Villa Uhaldia

France > Nouvelle-Aquitaine > Pyrénées-Atlantiques > Bidart

Une maison figure sur le plan cadastral de 1831 (parcelle 226, section D). Elle portait le nom "Uhaldia" qui veut dire "la maison à côté du ruisseau", en raison de sa proximité à l'ouest avec le ruisseau Uhaldea Erreco. Cette maison appartenait à la famille Duhalde depuis au moins 1793. L'accès à la maison s'effectuait par la parcelle 224 (cadastre ancien) traversée par le chemin d'Arbonne - actuelle rue Berrua. Un chemin reliait la maison à la parcelle 220 qui était encore vierge de toute construction sur le plan cadastral ancien. D'après les matrices cadastrales, Martin Duhalde, cultivateur de profession, vendit la maison en 1913 à Adèle Hayet, domiciliée à Paris. Cette dernière se maria en février 1917 avec Maximilien W. De Pilatzky. Elle projeta alors de faire bâtir une maison par les frères Gomez sur une autre parcelle que celles acquises en 1913 et revendit ces dernières en 1917 à Paul Tiphaine, négociant à Paris. D'après le plan de délimitation de la propriété dressé le 22 août 1917 à l'occasion de cette vente, la ferme de plan carré représentée sur le plan cadastral de 1831 était encore en place et était alors complétée par une extension au nord dotée d'un four à l'angle. Dès 1917, Paul Tiphaine fit appel à l'architecte Louis Gomez. Il modifia notamment le tracé du chemin d'accès situé sur la route de Bidart à Arbonne en décalant l'entrée à l'ouest et en lui faisant faire une boucle à l'est et au nord. Un premier projet semble avoir été représenté sur le plan du 22 août 1917, sur lequel figurent également, au sud de la maison, un potager clôturé et une porcherie. D'après un devis descriptif signé par l'architecte Louis Gomez en 1918, Paul Tiphaine fit construire à l'extrémité du nouveau chemin, sur la parcelle 221 du cadastre de 1831, une conciergerie de style néo-basque. D'après une lettre datée du 18 mars 1920 adressée à Louis Gomez, Paul Tiphaine abandonna le projet de construire une nouvelle maison pour des raisons financières. Il précisa qu'il envisageait de faire appel à l'architecte Raymond Larrebat-Tudor (1859-1943) afin de restaurer la vieille ferme. D'après un plan non signé mais daté du 10 octobre 1920 à Biarritz (archives privées), l'architecte fit le choix de conserver les maçonneries principales de la ferme primitive qui était divisée en trois grandes travées : il aménagea notamment le hall et l'escalier dans la travée centrale, le grand et petit salon dans celle de gauche et la salle à manger et la cuisine dans celle de droite. D'après les matrices cadastrales, l'année suivante, il fit construire toujours sur la parcelle 221, mais plus au nord, des écuries.

La propriété appartint à Eugénio Londaïz de 1924 à 1927, puis Edgar Carolan, ingénieur américain domicilié à Paris, l'acheta pour y vivre avec sa famille - son épouse et ses trois enfants - tout au long de l'année. En 1927, il fit appel à l'architecte Henri Rateau pour l'édification d'une nouvelle conciergerie sur la parcelle 224 (Section D, 1831) à l'entrée de la propriété. L'architecte fut également chargé d'agrandir la villa. Il construisit une extension prenant la forme d'une villa miniature avec son propre escalier à l'angle sud-ouest et dota l'ensemble d'une terrasse haute au sud. La maison primitive fut également agrandie au sud pour permettre la création d'un salon plus grand. Edgar Carolan fit également appel aux frères Gélos, paysagistes très actifs au Pays basque, pour l'aménagement d'un grand jardin aujourd'hui en partie conservé.

Le couple Carolan organisait à Uhaldia des réceptions relatées dans la presse locale : parmi les invités on retrouvait notamment le couple Mac Williams, propriétaire de la villa Mendi Gaina. En novembre 1931, on célébra l'anniversaire de l'un des trois enfants, les pensionnaires du préventorium Pé-Martin furent conviés aux festivités. Les nombreuses annonces publiées entre 1927 et 1939 dans la Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz proposaient régulièrement un poste à pouvoir au sein de la villa. La propriété était tenue par une dizaine d'employés dont une cuisinière-pâtissière, un chef de cuisine, une institutrice parlant espagnol, un vacher et basse-courier, un chauffeur mécanicien connaissant les voitures de la marque Rolls Royce, une gouvernante, un maître d'hôtel, un valet de pied, un palefrenier pour s'occuper de deux poneys et de deux chevaux, une femme de chambre couturière et une blanchisseuse.

Après la Seconde Guerre mondiale, la propriété fut achetée par Miguel Horn y Prado, réfugié espagnol. Entre 1994 et 1996, une piscine et sa dépendance furent construites à l'ouest de la villa.

Périodes

Principale : 1er quart 20e siècle

Principale : 2e quart 20e siècle

Dates

1918, daté par source

1920, daté par source

1927, daté par source

Auteurs Auteur : Rateau Henri

Henri Rateau s'est installé à Bidart en 1924 où il a réalisé de nombreuses maisons de villégiature. Il est l'auteur du groupe scolaire (1932), de la mairie (1937) et du bureau de Poste. Son cabinet d'architecte était aménagé dans sa maison, "Les Tamaris", rue des Tamaris, à proximité du sanatorium des Embruns. Au cours de sa carrière, il a travaillé en association avec l'architecte Marras.

, architecte (attribution par analyse stylistique)
Auteur : Société d'Horticulture Gélos Frères, paysagiste (attribution par source)
Auteur : Gomez Louis, architecte (attribution par source)
Auteur : Larrebat-Tudor Raymond, architecte (attribution par source (incertitude))

La villa est située sur un plateau surplombant le reste de sa propriété au sud ainsi que la rue Berrua. Son plan à retours se développe autour du volume d'origine de plan massé constituant l'ancienne ferme qui présente à l'est un large pignon asymétrique percé de baies inégales et rythmé par un faux pan de bois (en bois). Les murs gouttereaux ainsi que le mur de refend sont saillants et reposent sur une console en pierre. Cette même pierre grise est utilisée pour l'encadrement de la large porte cintrée éclairant le hall et la baie de la salle à manger. A droite (au nord), une extension composée d'un porche et d'un garage ferme la cour. A gauche, accolée à la façade sud se développe une terrasse formant portique au rez-de-chaussée. Derrière le volume d'origine, à l'ouest, est accolée une seconde extension dont la façade ouest s'élève sur deux niveaux. Les façades sont enduites mais quelques pierres sont laissées apparentes. L'étage présente un faux pan de bois maçonné en béton puis peint, ainsi que des murs gouttereaux et de refends saillants reposant sur des consoles en pierre. Les angles sont prolongés par de faux contreforts maçonnés.

A l'intérieur, l'organisation des pièces remaniées au début du 20e siècle a été conservée. Le volume d'origine comprend au rez-de-chaussée un profond hall central avec cheminée et escalier en bois. A droite, la salle à manger a conservé ses boiseries. A gauche, le salon se développe sur toute la longueur. Les niveaux supérieurs sont divisés en plusieurs chambres. L'extension ouest dialogue avec le volume d'origine : en effet, le salon est prolongé par une grande bibliothèque, le hall central par un second vestibule avec un escalier en bois éclairé par une baie cintrée.

A l'est de la maison, légèrement en contrebas, les grandes lignes du jardin à la française ont été conservées : une allée centrale, deux allées secondaires à l'est et à l'ouest qui se relient au nord pour dessiner un hémicycle. Ces allées découpent des plates-bandes de gazon. La cour est est accessible par deux escaliers en pierre, le plus grand est situé dans l'axe de la porte d'entrée. Le jardin continue au sud, face aux terrasses. Un bassin en béton a remplacé les parterres de fleurs.

Murs
  1. Revêtement : enduit

Toits
  1. tuile creuse
Étages

1 étage carré, étage de comble

Élévations extérieures

jardin de niveau

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : pignon couvert

Escaliers
  1. Forme : escalier tournant à retours avec jour

  2. Forme : escalier tournant à retours

Couverts et découverts de jardin
  1. plate-bande

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Pyrénées-Atlantiques , Bidart , rue Berrua

Milieu d'implantation: en écart

Lieu-dit/quartier: Uhaldia

Cadastre: 1831 D 226, 2017 BN 24-30, 41-65

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