Vieux pont (détruit) et porte de ville de Saintes

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L'ancien pont romain de Saintes était doté à l'origine, sur la rive droite, d'un double arc monumental lui donnant accès, appelé arc de Germanicus. Une inscription indique que cet arc, daté de 18 ou 19 après Jésus-Christ, a été érigé par Caius Julius Rufus comme hommage public rendu à l'Empereur Tibère, à son fils Drusus, ainsi qu'à son neveu et fils adoptif Germanicus. L'époque de construction de cet arc correspond vraisemblablement à celle du pont.

Au fil du temps, l'érosion de la rive fut telle que, le lit du fleuve s'élargissant, l'arc se retrouva entouré d'eau. Aussi, au début du Moyen Age, le pont fut-il prolongé vers l'est, englobant ainsi l'arc qui résistait grâce à ses fortes fondations. Ce nouveau pont en bois reposait sur des piles maçonnées, fondées sur des pieux.

Une pêcherie, située sous le pont, est donnée en 1047 par le comte Geoffroi Martel à l'abbaye Notre-Dame. Un moulin, associé au pont, est également attesté dès 1080 dans le cartulaire de Notre-Dame de Saintes.

A la fin du 12e siècle, le pont romain est reconstruit par le clerc Isambert en conservant une partie de ses piles et en élevant une tour de défense du côté de la rive gauche. Cette tour, appelée Mausifrote ou parfois Montrible, empêchait l'entrée dans la ville par devant une porte de l'enceinte urbaine, élevée sur la culée du pont. Une représentation de la ville de Saintes en 1560 par Joris Hoenfnagel montre l'état du pont à cette époque.

Le pont en bois, édifié entre l'arc et la rive droite, est remplacé par un pont en pierre par l'architecte François Blondel à partir de 1665, et l'arc est alors restauré.

Les dessins du 18e siècle de Claude Masse et de Trudaine montrent l'existence de deux moulins sur la sixième arche en partant de la rive gauche. Dans les années 1770, l'état de délabrement du pont suscite de vifs débats relatifs à l'emplacement de sa reconstruction. Un premier projet élaboré par l'ingénieur Hue, qui envisage la construction d'un nouveau pont en amont du premier, est abandonné au profit d'un emplacement en aval proposé par l'ingénieur Duchesne. Ce projet, qui accompagne une complète redéfinition des axes de communication de la ville, d'abord de nouveau abandonné au moment de la Révolution, se concrétise dans les années 1830 avec les travaux d'un pont suspendu. Dans les années 1790, des travaux de réparation du vieux pont sont entrepris. Ils consistent notamment à supprimer ses superstructures, la tour semble cependant avoir été démolie avant juin 1789. Les deux premières arches situées après la partie reconstruite par François Blondel sont réparées à neuf.

Par une adjudication du 21 juin 1843, Gaston Prévost est chargé de démolir le vieux pont et de construire un mur de soutènement auprès du chemin de halage, ainsi qu'une cale, une rampe à l'amont du pont et une autre rampe à l'aval du pont suspendu. Une partie de la rive droite est alors remblayée pour former le quai et l'actuelle place Bassompierre. Sur proposition de Prosper Mérimée, l'arc, en très mauvais état, est démonté et reconstruit sur la rive droite, à une quinzaine de mètres à l'est de son emplacement d'origine. L'architecte Jacques Jean Clerget le fait reposer sur des pilotis de chêne et une fondation de blocs appareillés sur 6 mètres de hauteur. Son déplacement s'accompagne d'importantes restaurations, voire restitutions, entre 1843 et 1851. Il est protégé au titre des monuments historiques en 1905.

Le pont antique avait été élevé sur des enrochements qui, gênant la navigation, ont été disloqués à la mine en 1883.

Périodes

Principale : Antiquité, Moyen Age, 2e moitié 17e siècle (détruit)

Auteurs Auteur : Isambert, maître de l'oeuvre (attribution par source)
Auteur : Blondel François,

Les dessins de Claude Masse, au début du 18e siècle, montrent le pont romain, partiellement reconstruit au Moyen Age, doté de six arches en plein cintre pour quatre d'entre elles et en tiers point pour les autres. Les piles se présentent toutes sous un aspect différent, certaines d'entre elles semblant avoir été reconstruites. La largeur du pont est beaucoup plus étroite que celle de l'arc qui lui donne accès par deux portes, et il se trouve dans l'axe de la porte située du côté aval. En partant de la rive gauche, la première pile supporte la tour de défense qui joute des bâtiments qui s'élèvent au-dessus de la deuxième pile et de la deuxième arche. Au-dessus de la sixième arche, les bâtiments des moulins sont contigus à d'autres bâtiments qui jouxtent l'arc monumental de l'autre côté.

L'arc monumental à deux arches en plein cintre est doté d'un décor relativement sobre. Ses trois piliers sont cantonnées de pilastres cannelés d'ordre corinthien dont les entablements servent d'impostes aux arcs des portes. L'entablement est également cantonné par de petites colonnes engagées corinthiennes. Un attique couronne l'édifice.

La partie du pont construite à partir de 1665 est formée de quatre arches d'inégales largeurs, à arcs surbaissés, reposant sur des piles fondées sur une sorte de double radeau en bois englobé dans un fort massif maçonné, qui affleure le fond du fleuve. Les piles sont dotées de becs talutés et surmontés chacun d'une niche. Deux ponts-levis permettent l'accès aux portes de l'arc monumental. Ces ponts-levis sont remplacés par une arche en pierre sur les dessins du 18e siècle.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Saintes

Milieu d'implantation: en ville

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