La porcelaine de Limoges et la création contemporaine

Ce film vous révèle les secrets de fabrication de la porcelaine de Limoges ! Jean-Paul Tarrade, directeur de la manufacture de porcelaine La Seynie, nous invite pour une visite inédite dans la plus ancienne des manufactures de Saint-Yrieix toujours en activité aujourd’hui.

Vidéo

Publiée le 4 juin 2020

# Haute-Vienne, Saint-Yrieix-la-Perche

# Opération d'inventaire : Hors opération

# Patrimoine industriel, art et création

# Du 18^e au 21^e siècle

Véritable passerelle entre le passé et le présent, la manufacture de porcelaine de Limoges La Seynie, créée en 1774 à saint Yrieix-la-Perche, est encore en activité aujourd’hui sous le nom de LS Art et Création. Face à la concurrence mondiale et à l’évolution des modes de consommation, sa production, initialement dédiée à l’art de la table, a évolué ces dernières années vers la création contemporaine. Elle met son savoir-faire au service d’artistes pour réaliser des œuvres originales en porcelaine. Elle crée également pour des chefs étoilés des services de grand luxe imaginés par des designers.

Son directeur, Jean-Paul Tarrade, nous explique ici les différentes étapes de création d’une pièce.

"Concernant les étapes liées à la production d'une pièce de porcelaine :
On va commencer déjà par le modelage. Le modelage, c'est une technique qui nécessite de la passion de l'expérience et de la technicité bien sûr. Le modèle qui va être réalisé le sera à partir d'un croquis, peut l'être à partir d'une création, peut l'être à partir d'un moulage d'une pièce existante.
Deuxième étape c'est la réalisation du moule de production.
La troisième étape c'est le coulage, dans ce moule de production, pour reproduire la pièce qui a été modelée. Quand je parle de coulage, c'est à dire c'est l'intégration de ce que l'on appelle dans le milieu, la barbotine c'est à dire, c'est donc du kaolin mélangé avec du feldspath, avec du quartz, mélangé avec de l’eau. C’est donc une pâte qui est liquide.
Lorsque l’on considère que le croutage à l’intérieur du moule a été effectué, on va enlever, on va vider, la partie liquide restante qui est intégrée dans le moule.
À nouveau un temps d'attente, et là nous allons arriver au démoulage. Le démoulage va permettre de sortir la pièce et la laisser dans un temps de séchage.
Et l'on effectuera la finition. La finition c'est quoi ? C’est enlever toutes les traces que les parties du moule laissent subsister sur la pièce qui a été coulée.
Après la finition, une première cuisson. La température va être de l'ordre de 900 cent degrés et cela va permettre de donner une consistance rigide à la pièce qui a été cuite à ce niveau-là.
Et de là, deux possibilités :
- la possibilité de conserver en l’état, pour la cuisson finale, qui sera aux environs de 1352 degrés, la pièce qui sortira avec l’appellation biscuit,
- ou bien la pièce que nous allons émailler, donc là c'est une nouvelle opération à effectuer.
Cette opération, c’est le trempage de la pièce dans un bac d’émaillage.
Ensuite, mise au four de cuisson, appelé grand feu, et là vous avez un phénomène de réfraction qui s’opère à l’intérieur du four où la pièce que vous avez rentré va sortir diminuée de façon absolument uniforme de 14%.
Après cette opération, il y à nouveau encore une opération de contrôle. Parce que la cuisson grand feu, dans bien des circonstances, il y a des imperfections, ce qui nécessite un tri qui est très important parce que vous allez déterminer les choix qui vont être proposés à la clientèle finale.
De là, vous avez la possibilité, soit de le vendre, ce que nous pouvons faire en blanc, directement émaillé ou un biscuit, soit ensuite de procéder au décor.
Et là, selon évidemment les pièces qui sont à réaliser, il y a la technique du décor qui est à considérer, qui est très importante aussi parce que selon les pigments que vous allez utiliser, la pièce va nécessiter peut-être deux, trois, quatre, cuissons.

Donc vous vous rendez compte avant d’accéder à la finalité, le nombre d'opérations qui sont intervenues."