le moulin, par une croisée d'environ 2 mètres de haut et, au premier étage, par une petite croisée à deux battants.

A la suite du décret impérial du 12 août 1863 portant règlement de l'usine de la Baine, un déversoir de 65 mètres est construit en maçonnerie avec couronnement et bajoyers en pierre de taille. Les ouvrages régulateurs des moulins comprennent aussi deux vannes de décharge, situées rive gauche, près de l'usine.

En 1879, l'un des usiniers, Louis Guillorit, est autorisé à agrandir son moulin du côté aval pour l'installation d'une machine à vapeur destinée à suppléer le moteur hydraulique pendant les crues. Ce meunier avait précédemment réuni deux coursiers en un seul. A ce moment, deux autres copropriétaires, MM. Boeuf et Berruchon, possèdent ces moulins dotés au total de 6 coursiers moteurs faisant mouvoir 7 paires de meules consacrées à la mouture des grains.

Les matrices cadastrale indiquent que plusieurs moulins sont démolis en 1883. A partir de 1897, une partie appartient à Hector Lardy, qui y installe des machines et à qui succède son fils Rémy, une autre à la famille Guillorit qui l'exploite encore au moins jusqu'en 1915. Il semble qu'à partir des années 1930, seule la minoterie Lardy fonctionne ; sa capacité d'écrasement est de 50 quintaux par jour. Dans les années 1960, Rémy Lardy adjoint à la minoterie une une fabrique de pâtes. Par la suite, les locaux ont été transformés en restaurant.

En 1936, l'énergie est fournie par les roues d'environ 5 mètres de diamètre, offrant ensemble une prise d'eau de 4 mètres de large pour une chute de 1,50 mètres de haut, complétée par l'électricité et un moteur à gasoil de 10-12 ch. Les machines comptent 2 broyeurs doubles, 1 convertisseur double, 1 paire de meules, 1 plansichter et 5 bluteries.

Périodes

Principale : 14e siècle (détruit)

Principale : 17e siècle

Quatre corps de bâtiment jointifs forment un alignement qui, accolé à des vannes de décharge, barre complètement le bras secondaire de la Charente. Ces bâtiments, ateliers de fabrication, sont partiellement en pierre de taille et en moellon ; de nombreuses reprises de maçonneries indiquent d'importantes modifications. Ils sont dotés de deux étages carrés et toit en tuile creuse. Les corps de bâtiment sud sont couverts d'un toit en appentis. Au rez-de-chaussée de ces bâtiments existe un passage aménagé de façon à accéder à la rive gauche en les traversant.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

  2. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

Toits
  1. tuile creuse
Étages

étage de soubassement, 1 étage carré, comble à surcroît

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : pignon couvert

Énergies
  1. Nature : énergie hydraulique

    Origine : produite sur place

État de conservation
  1. établissement industriel désaffecté

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Chaniers

Milieu d'implantation: en écart

Lieu-dit/quartier: la Baine

Cadastre: 1808 G3 2785 à 2791, 1999 AY 99, 100

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