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Temple de protestants
France > Nouvelle-Aquitaine > Deux-Sèvres > Celles-sur-Belle
Historique
A partir des années 1830, le consistoire de l'église réformée de Melle, dont Celles et ses environs forment la deuxième section, se mobilisait pour faire construire un temple. En 1840, lors du tracé de la route royale n° 148 de Niort à Limoges, Louis-Nicolas Pommier promet de vendre à la commune un terrain pour construire cet édifice ; après autorisation royale, cette acquisition, à laquelle participa la commune de Sainte-Blandine, est faite en décembre 1843. A la même époque, en 1840, on avait demandé à l'architecte Bernard Gurs de dresser un plan et un devis, qui sont acceptés après avoir été revus au moins une fois. Le 27 octobre 1844, les travaux de construction ont été adjugés à l'entrepreneur niortais Joseph Dastugue ; l'édifice est construit de 1845 à 1847. En 1855, la clôture est faite par Georges Augé, maître-maçon à Celles, sur un devis de l'architecte mellois Antoine Bizard. L'inventaire de 1906 mentionne la chaire avec son abat-voix, datant peut-être des années 1847-1848, et une table de communion dans le temple, ainsi qu'une autre table de communion dans la sacristie. A cette date, le plat, les coupes de communion et le pot à vin sont dits appartenir à une personne privée. L'édifice est régulièrement entretenu ; le mur de clôture a été refait dans le dernier quart du 20e siècle.
Description
L'édifice, de style néo-classique, est de plan rectangulaire. La façade, rythmée par quatre piliers et située sur un des longs côtés, se distingue par un mince avant-corps, sommé d'un fronton triangulaire ; la porte-d'entrée rectangulaire surmontée d'une corniche y a été aménagée. Cette forme, avec accès sur un des côtés longs, est rare et probablement dû au manque de profondeur de la parcelle sur le bord de la nouvelle route royale. En effet, les temples de Chail et de Saint-Romans-lès-Melle, et un projet pour Verrines, conçus à la même époque par le même architecte, ont un plan allongé et leurs portes d'entrée sont situées sur un des petits côtés. A l'origine l'édifice était éclairé par six grandes baies cintrées : deux sur chacun des longs côtés et une sur chacun des petits côtés. Les angles sont chaînés en forme de pilastres. Une corniche moulurée couronne les élévations. Une sacristie semi-circulaire est couverte de tuiles creuses, a été accolée au centre de l'élévation postérieure. Sur l'élévation latérale droite, la baie a été transformée en une porte.
Détail de la description
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Typologie |
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Informations complémentaires
A. Rapport sur la situation de l'église consistoriale réformée de Melle,
du 20 avril 1833.
« La 2e section, dont Celles est le chef-lieu et le centre, est pareillement privée de temple, le consistoire s'occuppe (sic) d'en faire construire un auprès du bourg ; la dépense est évaluée à 16.000 fr. S'il vous plaisait, Monsieur le Ministre, de donner l'espoir aux fidèles qu'ils seraient secourus d'une somme de 7000 fr. en trois années, l'exercice 1834, 1835 et 1836, dans le cas où ils se souscriraient pour une somme de 1500 fr. et qu'ils s'engageraient à faire les charrois, cette assurance qu'ils auraient d'être secourus dans leur entreprise, constribuerait puissamment à desserer (sic) la bourse d'un grand nombre d'entre eux ... ».
B. Extrait d'un rapport sur la construction d'un temple protestant à Celles,
adressé au Ministre de l'Intérieur par le Ministre de la Justice et des Cultes,
du 21 septembre 1843.
« Les communes de Celles, Montigné, Sainte-Blandine et Verrines (Deux-Sèvres) contiennen ensemble une population protestante de 2114 âmes ; elles forment une église sectionnaire dépendant du consistoire de Melle et sont desservies par un pasteur particulier résidant à Celles ; les protestants de ces communes sont encore réduits à célébrer leur culte dans des locaux appartenant à des particuliers, et souvent en plein aire, à cause de l'insuffisance et de l'insalubrité des ces locaux. Le consistoire de Melle, dans la vue de mettre fin à un pareil état de choses, a cherché à réunir les moyens de pourvoir à la construction d'un temple dans la commune de Celles.
Il a d'abord été fait choix d'un emplacement dont l'affectation à cet usage n'a donné lieu à aucune objection et que le propriétaire offre de vendre moyennant 1000 fr.
Il a été dressé un plan et un devis estimatif [le 27 juillet 1840 par l'architecte Bernard Gurs, dans un avis du préfet des Deux-Sèvres du 26 juin 1843, même liasse] d'après lesquels les frais de construction se trouvent évalués à 18.073,57 fr, ce qui formerait un total de 19.973,57 fr.
Les conseils municipaux de Celles et de Sainte-Blandine ont voté, pour contribuer au paiement de cette dépense,
- le premier une imposition extraordinaire de 2000 fr. ;
- le second une imposition extraordinaire de 800 fr.
- les fidèles ont pris l'engagement de fournir en espèces 1087,55 fr.
- et en prestations en nature 628,80 fr.
Les ressources locales s'élèveraient donc à 4516,35 fr.
Il resterait par conséquent à combler un déficit de 15.457,22 fr.
Le consistoire de Melle a formé une demande tendant à obtenir un secours de pareille somme sur les fonds de mon département.
M. le Préfet des Deux-Sèvres ... y a joint un avis motivé portant qu'il y a lieu :
1-d'autoriser la commune de Celles à acquérir le terrain destiné à servir d'emplacement au nouveau temple ;
2-d'approuver les impositions extraordinaires votées par cette commune et par celle de Sainte-Blandine ;
3-d'accorder la subvention demandée.
L'utilité et la convenance de la construction dont il s'agit ne peuvent être révoquées en doute, et le consistoire de Melle, en poursuivant l'exécution de son projet, n'a fait que se conformer aux voeux du gouvernement dont tous les efforts tendent à effacer les dernières traces des persécutions religieuses et à doter à cet effet de temples convenables les communautés protestantes qui en manquent encore ... ».
C. Rapport sur la construction d'un temple protestant à Celles-sur-Belle,
présenté au Conseil général des bâtiments civils par l'Inspecteur général Grillon,
du 11 avril 1844.
« La lettre d'envoi qui accompagne le dossier que je dépose sur le bureau fait connaître que la commune de Celles a formé le projet de construire un temple pour la célébration du culte réformé qui est professé par une grande partie de ses habitants.
Ce projet est exprimé par une seule feuille de dessin [non retrouvé] et par un devis qui élève la dépense des travaux à 18.983,61 fr., y compris les honoraires de l'architecte évalués au 1/20e.
Ce temple serait érigé dans un terrain cédé à cet effet à la commune et comme l'édifice est éclairé sur toutes ses faces, on doit en conclure qu'il serait entièrement isolé. Aurait-il sa façade principale sur une voie publique ? C'est ce que l'on n'est point à même de connaître, le plan de la commune n'ayant point été produit.
La vue des détails graphiques permet de juger de la convenance du projet sous le rapport des besoins qu'il pourrait satisfaire si on s'en rapporte au suffrage qu'il a obtenu de la part de l'autorité qui en propose l'adoption ; il ne comporte qu'une seule neuf comme dans tous les édifices de ce genre et de cette importance, laquelle serait éclairée par six croisées, nombre que je trouve bien suffisant. L'entrée de la prêche aurait lieu par une petite pièce qui sert de sacristie.
L'architecte a fixé à 0,80 m. l'épaisseur des murs à cause de la grande partie du plancher qui repose sur les entraits du comble ; il place des chassis en pierre formant pilastres, ainsi que le dessin l'indique. Ces murs sont couronnés dans tout leurs pourtours par deux assises également en pierre [corniche moulurée]. Enfin, il propose l'emploi du sapin rouge pour la charpente du comble et dispose les fermes de 5 m. d'axe en axe.
Je n'ai aucune objection à présenter sur la disposition général du projet ; je la trouve tout à fait conforme à celle consacrée pour les temples du culte réformé. Mes remarques ne porteront que sur la combinaison de la charpente du comble qui ne me paraît pas offrir toute la solidité désirable, surtout en raison de la grande portée du plancher. Les fermes sont espacées de 5m. d'axe en axe ; cet espacement est trop considérable ; les solives qui composent le plancher ayant des dimensions fort restreintes, elles fléchiraient sous leur propre poids, et il en serait de même des pannes qui portent les chevrons et la couverture en tuiles creuses.
Il conviendrait dont de fixer l'écartement des fermes à 4m. au plus ; on obtiendrait ainsi plus de rigidité dans l'ensemble de la charpente, et, par conséquent, plus de solidité. Le jour pratiqué au-dessus de la porte d'entrée ne me paraît pas nécessaire, et à la symétrie de la façade, on pourrait le remplacer par l'inscription qu'on a placée dans le tympan du fronton et qui n'y produit pas un bon effet.
Si le Conseil approuvait les observations ... sur le projet dont il s'agit et les propositions qui en découlent, il y aurait lieu de les recommander à l'attention de l'autorité locale ; il décidera ... si elles sont de nature à demander qu'il en soit fait une nouvelle étude ... ».
D. Inventaire des biens du conseil presbytéral,
du 8 février 1906.
« Dans le temple de Celles-sur-Belle décrit ci-contre
1. un harmonium ...
2. une table de communion ...
3. six lampes ...
4. deux mauvais poëles et leurs tuyaux ...
5. un brancard ...
6. un drap mortuaire ...
7. cinquante-deux grands bancs ...
8. sept petits bancs ...
9. douze mauvaises chaises ...
10. tableau noir et chevalet ...
Dans la sacristie
11. une vieille table ...
12. une vieille bibliothèque ...
13. ouvrages dépareillés sans valeur ...
14. deux bibles ...
15. une robe pastorale ...
16. un plat, deux coupes et un pot à vin en métal argenté ...
17. deux troncs non scellés ...
18. une table de communion
19. deux registres (délibérations, naissances et décès)
Déclarations concernant l'actif et le passif ...
Déclarations diverses :
1. que l'harmonium décrit sous l'art. 1er était la propriété de Mr. Vernes, pasteur à Paris.
2. que le plat, les deux coupes et le pot à vin, en métal argenté, décrits sous l'art. 16 de la prisée, sont la propriété d'une tierce personne.
Que Mr. Vernes et cette tierce personne n'ont que prêter au conseil presbytéral ces dits objets sans intention de lui en faire don.
Observations d'ordre général ...
Le temple de l'église réformée de Celles-sur-Belle avec son parvis, sa sacristie et une cour entourée de mur[s] couvre une superficie d'environ 8 a. Il serait la propriété de la commune de Celles-sur-Belle pour avoir été construit sur terrain communal vers 1840.
On ne peut produire aucune origine de propriété et l'on doit admettre qu'une souscription entre les fidèles a contribué largement à sa construction.
On y remarque : à l'entrée du parvis une grille scellée, à l'entrée du temple une double porte formant tambour, une chaire et son abat-voix scellée au mur, six fenêtres en verre ordinaire.
La valeur du sol occupé peut être évalué à ... 1600 fr. ».
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA79000921 |
Dossier réalisé par |
Pon Charlotte
Liège Aurélie |
Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Celles-sur-Belle |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
2001 |
Copyrights |
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel |
Citer ce contenu |
Temple de protestants, Dossier réalisé par Pon Charlotte, (c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/d0ee5338-3786-4671-84a9-c9fe978ac032 |
Titre courant |
Temple de protestants |
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Dénomination |
temple |
Genre du destinataire |
de protestants |
Statut |
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Deux-Sèvres , Celles-sur-Belle
Milieu d'implantation: en ville
Cadastre: 1981 AD 129