Bac et passage d'eau de Soubise

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Rochefort

Ce passage, qui permet de relier Rochefort à Marennes et Oléron, est indiqué sur la carte du cours de la Charente dressée en 1689. Un état de la principauté de Soubise daté de 1699 précise que le "seigneur tient en propre le passage de Soubize a Rochefort sur la rivière de Charante, savoir une moittié a cause de saditte principaulté et l'autre moittié pour l'avoir acquise du roy en l'année 169[blanc], pour la somme de 6 200 livres". Sur le plan de la ville de Soubise levé par Claude Masse après 1715 (feuille 94), le passage est clairement représenté par deux cales, l'une située en aval d'un chenal sur Rochefort, et la deuxième en amont d'un autre chenal sur Soubise. Dans la légende de la carte de l'embouchure de la Charente, il est noté : "Passage de Soubise l'on traverse la rivière de Charente dans un bac où il ne passe communément que des gens de pied ou de cheval." Les droits de ce passage, qui appartenaient alors au prince de Soubise, étaient affermés.

En 1790, la limite entre les communes de Soubise et de Saint-Nazaire-sur-Charente est fixée au milieu du Grand-Ecours, cours d'eau qui se jette dans la Charente du côté nord du port, la cale du passage étant du côté de Saint-Nazaire. Dès l'an II cependant, la police du passage est confiée au maire de Soubise. Ce passage prend de l'importance lorsque la route de Rochefort à Marennes est remise en état, et les incidents se multiplient. Aussi la limite de la commune de Soubise est-elle repoussée en 1832 par ordonnance royale afin que l'ensemble du port soit placé sous l'autorité de son maire.

En 1839, Jean-Marie Gautier décrit ainsi les bateaux assurant le service : "un grand bac accessible aux voitures par les deux extrémités de 13 mètres sur 4,20 mètres, un grand bac à une seule entrée de 14 sur 3,20 mètres, un bac moyen de 13 sur 3,16 mètres, un petit bac de 8,60 sur 2,20 mètres et un batelet de 5, 95 sur 1,30 mètres". Dix mariniers sont alors affectés au service de ce passage, formant deux équipages de 4 matelots et 1 patron.

Ce passage est plus large que celui du Martrou et tous deux sont réputés dangereux. Cependant, dans les années 1850, le recours à des remorqueurs à vapeur sécurise et facilite le service des deux passages ; celui de Soubise est établi en 1858. En 1866, lors d'une séance du conseil municipal de Rochefort, il est toutefois rappelé : "vous savez à quels embarras, à quels dangers s'exposent les éleveurs, les cultivateurs de la rive gauche de la Charente pour amener chez nous les produits de leur industrie". Dans les années 1880, les travaux de dérasement des seuils de la Charente, en aval de Soubise, augmentent encore le courant de l'eau à cet endroit.

Le passage, payant, est exploité en régie et, à la suite de l'adoption de la loi du 10 août 1871 relative aux conseils généraux et à la gestion des routes départementales, le bac est remis au département contre le remboursement de sa valeur à l'Etat.

Vers 1890, il s'agit d'un passage d'eau géré par les Ponts et chaussées pour le département. Le bac est alors tracté par un remorqueur à vapeur d'une puissance de 12 à 15 chevaux, tout comme celui de Martrou ; au total, cinq remorqueurs et sept bacs sont ainsi au service de ces deux passages. Les briquettes de charbon qui alimentent les machines à vapeur proviennent de l'entreprise Delmas frères (installée au bassin n° 2 du port de commerce). Les passages sont ouverts de 5 heures du matin à une heure de la nuit (10 h du soir à partir de 1893). Un ponton est régulièrement entretenu pour le passage.

Par le décret du 7 janvier 1913, la route qui assure la communication entre Marennes et La Rochelle devient la route départementale n° 3. Dans les années 1900-1920, un projet d'établissement d'un pont transbordeur, à l'image de celui du Martrou, pour remplacer le bac est sérieusement étudié, mais le projet est finalement abandonné. Durant la Seconde Guerre mondiale, les autorités d'occupation suspendent ce passage.

En 1931, deux nouvelles cales d'accostage sont construites, toutes deux plus larges et légèrement en amont des anciennes. Ces aménagements doivent permettre l'accostage dans des zones d'eau calme "en tout état de marée". Fondées sur des pieux de pin maritime de 5 à 8 mètres de long, ces cales pavées de béton de ciment mesurent 60 mètres de long sur 14 mètres de large. L'accès à la cale de la rive droite est de plus transformé par la création d'une route le long de la Charente, depuis le sud de la ville de Rochefort, selon un tracé dressé par la marine militaire. Dans le même temps, un bac automoteur est acquis, ce qui évite le recours à un remorqueur.

Le bac de Soubise cesse son fonctionnement régulier au moment de la mise en service du pont à travée levante du Martrou, en 1967. Toutefois, depuis 2013, un bac assure de nouveau la traversée durant la période estivale.

Périodes

Principale : Moyen Age, Temps modernes, 19e siècle, 20e siècle, 21e siècle

Sur la rive gauche subsistent les deux cales qui servent à l'embarquement et au débarquement, l'ancienne se situant à l'aval de celle de 1931. En revanche, sur la rive droite, la cale de 1931 n'est plus visible, et c'est l'ancienne qui est utilisée de nos jours. Ces cales ont été refaites en béton.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : béton

Toits

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Rochefort

Milieu d'implantation: isolé

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Soubise

Milieu d'implantation: en village

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