Les trois ports de Dompierre-sur-Charente
La commune de Dompierre, en annexant celle d'Orlac en 1825, se dote d'un nouveau port sur la rive droite de la Charente, en plus de ceux du Bas-Bourg et du Bourg. Ces ports sont connus au 19e siècle pour leurs expéditions de vins rouges vers Rochefort, en aval, et d'eaux-de-vie issues de la distillation des vins blancs vers Cognac, en amont.
Carnet du patrimoine
Publié le 1 avril 2019
# Charente-Maritime, Dompierre-sur-Charente
# Opération d'inventaire : La vallée de la Charente
# Port
# Temps modernes et époque contemporaine
Les vestiges de ces trois ports témoignent de l’intense trafic fluvial sur la Charente jusqu’à la première moitié du 20e siècle. Ils ont été transformés depuis les années 1980 en espaces de détente et d'accueil des plaisanciers.
Le port du Bas-Bourg
Le port de l'écart du Bas-Bourg, existe depuis au moins le Moyen Âge. Deux rangées de pieux parallèles à la rive, qui laissent supposer l'emplacement d'un ancien appontement, ont été localisées lors de prospections subaquatiques entre 1981 et 1984. Une pirogue monoxyle en chêne, datée du 12e ou du 13e siècle et qui devait servir au passage d'une rive à l'autre, a aussi été découverte quelques années plus tard. Le quai actuel résulte de travaux d'amélioration réalisés en 1890, grâce à une subvention du ministère des travaux publics. Ce quai est formé de deux gradins, le premier en gros moellons, le second en pierre de taille de grand appareil, recouvert désormais de ciment.
Le port Chapron
En 1835, le port situé près du bourg est dénommé "Chapron", sans doute du nom du passeur alors en activité, Blaise Chapron. Cette dénomination montre que l'appellation "port" est parfois confondue avec celle du passage d'eau par bac. Aucun aménagement ancien ne subsiste. Les bateaux accostaient sans doute directement le long de la prairie, dont le bord immergé était maintenu par des pieux. L'accès à ce port se fait par la chaussée sur remblais du passage d'eau. Un quai en bois du côté ouest et un ponton également en bois à l'est servent actuellement pour l'amarrage des bateaux.
Le port d'Orlac
Comme pour celui du Bas-Bourg, l'ancienneté du port d'Orlac est attestée par le repérage, lors de prospections subaquatiques en 1988, d'un aménagement, constitué d'un ensemble de pieux et d'un lieu de mouillage. Une épave du 11e siècle, également découverte, montre que cet endroit est utilisé depuis au moins cette époque pour la navigation. Le quai de ce port date de 1882, lorsque la commune est autorisée à construire un quai de débarquement et perçoit pour cela une subvention du Conseil général. Le mur, de 10 mètres de long et de 1,50 mètres de haut, constitué de gros blocs de pierre, est construit par Emile Grené, tailleur de pierre de Dompierre. L'aménagement de ce port, comme celui du Bas-Bourg, fait suite aux travaux de régulation du cours du fleuve par la construction des barrages de la Baine et de Saint-Savinien, qui ont rehaussé le niveau minimal de l'eau à leur amont.
Auteur : Pascale Moisdon, avril 2019.
Bibliographie
- Chapelot, Jean ; Rieth, Eric. Navigation et milieu fluvial au XIe siècle : l'épave d'Orlac (Charente-Maritime), Paris : Ed. de la Maison des sciences de l'homme, DAF, 1995.
- Gailledreau, J.-P. ; Trochut, J.-M. Rapport de prospections subaquatiques sur la Charente. Bulletin de la Société d'archéologie et d'histoire, n° 15, 1988.