Les bateaux de l'estuaire de la Gironde
Un album pour découvrir les bateaux de l'estuaire de la Gironde, sur sa rive saintongeaise. Bateaux de transport, de pêche ou de plaisance, d'aujourd'hui et d'hier : gabares, filadières, yoles et pibaliers...
Album
Publié le 2 mai 2017
# Charente-Maritime
# Opération d'inventaire : L'estuaire de la Gironde
# Bateau
# Epoque contemporaine
La rive droite de l'estuaire, côté Saintonge, est ponctuée d'étiers au fond desquels s'animent les ports : celui de Vitrezay à Saint-Sorlin-de-Cônac, Port-Maubert à Saint-Fort-sur-Gironde, celui de Mortagne, de Saint-Seurin-d'Uzet, des Monards à Barzan, de Talmont et de Meschers. Ces ports n'ont cessé d'évoluer à travers le temps, les bateaux aussi... Quelques bateaux traditionnels de l'estuaire, comme la robuste gabare et l'élégante filadière, ont été conservés ou reconstruits par des passionnés. Aujourd'hui, ils côtoient des unités motorisées, vedettes de transport ou de plaisance, ainsi que d'étonnants « bateaux libellules », comme on surnomme les pibaliers, ces chalutiers aux grands filets latéraux destinés à pêcher les pibales, alevins de l'anguille...
Des bateaux pour le transport et la pêche
"Avant l'arrivée du chemin de fer et des camions, la Gironde véhiculait un important trafic local de marchandises. Les gabares et coureaux transportaient le bois, les sables et graviers, les futailles et le vin. Ils remontaient loin en amont la Dordogne et la Garonne, alimentaient Bordeaux mais aussi tout l'estuaire.
L'autre activité traditionnelle était la pêche. Les eaux limoneuses de la rivière étant très poissonneuses, toute une population a longtemps vécu des ressources halieutiques [de pêche], prélevées à pied ou à bord d'embarcations. Les filadières, les yoles, les canots et, aujourd'hui, de rapides vedettes munies de hors-bord, des pinasses, des coureauleurs traquent les poissons d'estuaire : civelles [ou pibales, alevins d'anguilles], anguilles, aloses, lamproies, mulets, soles, maigres, bars et, autrefois, le mythique créac [ou créa], l'esturgeon de la Gironde (Acipenser sturio). [...]
La renaissance de la marine traditionnelle de Gironde a commencé dans les années 1990 avec la reconstruction de la gabare Les Deux Frères. Elle a continué avec la restauration des filadières la Libournaise, la Parfaite […] et parmi d'autres, de la yole Baraka."
Extrait de Voiles Atlantiques, Gironde, Pertuis charentais, Vendée, par Alain Barrès, Jean-Marie Chauvet-d'Arcizas, Roger Cougot, Bernard Moreau, Roland Mornet, Jean-Claude Pelletier, sous la direction d'Yves Gaubert ; Chasse-Marée, 2005.
Zoom sur les filadières
La filadière est un bateau de pêche traditionnel de l'estuaire de la Gironde. La forme singulière de sa coque, aux deux extrémités relevées et pointues, rappelle la navette des filandières (fileuses) et a peut-être inspiré son nom. Il est mentionné pour la première fois au 16e siècle. En 1679, l'atlas de Jean Jouve représente la filadière, bateau de pêche et de transport de marchandises (bois, blé, foin), parmi les embarcations armées à Royan et à Bordeaux. Au cours du 20e siècle, et jusqu'aux années 1970 environ, la filadière a été utilisée pour la pêche au filet, en particulier la pêche à l'esturgeon. Sa fabrication a cessé dans les années 1950.
L'album
Remerciements à Hervé Coutand et Bernard Moreau pour leur précieuse collaboration à la rédaction des légendes des photographies.