Les forts de l'embouchure de la Charente
Pour assurer la défense de l'arsenal de Rochefort, un ensemble de 14 forts et redoutes a été établi à partir de la fin du 17e siècle autour de l’entrée de l'estuaire, pour empêcher les flottes des pays ennemis, notamment Anglais et Hollandais, de remonter le fleuve jusqu’à Rochefort et pour sécuriser la rade de l’île d’Aix où les navires de la marine royale étaient armés.
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Publiée le 5 mai 2022
# Charente-Maritime
# Opération d'inventaire : Vallée de la Charente
# Architecture militaire
# Du 17e au 21e siècle
Pour assurer la défense de l'arsenal de Rochefort, un ensemble de 14 forts et redoutes a été établi à partir de la fin du 17e siècle autour de l’entrée de l'estuaire, pour empêcher les flottes des pays ennemis, notamment Anglais et Hollandais, de remonter le fleuve jusqu’à Rochefort et pour sécuriser la rade de l’île d’Aix où les navires de la marine royale étaient armés.
Dès 1673, pendant la guerre de Hollande, le fort Vasou a été construit dans l’entonnoir de l’embouchure de la Charente. La forme en fer à cheval de sa batterie de canons permettait de couvrir un large champ de tir. Plus proche de l’arsenal, la batterie du fort Terron a été implantée à Vergerou. A la même époque, la presqu’île de la Fumée, face à l’île d’Aix, a été fortifiée par la construction du fort de l’Aiguille, une simple redoute carrée. Une partie de ces travaux s’inscrivaient dans une vaste campagne de fortification de la zone menée à partir de 1688 par Vauban, commissaire général des fortifications du royaume, et François Ferry, ingénieur du roi. Ensemble ils ont notamment transformé le château médiéval de Fouras en un fort adapté aux armes de la fin du 17ème siècle pour en faire l’une des pièces majeures de la défense de l’estuaire. Ils l’ont renforcé, ont épaissi ses murs défensifs, aménagé le sommet du donjon en plateforme d’artillerie, édifié une fausse braie, ainsi qu’une batterie de tir en demi-cercle sur la courtine.
Le Fort Lupin, bâti en 1688 en amont du fort Vasou sur l’autre rive, est aussi le fruit de cette collaboration entre Vauban et Ferry. Il permettait également de protéger la fontaine royale de Saint Nazaire, une citerne d’eau potable pour l’approvisionnement des navires. Le fort Lupin ressemble au fort Vasou, avec une batterie de canon en fer à cheval côté fleuve et une fortification en étoile doublée d'une douve côté terre. Ce type de constructions défensives à angles saillants, appelé redan ou bastion, a été inventé en Italie à la fin du 15e siècle et s’est ensuite généralisé dans toute l’Europe. Il a connu son âge d’or en France avec Vauban, qui en maîtrisait toutes les subtilités. Sur l’île d’Aix, le duo Vauban Ferry a édifié le fort de la Rade équipé d'une vaste batterie de canons en demi-cercle et d'une demi-lune. Sur l’île Madame, une redoute carrée accompagnée de batteries avancées permettait de croiser les tirs avec le fort de Fouras.
Dans les années 1770, trois forts supplémentaires ont été construits à l’entrée de l’estuaire. Ils ont tous les trois disparu depuis. De très importants travaux ont été réalisés sous Napoléon Bonaparte pour combler les failles de la défense de la rade d’Aix où les Anglais avaient réussi à mettre en déroute la flotte française en 1809 en envoyant des brûlots. C’est à la suite de cet événement qu’a été construit le fort Enet, à l’extrémité de la pointe de la Fumée. La construction du fort Liédot, au nord de l’île d’Aix, a également été démarrée sous Napoléon, en 1810, selon la volonté de l’Empereur.
Enfin, la création du Fort Boyard a été toute une aventure. L’idée de son implantation avait germé dès le 17e siècle, pour sécuriser la passe entre l’île d’Aix et l’île d’Oléron. Mais Vauban ne croyait pas en la faisabilité d’une construction dans cette zone au sol instable soumise à de forts courants marins. En 1801, Bonaparte ordonne le démarrage du projet. Il a fallu presque 60 ans pour bâtir cet immense vaisseau de pierre, en forme d’anneau allongé, qui a finalement vu le jour en 1860. Comme tous les autres forts, il s’est rapidement avéré obsolète face aux évolutions de l’armement. Il a servi de prison pour les communards en 1871, avant de devenir un centre de contrôle de torpilles sous-marines. Abandonné en 1913, il est devenu la star d’une émission de télévision depuis 1988 et son rachat par le Département de la Charente Maritime. Les autres accès vers la rade de l’île d’Aix étaient également équipés de forts.
Dès 1673, pendant la guerre de Hollande, le fort Vasou a été construit dans l’entonnoir de l’embouchure de la Charente. La forme en fer à cheval de sa batterie de canons permettait de couvrir un large champ de tir. Plus proche de l’arsenal, la batterie du fort Terron a été implantée à Vergerou. A la même époque, la presqu’île de la Fumée, face à l’île d’Aix, a été fortifiée par la construction du fort de l’Aiguille, une simple redoute carrée. Une partie de ces travaux s’inscrivaient dans une vaste campagne de fortification de la zone menée à partir de 1688 par Vauban, commissaire général des fortifications du royaume, et François Ferry, ingénieur du roi. Ensemble ils ont notamment transformé le château médiéval de Fouras en un fort adapté aux armes de la fin du 17ème siècle pour en faire l’une des pièces majeures de la défense de l’estuaire. Ils l’ont renforcé, ont épaissi ses murs défensifs, aménagé le sommet du donjon en plateforme d’artillerie, édifié une fausse braie, ainsi qu’une batterie de tir en demi-cercle sur la courtine.
Le Fort Lupin, bâti en 1688 en amont du fort Vasou sur l’autre rive, est aussi le fruit de cette collaboration entre Vauban et Ferry. Il permettait également de protéger la fontaine royale de Saint Nazaire, une citerne d’eau potable pour l’approvisionnement des navires. Le fort Lupin ressemble au fort Vasou, avec une batterie de canon en fer à cheval côté fleuve et une fortification en étoile doublée d'une douve côté terre. Ce type de constructions défensives à angles saillants, appelé redan ou bastion, a été inventé en Italie à la fin du 15e siècle et s’est ensuite généralisé dans toute l’Europe. Il a connu son âge d’or en France avec Vauban, qui en maîtrisait toutes les subtilités. Sur l’île d’Aix, le duo Vauban Ferry a édifié le fort de la Rade équipé d'une vaste batterie de canons en demi-cercle et d'une demi-lune. Sur l’île Madame, une redoute carrée accompagnée de batteries avancées permettait de croiser les tirs avec le fort de Fouras.
Dans les années 1770, trois forts supplémentaires ont été construits à l’entrée de l’estuaire. Ils ont tous les trois disparu depuis. De très importants travaux ont été réalisés sous Napoléon Bonaparte pour combler les failles de la défense de la rade d’Aix où les Anglais avaient réussi à mettre en déroute la flotte française en 1809 en envoyant des brûlots. C’est à la suite de cet événement qu’a été construit le fort Enet, à l’extrémité de la pointe de la Fumée. La construction du fort Liédot, au nord de l’île d’Aix, a également été démarrée sous Napoléon, en 1810, selon la volonté de l’Empereur.
Enfin, la création du Fort Boyard a été toute une aventure. L’idée de son implantation avait germé dès le 17e siècle, pour sécuriser la passe entre l’île d’Aix et l’île d’Oléron. Mais Vauban ne croyait pas en la faisabilité d’une construction dans cette zone au sol instable soumise à de forts courants marins. En 1801, Bonaparte ordonne le démarrage du projet. Il a fallu presque 60 ans pour bâtir cet immense vaisseau de pierre, en forme d’anneau allongé, qui a finalement vu le jour en 1860. Comme tous les autres forts, il s’est rapidement avéré obsolète face aux évolutions de l’armement. Il a servi de prison pour les communards en 1871, avant de devenir un centre de contrôle de torpilles sous-marines. Abandonné en 1913, il est devenu la star d’une émission de télévision depuis 1988 et son rachat par le Département de la Charente Maritime. Les autres accès vers la rade de l’île d’Aix étaient également équipés de forts.
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