L’abbé Baurein vers 1784-1786 mentionne le port, où « on embarque en tout temps les denrées, au moyen du chenal, dans lequel les barques entrent pour les recevoir ». Dès cette époque, une foire s’y déroule le lendemain de la Fête de la Nativité de la Vierge, c’est-à-dire le 9 septembre (2).
Le peyrat, qui a sans doute finalement été réalisé, est en mauvais état en 1817, et l’on craint pour la fréquentation et le bon déroulement de la foire. Les barriques de vin sont chargées dans les bateaux depuis la cale du chenal mais les marins n’y ont pas accès à marée basse. Dans les années 1830, la réfection du peyrat est donc réclamée à cor et à cri. Ces doléances semblent avoir été entendues : un plan de 1838 indique l’ « emplacement de l’ancien peyrat que les habitants de la commune de Saint-Estèphe se proposent de reconstruire ».
Il faut ensuite lutter tout au long du 19e siècle contre les avaries liées au tempêtes et contre l’envasement du chenal, que les eaux « chassées » par l’écluse ne suffisent pas à enrayer. Dans les années 1870, des travaux d’amélioration du port visent à aménager des cales de part et d’autre de ce chenal, dont on aperçoit encore aujourd’hui les vestiges sous la végétation envahissante (3).
Les cartes postales du début du siècle montrent encore des bateaux amarrés dans le chenal, le long de cette cale inclinée. Aujourd’hui quelques petites embarcations s’y réfugient mais la plupart des navires passent au loin dans l’estuaire sans faire escale.
Claire STEIMER, conservateur au service Patrimoine et Inventaire, Région Nouvelle-Aquitaine