Cabanes de berger, dites cayolar d'Anhau

France > Nouvelle-Aquitaine > Pyrénées-Atlantiques > Sainte-Engrâce

Le terminus ante quem de la cabane est fixé par une adjudication effectuée le 1er février 1792 à l’occasion de sa vente comme bien national. Appartenant alors au chapitre de Sainte-Engrâce, "le cayolar appelé Auhau [Anhau], [est] évalué d’après l’estimation qui en a été faite [à] deux mille quarante-six livres". Selon les états de section de 1832, le cayolar appartient en indivision à Pierre Aguer et consorts. La cabane et son parcours étaient alors divisés en parts de propriété ou txotx situées sur des pâturages relevant de la commune de Sainte-Engrâce. L'ensemble appartenait certainement aux propriétaires "cultivateurs" des fermes situées dans la vallée, à l'image de Pierre Aguer qui possédait, à la même époque, une maison au lieu-dit Aguerria et une grange au lieu-dit Bereterretxea. Durant la saison estivale, les propriétaires des txotx envoyaient ainsi leurs bergers afin de garder leurs troupeaux de brebis et giter dans la cabane pastorale. Le fromage d’estive était ensuite redistribué en fonctions des parts de propriétés.

A proximité de la cabane utilisée désormais comme refuge pour les randonneurs arpentant le GR10, le toit à porcs aurait été construit en 1988 ; cette datation par témoignage oral semble compatible avec les matériaux utilisés pour sa mise en œuvre. Il n'est aujourd'hui plus utilisé. L’enclos et l’abri de traite situés en amont sur le replat, construits avec les mêmes matériaux, semblent également dater de la même époque. Derniers bâtiments construits, la seconde cabane, son séchoir à fromage ou "saloir" et ses dépendances dateraient, d'après la tradition orale, des années 2010. Ce qui là encore, est cohérent avec les matériaux employés pour leur construction. Cet ensemble forme l’actuel cayolar d’Anhau. Toujours en activité, la cabane est divisé entre six propriétaires résidant dans les communes de Juxue, Lescar et Tardets-Sorholus.

Périodes

Principale : 18e siècle

Secondaire : 4e quart 20e siècle

Principale : 1er quart 21e siècle

Dates

1988, daté par tradition orale

2010, daté par tradition orale

Le cayolar d’Anhau est accessible par une piste carrossable depuis les fermes Eihartxea et Ilharresta, située à environ 5,5 km en aval. Il est également possible de rejoindre le site en empruntant un chemin un peu plus court (4,5 km), depuis les fermes de Drunda et Xüta. Le point haut du cayolar est implanté à 1293 m d'altitude. Ses bâtiments sont assis sur les pentes et les replats du sommet d’Eskantolha (1511 m). Le substrat rocheux sur lequel ils reposent est composé de flysch dont la lithologie principale est constituée de schiste noir et de grès. Les cabanes pastorales sont situées sur une large parcelle d’estive (G0431) bordée au nord et à l’ouest par le bois d’Anhau. Plusieurs sources, dont celle homonyme, sont situées à proximité. Une cabane et un toit à porcs sont implantés à flanc de pente auprès de la piste pastorale. Ils précèdent une seconde cabane, un séchoir à fromage, un enclos et son abri de traite situés sur un replat à environ 150 m à l’ouest en amont des premiers.

La première cabane (G0279) est de plan barlong dont le faîtage est perpendiculaire à la pente, de telle manière que le mur pignon postérieur du bâtiment se retrouve semi-enterré. Le mur pignon antérieur est orienté au nord-est. La surface du bâtiment se limite à un rez-de-chaussée sous comble estimé à 45 m² (cadastre), couvert par un toit à deux pans. La cabane est construite en moellons (grès ? schiste ?) masqués par un crépi en ciment, tandis que la couverture est assurée par des bardeaux recouverts de tôles nervurées. L’entrée s’effectue par une porte du côté gauche, dont le linteau en bois semble avoir été rehaussé. Le mécanisme d'ouverture est constitué d’une poignée similaire à la garde d’une épée, dont la rotation permet de déverrouiller un loquet. La salle commune est chauffée par un foyer disposé au revers du mur pignon. Son âtre repose à même le sol. L’évacuation des fumées est assurée par une ouverture triangulaire effectuée au sommet du pignon. Le mobilier se résume à une table et à une étagère constituée par un coffrage de planches ménagées dans l’épaisseur du mur gouttereau, situé du côté gauche. La charpente, visible depuis la salle, est à chevrons formant ferme et entraits retroussés. Elle est contreventée par des écharpes disposées au revers des chevrons. Les entraits ayant disparu, ceux-ci ne sont plus identifiables que par le négatif de leurs assemblages en queue d’aronde. La couverture de bardeaux repose sur des liteaux fixés à l’aide de clous et portant eux-mêmes sur les chevrons arbalétriers.

Le toit à porc est situé à une centaine de mètres à l’est de la cabane. De plan proche du carré, sa surface au sol est estimée à environ 12 m². Le bâtiment est composé d’un solin construit en parpaings de béton au-dessus duquel sont ménagées des cloisons en essentage de tôle ondulée. L’ensemble est surmonté par un toit à deux pans couverts par le même matériau. L’entrée, ménagée du côté du mur pignon, est orientée. Elle mène à petit espace ménagé sur une dalle en béton.              

La seconde cabane adopte un plan rectangulaire barlong et occupe une surface au sol estimée à 75 m² (BD ORTHO25). Le bâtiment est accessible depuis un "vestibule" situé sur son mur gouttereau sud-ouest tandis que sa façade antérieure, ajourée par des fenêtres, est disposée sur le mur gouttereau nord-est. L’espace intérieur se compose d’un rez-de-chaussée doté d’une salle commune et chambres. L’ensemble est complété par un séchoir à fromage ou "saloir", accolé au sud-est de la cabane, et d’une dépendance agricole sur son côté sud-ouest. Contrairement à la première cabane, sa parcelle cadastrale (G0422) ne se limite pas à sa superficie, celle-ci court autour de l’ensemble selon un rectangle de 1082 m². Elle fait écho à une seconde parcelle (G0423) pentagonale de 1577 m² située à l’ouest. Celle-ci accueille un enclos divisé en deux, un couloir et un abri de traite, construits en parpaings de béton. L'abri est surmonté par un toit à deux pans couverts de tôles nervurées. Le reste de l’enclos est constitué de poteaux de bois et de fils de fer barbelés.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : pierre

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : crépi

  2. Matériau du gros oeuvre : béton

    Mise en oeuvre : parpaing de béton

    Revêtement : enduit

Toits
  1. bardeau, tôle ondulée, tôle nervurée
Plans

plan rectangulaire régulier

Étages

rez-de-chaussée

Couvrements
  1. charpente en bois apparente
Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à deux pans

État de conservation
  1. remanié

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Pyrénées-Atlantiques , Sainte-Engrâce

Milieu d'implantation: isolé

Lieu-dit/quartier: Anhau

Cadastre: 2022 G 279 ; 422-423, 1961 G 279 ; 280, 1830 G 298 ; 303

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