La batterie du Grouin, à Loix
Le patrimoine militaire de l'île de Ré est particulièrement riche, révélant le rôle stratégique de l'île depuis des siècles, aux portes de La Rochelle. À Loix, la batterie du Grouin constitue aujourd’hui un témoin essentiel de l’évolution des ouvrages militaires sur l'île de Ré entre le 18e et le 19e siècle.
Carnet du patrimoine
Publié le 17 novembre 2016
# Charente-Maritime, Loix
# Opération d'inventaire : Île de Ré
# Batterie
# 19e siècle
À la place d'un ouvrage défensif du 18e
La batterie, abusivement appelée fort du Grouin, est construite à l’extrémité nord du village de Loix. Elle a remplacé un ouvrage défensif plus ancien, édifié en 1742 : ce simple cordon de terre, armé de trois pièces de canon, devait assurer la défense du littoral en renfort de la redoute des Portes au nord et de la citadelle de Saint-Martin au sud.
Désarmée au début du 19e...
Après la chute de Napoléon 1er, en 1814, toutes les batteries présentes sur l’île sont désarmées et abandonnées, y compris celle du Grouin.
... et reconstruite en 1861-1863
Sous la monarchie de Juillet puis le Second Empire, les côtes retrouvent un enjeu stratégique important, et les progrès de l'artillerie permettent d’accroître la portée des projectiles. Dès lors, la batterie du Grouin est reconstruite en 1861-1863. Conforme à un modèle fixé par le ministère de la Guerre dès 1846, la batterie comprenait un corps de garde entouré d’un fossé et accessible uniquement par un pont-levis. Les murs extérieurs latéraux étaient, à l'origine, percés de quatre meurtrières. Le bâtiment, conçu pour accueillir 20 hommes, se composait d'un sous-sol abritant les citernes et d'un rez-de-chaussée divisé en logements pour l'officier et le gardien. L'édifice était couvert d'une terrasse à créneaux, plus efficace que la toiture à deux pans du précédent ouvrage.
Aujourd'hui
Déclassée en 1881, vendue en 1949, la batterie a été restaurée en 2004.
Auteur du texte et des photographies : Région Aquitaine Limousin Poitou-Charentes – Communauté de Communes de l’Île de Ré / Agathe Aoustin, 2016.