0 avis
Bac et passage d'eau de Martrou
France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Échillais
Historique
Le passage d'eau de Martrou est mentionné du Cours de la Charente depuis son embouchure jusqu'à Verteuil, datée de 1689. Il constitue l'aboutissement sud de la chaussée du Martrou en sortant de la ville de Rochefort par la porte du Martrou, et se situe sur les routes menant à Saint-Agnant et à Beurlay. A la fin du 18e siècle, une nouvelle route plus rectiligne, passant par Martrou, est créée entre Rochefort et Royan. Le 16 messidor an 11 [5 juillet 1803], l'administration accepte que la veuve Douteau reprenne l'abonnement de bac de son mari, à 1200 francs l'année. L'augmentation du tarif du passage d'une personne à 10 centimes pour l'aller et retour est refusé par le directeur de l'enregistrement.
En 1804, le sieur Ravet, premier fermier général des bacs et bateaux de passage du département de la Charente-Inférieure, sous-afferme le passage de Martrou à MM. Robert et Pouillac.
Par le décret de 1813, la voie de Rochefort à Royan devient la route départementale n° 1 et fait l'objet de réparations. Cette importante voie permet la communication avec Bordeaux par bateau depuis Royan, et également avec Marennes. En 1832, pour faciliter la traversée sur la Charente, la rampe de Martrou, côté Rochefort, est adoucie.
Au 19e siècle, jusqu'à l'établissement d'un bac pour piétons au Port-Neuf en 1888 et la construction du pont transbordeur de Martrou, seuls les passages à bac de Martrou et de Soubise permettent la communication entre les deux rives de l'estuaire. Les jours de marché à Rochefort, l'affluence de passagers et de marchandises occasionne des encombrements lents à se résorber. Pour remédier à ce problème, un service de chaloupes à vapeur est organisé trois fois par jour l'été, deux fois l'hiver, en 1880, pour desservir Port-de-Barques, Lupin, Soubise, Martrou et Rochefort. En effet, les exigences de la marine militaire en matière de navigation s'opposent à la construction de tout pont sur l'estuaire.
En 1824, le passage payant, géré par un fermier retenu par adjudication, est assuré par quatre gabares, deux grandes de 13,65 et 13 mètres de long, une moyenne de 9,81 mètres et une plus petite, dite "gabarot", de seulement 5,32 mètres. La plus grande est accessible par ses deux extrémités. Chacune est équipée d'un grappin, de trois à cinq avirons plus ou moins longs, d'une gaffe et d'une ou deux planches d'embarquement. Dix mariniers sont affectés à l'ensemble du passage, en formant deux équipages composés chacun de quatre matelots et d'un patron. Les grands bacs sont manoeuvrés par un équipage complet. Puis, vers 1855, le passage est doté d'un remorqueur à vapeur mené par un mécanicien et un chauffeur.
Le passage est exploité en régie à partir de 1869 et, à la suite de l'adoption de la loi du 10 août 1871 relative aux conseils généraux et à la gestion des routes départementales, le bac est remis au département contre le remboursement de sa valeur à l'Etat. Il est alors géré par les Ponts et chaussées pour le compte du département.
Dans les année 1880, les remorqueurs à vapeur sont alimentés en eau douce à Martrou grâce à une conduite d'une quarantaine de mètres depuis le bras de l'Arnoult.
Sur cet axe reliant Rochefort à Royan, la circulation est importante. Un rapport de l'ingénieur responsable du passage d'eau de Martrou montre que, en 1884, 172 704 piétons, 39 033 voitures suspendues à deux ou quatre roues, ainsi que 13 397 charrettes chargées ont utilisé le bac.
Un marché est passé en 1885 avec la Société des Ateliers et Chantiers de la Loire à Nantes pour la construction d'un nouveau bac en tôle pour le passage de Martrou. Cette embarcation est destinée à remplacer un bac "spécialement affecté au transport de lourds chargements qui a vingt années d'existence". Par ailleurs, chaque année, les bacs et les remorqueurs font l'objet d'un entretien courant, avec le remplacement de gaffes, ancres, chaînes, ferrures, chevilles, boulons, rivets, tôles, tubes des chaudières, ainsi que leur calfatage et leur coaltarage (goudronnage).
Le bac est moins utilisé à partir de 1888 en raison de l'ouverture de la ligne de chemin de fer de Tonnay-Charente à Marennes, qui permet d'expédier les matériaux des carrières locales par la gare de Saint-Agnant et d'aller acheter le bétail sur place. De plus, en raison des laiteries qui s'établissent le long de la voie ferrée, les fermières se déplacent moins pour vendre leur beurre à Rochefort. Cependant, les pierres extraites des carrières d'Echillais continuent à être transportées par le bac : en 1893, la nouvelle rue Chevalier, à Rochefort, est ainsi empierrée.
Dans les années 1890, les recettes générées par les passages ne suffisent pas à couvrir les dépenses et, vers 1894, la gratuité est octroyée. Le bac est alors tracté par un remorqueur à vapeur d'une puissance de 12 à 15 chevaux, tout comme celui de Soubise ; au total, cinq remorqueurs et sept bacs sont ainsi au service de ces deux passages. Les passages sont ouverts de 5 heures du matin à une heure de la nuit (10 h du soir à partir de 1893). Un ponton sert au chargement et déchargement. Pour aider les charrettes à remonter la rampe d'embarquement de fort déclivité (8 à 10 centimètres par mètre), un palan, avec poulie de retour, a été installé en 1889 sur la rive droite.
A Martrou, les personnes qui portent au marché des denrées soumises à l'octroi doivent attendre l'ouverture des bureaux qui se fait en même temps que celle de l'arsenal dont le canon donne le signal. Trois bacs fonctionnent, qui peuvent assurer 30 traversées par heure. Souvent, un bac est requis pour le transport de lourds véhicules ou le passage de boeufs, pendant que les deux autres sont laissés à la disposition des voyageurs et des voitures ordinaires.
En 1894, le bac de Martrou est en mauvais état et, plutôt que de le renouveler, un projet d'étude d'un pont transbordeur est approuvé. Lors de la mise en service de ce dernier, le service de bac cesse. Il reprend à la fin de la Seconde Guerre mondiale, après la destruction de la nacelle et jusqu'à la remise en fonction de cette dernière : une yole permet alors le passage aux piétons et aux cyclistes.
Détail de l'historique
Périodes |
Principale : 17e siècle Principale : 18e siècle Principale : 19e siècle |
---|
Description
Du côté d'Echillais, la cale d'embarquement, actuellement envasée, se trouve dans l'axe de l'ancienne route de Rochefort à Royan. Sur la rive droite, l'environnement du pont transbordeur a fait disparaître toute trace de la cale.
Détail de la description
Toits |
|
---|
Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
---|---|
Référence du dossier |
IA17050879 |
Dossier réalisé par |
Moisdon Pascale
|
Cadre d'étude |
|
Aire d'étude |
Vallée de la Charente |
Phase |
recensé |
Date d'enquête |
2015 |
Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel |
Citer ce contenu |
Bac et passage d'eau de Martrou, Dossier réalisé par Moisdon Pascale, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/e0f12a20-5a46-43c1-8b2b-b1044b3f448c |
Titre courant |
Bac et passage d'eau de Martrou |
---|---|
Dénomination |
bac |
Précisions sur la dénomination |
passage d'eau |
Appellation |
Bac de Martrou |
Statut |
|
---|
Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Échillais , rue de Martrou
Milieu d'implantation: bâti isolé
Lieu-dit/quartier: Martrou
Cadastre: (Non cadastré),
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Rochefort
Milieu d'implantation: bâti isolé
Lieu-dit/quartier: Martrou