Ancien pont de Taillebourg (détruit)

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Taillebourg

Un pont existe à Taillebourg au Moyen Age ; il semble que sa construction se place à la fin du 10e siècle. Il est mentionné dans une donation de rente faite, entre 1136 et 1149, à l'abbaye de Fontevrault par Geoffroy Ier de Taillebourg. Il s'agit du premier ouvrage de franchissement du fleuve depuis la côte. Le passage et la navigation sur le fleuve sont contrôlés par le château attesté dès 1007, bâti sur un éperon rocheux dominant le fleuve. Ce pont est rendu célèbre par la bataille gagnée par saint Louis en juillet 1242 sur Henri III d'Angleterre ; un tableau, peint par Eugène Delacroix en 1837, commémore cette victoire. Dans le récit de cette bataille par Jean Joinville, vers 1330-1340, le pont est décrit comme étant "moult estroit".

Même en période de crue, ce pont reste accessible grâce à une chaussée, construite en surélévation, vraisemblablement en même temps, et qui lui fait suite sur la rive gauche, jusqu'à Saint-James, d'où son nom de "chaussée Saint-James". Il est doté de 9 arches et sert d'assise à au moins un moulin. Une pêcherie est aménagée sous l'une de ses arches.

En 1652, pendant la Fronde et sur ordre du roi, le pont est partiellement détruit en même temps que les fortifications de la ville. Le moulin, auquel un pont en planches permet d'accéder, continue cependant à fonctionner jusqu'à la Révolution.

A la fin du 18e siècle, le Conseil général déplore que "les piles appellent en vain des arches depuis plusieurs siècles et ne servent en attendant qu'à porter préjudice à la navigation et au cours d'eau". En l'an 12, on démolit la dernière arche qui subsiste et quatre piles jusqu'au niveau du radier, de façon à faciliter la navigation. Mais les vestiges des piles, qui se trouvent sous l'eau des hautes mers, forment des écueils dangereux. Par conséquent, en 1823, les deux piles adjacentes à la passe marinière sont dérasées jusqu'au niveau des basses eaux, pour servir de fondation à des balises. En 1826, on projette d'ouvrir une nouvelle passe marinière près de la rive gauche entre les 4e et 6e piles, en démolissant la 5e pile, mais les travaux n'aboutissent pas et l'on dégage la barre de l'ancienne passe marinière sur laquelle s'étaient échoués plusieurs bateaux, dont le bateau à vapeur l'Hirondelle, qui effectuait le voyage de Saintes à Rochefort, avec 200 passagers à bord. Les bâtiments de 50 à 150 tonneaux remontent jusqu'à Taillebourg, mais ne peuvent pas franchir ce passage.

A la suite du rapport réalisé par Louis Dor pour l'amélioration de la navigation de la Charente en 1834, les restes des piles sont enlevés quelques années plus tard pour permettre aux bâtiments à quille de remonter la Charente jusqu'à Saintes. Seule une pile, qui sert de balise, subsiste jusque dans les années 1930. En 1891, le passage de bac est remplacé par un pont métallique mobile, situé un peu en amont de l'ancien pont, sur l'emplacement d'une cale.

Périodes

Principale : Moyen Age

D'après des dessins des 17e-18e siècles, l'ancien pont était constitué de neuf arches reposant sur huit piles dont une, côté rive gauche, supportait une tour. De l'autre côté, une porte fortifiée défendait l'entrée de la ville. Une des arches était réservée à la navigation. En outre, l'ouvrage abritait, côté aval, un moulin entre deux piles.

Les travaux réalisés dans les années 1820 donnent des informations sur la construction médiévale : le radier, qui se trouve élevé d'environ 2 mètres au-dessus du fond de la rivière, forme barrage et provoque une chute d'eau de l'amont à l'aval de 48 centimètres lors des basses eaux. La passe marinière se trouve entre les 3e et 4e piles du côté de la rive droite, là où se trouvait précédemment le moulin. Le halage se pratique alors sur la rive droite.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Taillebourg

Milieu d'implantation: en village

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