L'appel à saint Martial
En ce début d’année 2020, alors qu’une nouvelle pandémie s’abat sur la planète, les confrères de saint Martial ont choisi d’élever, le lundi 23 mars dernier1, en l’église Saint-Michel-des-Lions, à Limoges, la châsse reliquaire de saint Martial. Il s’agit d’une toute première étape, liée à la prière pour les malades et toutes celles et ceux qui les soignent. La confrérie s’interroge et n'exclue pas une possible sortie du reliquaire et son ouverture pour permettre la vénération des reliques. Cette exposition constituerait un évènement exceptionnel en dehors des périodes des ostensions septennales. Toutefois les processions rituelles ne pourraient être envisagées dans le contexte du confinement.
La force du symbole
La tradition des ostensions limousines s'est perpétuée jusqu’à nos jours et elles ont toujours lieu tous les sept ans. Les dernières se sont déroulées en 2016. De nombreuses communes de Haute-Vienne mais aussi de Creuse, Charente et Vienne participent à ces ostensions. Les célébrations apparaissent riches de symboles : l’élévation terrestre à partir du Mont Jovis – point de la ville le plus élevé et donc le plus proche du ciel -, la montée de la châsse ou encore la nature même de la relique, le crâne de saint Martial, représentative du sommet du corps, du chef et de l’intelligence.
Trouver l’origine du mal
Le « mal des ardents » du Moyen âge était en fait une intoxication alimentaire. L'origine du mal qui a terrifié et contaminé le Limousin en 994 est désormais connue. Le responsable du "mal des ardents" (ou ergotisme) est un minuscule champignon (l'ergot), parasite du seigle. Il a fortement infecté cette céréale en 994 et la large consommation de pains de seigle infestés a malheureusement intoxiqué les cultivateurs des campagnes comme les bourgeois de Limoges.