Patrimoine et inventaire de Nouvelle-Aquitaine

Le canal de Chartres semble correspondre à un ancien ruisseau utilisé pour l'écoulement du surplus des eaux de pluie du marais de la Grande-Prée, au sud-est de la commune de Breuil-Magné, sur la rive droite de la Charente. Une carte levée par Claude Masse en 1704 montre un cours d'eau sinueux. Un pont permet de le franchir au sud-est du lieu-dit Chartres, sur "l'ancienne chaussée de Charente", tandis qu'une passerelle semble être représentée sur la chaussée de Charente, au port de la Cabane-Carrée. Une seigneurie de Chartres, au domaine mal défini, est connue au 18e siècle.

En 1792, une tannerie est fondée sur le bord de ce canal par M. Rulland père. Dix ouvriers et un contremaître y travaillent. Le travail de rivière et les huit fosses de l'établissement bénéficient de l'eau douce qui s'écoule l'hiver vers la rivière et, l'été, de l'eau saumâtre du fleuve.

Un pont en bois est reconstruit, en 1812, pour permettre aux piétons du port de la Cabane-Carrée de traverser le canal. Le revêtement du canal du côté du port de la Cabane-Carrée est réalisé entre 1835 et 1839. En 1850, le canal, qui est privé, est mal entretenu. Son écluse, placée à son embouchure, le garantit du flux des marées.

En 1874, le marais de la Grande-Prée n'est représenté par aucun syndicat et sa superficie est estimée à 361 hectares.

Entre 1875 et 1885, le canal est redressé dans sa partie aval ; la dernière boucle avant la confluence avec la Charente est en effet partiellement corrigée, vraisemblablement pour faciliter l'écoulement au moment où les eaux du canal de Mouillepied viennent abonder les siennes lors de la construction du bassin n° 3. Le plan cadastral de 1875 semble indiquer la présence d'une vanne en amont de cette boucle.